III. L'AVENIR : UN PROJET DE LOI QUI ASSURE LA PÉRENNITÉ DE L'ORDRE

" L'Ordre est un cimetière " déclarait André Malraux dès 1971. La disparition de l'Ordre, qui surviendrait naturellement avec la disparition du dernier Compagnon de la Libération, est pourtant inconcevable tant celui-ci symbolise la mémoire de la Libération et l'esprit de la Résistance. C'est cette image de la France, " fidèle à elle-même, solidaire dans le sacrifice et dans la lutte " selon l'expression du Général de Gaulle, qui ne doit pas s'éteindre au moment où le dernier Compagnon rejoindra la place qui l'attend dans la crypte du Mont Valérien.

Ce projet de loi, établi en étroite concertation avec l'Ordre, vise précisément à assurer la pérennité de l'Ordre au-delà de la disparition du dernier Compagnon. Il propose ainsi la mise en place dans l'avenir d'une nouvelle architecture institutionnelle pour l'Ordre, fondée sur les cinq communes titulaires de la Croix de la Libération -seuls compagnons dont la permanence soit assurée-, afin de garantir sa pérennité.

A. UN PROJET DE LOI ATTENDU ET CONSENSUEL

1. Une pérennité menacée

L'Ordre de la Libération est inséparable de ses membres. Cela est évident sur le plan historique, mais cela se vérifie également sur le plan juridique. La structure de l'Ordre de la Libération repose en effet sur deux organes : le Conseil de l'Ordre et le Chancelier. Or, les membres du Conseil de l'Ordre et le Chancelier sont tous, en vertu des statuts de l'Ordre, des Compagnons de la Libération. Il en découle nécessairement qu'à l'issue de la disparition progressive mais inexorable des Compagnons de la Libération, la structure de l'Ordre serait dissoute et l'Ordre ne serait plus qu'une " coquille vide ".

Au 21 janvier 1999, il ne restait que 171 Compagnons encore en vie, leur âge moyen étant de 83 ans.

2. Une démarche consensuelle

A l'heure où le " devoir de mémoire " apparaît de plus en plus nécessaire, nul ne saurait se résoudre à la disparition de l'Ordre de la Libération. Il importait donc d'élaborer un nouveau schéma institutionnel susceptible d'assurer la pérennité d'un Ordre si chargé de mémoire. Or, la préparation de ce projet de loi témoigne du caractère très consensuel de ce texte. Consensuel par son enjeu, ce projet de loi l'est aussi par la méthode de très large concertation ayant présidé à sa rédaction initiale.

Ce texte est l'aboutissement d'une démarche engagée depuis plusieurs années déjà par l'Ordre de la Libération. En avril 1996, la Chancellerie de l'Ordre a présenté un avant-projet au ministre délégué aux anciens combattants de l'époque, M. Pasquini. A la demande du Président de la République, celui-ci a accepté de présenter un projet de loi devant le Parlement. Un projet de loi, très proche des propositions de la Chancellerie de l'Ordre, a été rédigé en novembre 1996 et transmis au Conseil de l'Ordre qui a émis une délibération à ce sujet. Après avis du Conseil d'Etat, le projet a été déposé, sur le bureau de l'Assemblée nationale le 16 avril 1997, par M. Pasquini, ministre délégué aux anciens combattants et victimes de guerre, et M. Toubon, Garde des Sceaux. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, le nouveau Gouvernement a redéposé un projet de loi identique le 19 juin 1997. Il a été adopté à l'unanimité par l'Assemblée nationale le 17 décembre 1998.

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