B. LES CONCLUSIONS DU RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

1. Le coût des délocalisations

En 1995, la DATAR et la mission délocalisations publiques ont demandé à un cabinet d'études de chiffrer le coût de la délocalisation d'organismes dont Voies Navigables de France (VNF) et le centre d'études sur les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques (CERTU).

Il ressort de ces évaluations que le coût par emploi délocalisé a été respectivement évalué dans une fourchette variant entre 290.000 francs pour le CERTU et 631.000 francs pour VNF. Au total, la loi de finances pour 1996 chiffrait le coût de revient haut moyen à 400.000 francs par emploi délocalisé, le Conseil économique et social estimant, pour sa part, que ce coût moyen était en-dessous de la réalité.

2. Quel avenir pour les délocalisations ?

Le coût élevé des délocalisations d'emplois publics ne doit pas être l'alibi d'une politique attentiste.

Votre Commission des Affaires économiques estime que le mouvement impulsé en 1991 doit se poursuivre. Elle considère également, comme le soulignait son rapporteur pour avis lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1997, que les délocalisations " en cascade " doivent être encouragées entre les métropoles de province et les autres agglomérations .

En effet, des marges de manoeuvre existent qui permettront de réaliser de nouvelles délocalisations.

Le Conseil économique et social ne soulignait-il pas dans son avis précité que " les sources de nouvelles délocalisations n'étaient pas taries " 13( * ) ?

Il fondait son analyse sur :

- le nombre important des effectifs des administrations centrales existant à Paris,

- l'importance des emplois existants dans les établissements publics nationaux situés en région parisienne,

- le volume des effectifs de la fonction publique territoriale.

Le Conseil notait à ce propos qu'il ne fallait pas " sous-estimer les possibilités que peuvent offrir, pour des délocalisations en cascade, les services des collectivités régionales et départementales ".

Le CIADT d'Auch a d'ailleurs également constaté l'importance des délocalisations " en cascade " en relevant que :

" Des relocalisations intra-régionales effectuées à partir des villes de taille importante permettront de rééquilibrer le territoire. Les préfets de région feront des propositions en ce sens. Elles seront mises en oeuvre sur la base de convention liant l'Etat, les collectivités territoriales et les organismes concernés par cette démarche de délocalisations en cascade. Il sera tenu compte des succès enregistrés pour choisir les implantations des organismes et services nationaux dont la présence à Paris et dans sa région n'est pas une nécessité ".

En conséquence, votre Commission des Affaires économiques souhaite que le Gouvernement poursuive dans la voie ouverte par son prédécesseur et favorise les délocalisations " en cascade ".

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Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la commission des affaires économiques a décidé de donner un avis défavorable à l'adoption des crédits de l'aménagement du territoire inscrits au projet de loi de finances pour 1998.

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