(1)

Incrimination directe

de l'usage
illicite de stupéfiants

dans les textes

(2)

Incrimination indirecte de l'usage illicite dans les textes

(possession pour usage personnel)

Remarques,

pratiques judiciaires

et jurisprudences

(3)

Répression de la détention de stupéfiants en général

(trafic illicite)

A l l e m a g n e

(1973 & 1981)

L'usage de stupéfiants ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir en théorie une peine de 3 mois à 5 ans d'emprisonnement. Possibilité de suspendre l'exécution des peines de moins de 2 ans pour entreprendre un traitement.

En avril 1994, La Cour Constitutionnelle de Karlsruhe - tout en reconnaissant son caractère délictueux - a préconisé de ne plus poursuivre la possession - et même

l'importation - de faibles quantités de cannabis en vue de l'usage.

Peine encourue : 1 à 5 ans d'emprisonnement.

Jusqu'à 15 ans

en cas de circonstances aggravantes.

A u t r i c h e

(1971, 1977 & 1985)

L'usage de stupéfiants ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir en théorie une peine allant jusqu'à 6 mois d'emprisonnement, si l'usager ne se soigne pas dans un délai de 2 ans.

Le Procureur est libre de ne pas poursuivre

si l'usager accepte de se soigner.

Peine encourue :

jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.

B e l g i q u e

(1921 & 1975)

L'usage collectif de stupéfiants est incriminé et sanctionné par une

peine de 3 mois à 5 ans d'emprisonnement.

La possession en vue de l'usage ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique. Elle relève de l'incrimination de la détention de stupéfiants au titre du trafic en général.

(1) Condamnation avec sursis ou différée

la première fois, et par la suite, lorsque l'usager accepte de se soigner.

(2) La circulaire du 26 mai 1993 recom -mande de distinguer entre usagers occasionnels, usagers réguliers et dealers.

Peine encourue :

3 mois à 5 ans

d'emprisonnement

(20 ans en cas de circonstances aggravantes).

D a n e m a r k

(1955 & 1976)

L'usage de stupéfiants ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique.

La possession en vue de l'usage ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique. Elle relève de l'incrimination de la détention de stupéfiants au titre du trafic en général.

(2) La possession de cannabis en vue de l'usage en fait ne donne généralement lieu qu'à un avertissement, à une amende ou à une courte peine d'emprisonnement avec sursis. Les peines sont plus sévères pour les autres drogues.

Peine encourue :

jusqu'à 2 ans d'emprisonnement

(6 ans en cas de circonstances aggravantes.)

E s p a g n e

(1983, 1988 & 1992)

L' usage en public donne lieu à une sanction administrative (amende, suspension du permis de conduire, etc) infligée par le maire (ou le préfet dans les grandes villes).

La possession en vue de l'usage donne lieu à une sanction administrative (amende, suspension du permis de conduire, etc) infligée par le maire (ou le préfet dans les grandes villes).

La loi du 21 février 1992 vise toutes les drogues, y compris le cannabis (aupara- vant l'usage - y compris d'héroïne - était libre). Pour déterminer le degré de sévérité de la sanction administrative, il est tenu compte de la nature de la substance.

Peine encourue :

Cannabis : 10 à 17 ans

Autres stupéfiants : 14 à 23 ans

d'emprisonnement.

F i n l a n d e

(1990 & 1993)

L'usage de stupéfiants fait l'objet d'une incrimination spécifique et peut être sanctionné d'une peine allant jusqu'à 2 ans d'emprisonnement. L'exécution de la peine peut être différée si l'usager entreprend de se soigner.

La possession en vue de l'usage ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique. Elle relève de l'incrimination de la détention de stupéfiants au titre du trafic en général.

Le procureur est libre de ne pas poursuivre

si l'usager accepte de se soigner.

Peine encourue : jusqu'à 2 ans

d'emprisonnement pour la possession de cannabis et jusqu'à

10 ans pour les autres drogues.

F r a n c e

(1970 & 1987)

L'usage de stupéfiants fait l'objet d'une incrimination spécifique et peut être sanctionné d'une peine de 1 an d'emprisonnement. Toutefois, des dispositions alternatives thérapeutiques (astreinte, injonction thérapeutique) peuvent éviter les poursuites.

La possession en vue de l'usage ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique. Elle relève de l'incrimination de la détention de stupéfiants au titre du trafic en général.

La circulaire Pelletier (1978) recommandait d'assimiler la possession d'une faible quantité de cannabis à un simple usage. La circulaire Chalandon (1987) préconisait de n'adresser qu'un avertissement aux usagers non dépendants et bien insérés, quelle que soit la drogue utilisée.

Peine encourue :

jusqu'à 20 ans d'emprisonnement

(30 ans en cas de circonstances aggravantes).

G r è c e

(1970 & 1976)

L'usage de stupéfiants ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir en théorie une peine de 10 jours à 5 ans pour les seuls usagers non dépendants. Les toxicomanes n'encourent pas de peine mais sont astreints à un traitement obligatoire. Ils sont considérés comme irresponsables.

(2) Une expertise médicale (sanction en cas de refus de s'y prêter) détermine s'il y a dépendance ou non. Lors de la première infraction, l'usager de stupéfiants non dépendant peut être dispensé de peine.

Peine encourue :

5 à 20 ans

d'emprisonnement

(Perpétuité en cas de circonstances aggravantes).

I r l a n d e

(1977 & 1984)

L'usage de stupéfiants n'est pas

incriminé directement, sauf en ce qui concerne - théoriquement - l'usage d'opium qui fait encourir 14 ans d'emprisonnement.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir une amende les 2 premières fois et ensuite une peine allant jusqu'à 3 ans d'emprisonnement pour les drogues dites douces. La possession d'autres drogues fait encourir dès la première fois jusqu'à 7 ans d'emprisonnement.

