E. L'ACCROISSEMENT DE LA MIXITÉ DE L'HABITAT

L'accroissement de la mixité de l'habitat est un des objectifs essentiels de toute politique cohérente tendant à concevoir la ville dans sa diversité humaine et sociale .

Le Pacte de relance a ainsi prévu que les communes dont le territoire comprend des ZUS doivent se doter d'un programme local de l'habitat (PLH) dans un délai de deux ans à compter de l'inscription de ces quartiers dans la liste des ZUS (ce délai est porté à trois ans quand le PLH relève d'un établissement public de coopération intercommunale).

Cette disposition concerne 490 communes parmi lesquelles, selon une enquête réalisée mi 1996 : 91 avaient adopté un PLH ; 110 l'avaient engagé ; 30 en avaient prévu l'engagement ; 33 avaient signé une convention post-PLH. Du fait de l'entrée en vigueur de l'obligation instituée par le Pacte de relance, 300 nouveaux PLH devraient voir le jour, dont une centaine en Île-de-France.

Il a également instauré l'obligation pour les mêmes communes d'instituer des conférences communales ou intercommunales du logement.

Le PRV a engagé un double programme : d'une part, il tend à améliorer l'entretien des logements ; de l'autre, il crée des instruments importants afin de restructurer l'environnement urbain.

La mixité, c'est le refus de cumuler sur le seul logement social les " cas difficiles ". On est ainsi étonné de voir la CRAM Île-de-France demander à des associations ayant la responsabilité d'encadrer des jeunes sous tutelle juridique, de loger ces jeunes dans le secteur HLM plutôt que dans le secteur libre pour diminuer le " prix de journée " ! Voici un concept étonnant pour une politique équilibrée de peuplement.

L'entretien des logements

Une enveloppe de 5 milliards de francs de prêts spécifiques de la Caisse des Dépôts et Consignations au taux de 4,3 % (taux des prêts locatifs aidés très sociaux ou PLATS) a été ouverte, afin d'aider les organismes HLM à entretenir 500.000 logements pour lesquels les charges d'entretien sont élevées et dont les loyers ne peuvent pas (ou peu) être révisés.

La transformation de grands logements HLM en petits logements est rangée par la circulaire du 8 janvier 1997 au nombre des opérations que les préfets sont tenus d'aider prioritairement.

Afin d'inciter à l'investissement locatif privé et d'attirer des familles à revenus moyens, l'article 10 de la loi sur la mise en oeuvre du Pacte de relance pour la ville a institué un avantage fiscal pour les bailleurs dans les zones franches. Il consiste en une déduction des déficits résultant des dépenses autres que les intérêts d'emprunt effectués sur des locaux d'habitation en vue du réaménagement d'immeubles, sous réserve de la location de ces locaux pendant six ans.

Afin de développer l'accession à la propriété dans les quartiers en difficulté la quotité des prêts à taux zéro qui y seront souscrits a été portée de 20 à 25 %.

Pour promouvoir le développement de la présence de populations qui ne sont pas touchées par la précarité ou la pauvreté dans les ZUS, le Pacte de relance a prévu :

- d'autoriser les préfets à déroger aux conditions de ressources pour l'accès au logement locatif social neuf et ancien dans les ZUS ;

- d'exonérer des surloyers les occupants de logements HLM situés en ZUS, même si leurs revenus dépassent les plafonds de ressource.

Votre Commission des Affaires économiques ne manquera pas d'examiner avec attention le rapport que le gouvernement doit déposer, tous les deux ans pour faire le point sur l'incidence de cette disposition.

La restructuration de l'environnement urbain

Le Pacte de relance prévoit la création :

- d' établissements publics de restructuration urbaine (EPRU) dotés de compétence plus étendues que les établissements d'aménagement urbains ;

- d' associations foncières d'intégration urbaine et sociale chargées du remembrement foncier ou du groupement de parcelles en vue du réaménagement des grands ensembles et des copropriétés dont l'habitat est dégradé ;

- des aides au financement des démolitions de bâtiments et aux travaux de transformation de l'usage des rez-de-chaussée ;

- des modalités plus souples de requalification des copropriétés dégradées, notamment par l'édiction d'un plan de sauvegarde par le préfet. D'une durée de deux ans, ce plan vise les groupes d'immeubles bâtis ou les ensembles immobiliers à usage mixte : professionnel, commercial, ou d'habitation lorsque ces locaux sont soumis au régime : de la copropriété, des sociétés d'attribution ou des coopératives de construction et qu'ils sont localisés dans des ZUS ou qu'ils font l'objet d'opérations programmées d'amélioration de l'habitat (OPAH). Il permet l'octroi d'aides financières.

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