(1) (2) L'exécution de la peine peut être suspendue si l'usager accepte de se soigner. Des soins peuvent être imposés aux usagers dépendants.

Peine encourue :

En cas de possession de cannabis : jusqu'à 7 ans d'emprisonnement.

En cas de possession d'autres drogues : jusqu'à perpétuité.

I t a l i e

(1975, 1990 & 1993)

L'usage de stupéfiants ne fait l'objet d'aucune incrimination en Italie.

(N.B. Entre 1990 et 1993, la loi italienne avait la particularité d'interdire l'usage mais de ne pas prévoir de sanction.)

La possession en vue de l'usage n'est pas incriminée depuis le referendum de 1993. La quantité est à l'appréciation du procureur. Obligation est faite à l'usager par le préfet de se soigner. En cas de refus : sanctions administratives (suspension du permis de conduire, retrait du passeport, travaux d'intérêt général).

Entre 1990 et 1993, une double expertise était nécessaire en cas d'interpellation pour déterminer l'exacte quantité (de principe actif) possédée et l'existence ou non d'un état de dépendance. Le système a échoué du fait de sa complexité.

Peine encourue :

En cas de possession de cannabis :

2 à 6 ans d'emprisonnement.

En cas de possession d'autres drogues : 4 à 15 ans d'emprisonnement.

L u x e m b o u r g

(1973 & 1989)

L'usage de stupéfiants fait l'objet d'une incrimination spécifique et fait encourir lorsqu'il est individuel : 3 mois à 3 ans d'emprisonnement, et 1 à 5 ans lorsqu'il est collectif, ou en récidive ou le fait de professionnels de santé.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir en théorie une peine de 3 mois à 3 ans d'emprisonnement. La prison peut être remplacée par du travail au profit de la communauté (idem pour l'usage illicite).

(1) Une prise de sang ou une analyse d'urine peuvent être ordonnées à titre de preuve (sanction en cas de refus de s'y prêter). Le procureur peur renoncer à pour- suivre en cas de soins volontaires. Lors de la première infraction, l'usager peut être dispensé de peine. Des soins peuvent être imposés aux usagers dépendants.

Peine encourue :

1 à 5 ans

d'emprisonnement

(Perpétuité en cas de circonstances aggravantes).

P a y s-B a s

(1928 & 1976)

L'usage de stupéfiants ne fait pas l'objet d'une incrimination spécifique.

Un usager de stupéfiants peut faire l'objet d'une mesure de placement d'office dans un hôpital psychiatrique.

La possession en vue de l'usage est incriminée et fait encourir en théorie une peine d'emprisonnement allant  jusqu'à 3 mois pour les drogues dites douces, et jusqu'à 1 an pour les drogues dites dures.

Dans la pratique, la vente de cannabis est tolérée dans les coffee shops (dans les limites de 30 gr jusqu'en 1995. A présent : pas plus de 5 gr). Il en est de même pour la possession en vue de l'usage. La possession d'une dose est tolérée pour les drogues dites dures.

Peine encourue :

En cas de possession de cannabis : jusqu'à 4 ans d'emprisonnement.

En cas de possession d'autres drogues : jusqu'à 12 ans d'emprisonnement.

P o r t u g a l

(1983 & 1993)



L'usage de stupéfiants fait l'objet d'une incrimination spécifique et fait encourir jusqu'à 3 mois d'emprisonnement ou

30 jours amende.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir en théorie une peine allant jusqu'à 3 mois d'emprisonnement ou 30 jours amende

si la quantité n'excéde pas trois doses journalières.

La loi de 1993 qui a sanctionné l'usage - impuni auparavant- oblige le juge à se livrer à un examen approfondi de chaque cas. Dispense de peine la première fois; Avertissement pour les usagers occasionnels. Suspension de peine en cas de demande de soins.

Peine encourue :

4 à15 ans

d'emprisonnement.

R o y a u m e-U n i

(1971 & 1986)

L'usage de stupéfiants n'est pas

incriminé directement sauf en ce qui concerne - théoriquement - l'usage d'opium qui fait encourir 14 ans d'emprisonnement.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir en théorie une peine allant :

- jusqu'à 7 ans (Tabl. A) (Héroïne, Lsd, XTC)

- jusqu'à 5 ans (Tabl. B) (cannabis, codéine)

- jusqu' à 2 ans (Tableau C)(amphet. benzo)

(2) La possession de cannabis en vue de l'usage en fait ne donne généralement lieu qu'à un avertissement, à une amende ou à une courte peine d'emprisonnement avec sursis. Les peines sont plus sévères pour les autres drogues.

La possession fait encourir  :

- perpétuité (Tableau A)

- jusqu'à 14 ans d'emprisonnement (Tableau B) et

- jusqu' à 5 ans (Tableau C).

S u è d e

(1960, 1968 & 1983)

L'usage de stupéfiants n'est pas

incriminé directement.

La possession en vue de l'usage est incriminée spécifiquement et fait encourir en théorie une peine allant jusqu'à 6 mois

d'emprisonnement. Le tribunal peut définir le traitement que devra suivre le condamné.

Dans la pratique, la possession d'une faible quantité de cannabis ou d'amphétamines en vue de l'usage donne lieu à une amende. La possession d'héroïne ou de cocaïne, même en quantité très faible, est sanctionnée par une peine d'emprisonnement ferme.

Peine encourue :

jusqu'à 3 ans d'emprisonnement

(de 2 à 10 ans d'emprisonnement en cas de circonstances aggravantes).

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