Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 23 juin 1944
Décédé le 26 avril 2020
Profession :
Professeur
Département :
Seine-Maritime
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


WEBER (Henri)

Né le 23 juin 1944 à Leninabad (URSS)

Décédé le 26 avril 2020 à Avignon (Vaucluse)

Sénateur de la Seine-Maritime de 1995 à 2004

Fils d'un horloger, Henri Weber voit le jour le 23 juin 1944, dans un camp de travail de Leninabad, en Union soviétique (aujourd'hui Khodjent au Tadjikistan), où son père était employé comme bûcheron et sa mère comme couturière. Juifs polonais originaires de Chrzanow, en Galicie, ses parents y avaient été envoyés après avoir refusé de devenir citoyens soviétiques. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la famille Weber retourne en Pologne, avant de s'établir en 1948 à Paris. H. Weber y étudie au lycée Jacques Decour puis à la faculté des lettres et des sciences humaines.

Opposé à la guerre d'Algérie, il adhère en 1960 aux Jeunesses communistes avant de rejoindre l'Union des étudiants communistes (UEC) dont il devient secrétaire à la Sorbonne. Exclu de l'UEC en 1965, H. Weber participe alors en 1966 à la fondation de la Jeunesse communiste révolutionnaire (JCR). Étudiant en philosophie à la Sorbonne, il participe activement au mouvement de mai 1968. Après la dissolution de la JCR au mois de juin suivant, il prend la direction d'une publication, Rouge. Directeur de cet hebdomadaire jusqu'en 1976, H. Weber participe en 1969 à la fondation de la Ligue communiste et se présente, sans succès, sous cette étiquette, aux élections législatives du 4 mars 1973, dans la septième circonscription des Hauts-de-Seine, ne réunissant que 680 des 47 643 suffrages exprimés au premier tour. Il devient ensuite l'un des principaux dirigeants de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), fondée en 1974.

Il entame à compter de 1969 une carrière universitaire comme enseignant de philosophie à l'université de Vincennes, devenue ensuite Paris-VIII. Docteur de troisième cycle en philosophie (1973), il y enseigne comme assistant (1969-1976) puis maître-assistant (1976-1982). Obtenant par la suite un doctorat d'État en sciences politiques, il devient maître de conférences en sciences politiques (1982-1988).

H. Weber quitte la LCR en 1980. Dès 1986, il adhère au Parti socialiste (PS) où il rejoint le courant de l'ancien Premier ministre, Laurent Fabius. Conseiller technique au cabinet de ce dernier, président de l'Assemblée nationale (1988-1992), il devient ensuite chargé de mission auprès de deux secrétaires d'État aux relations avec le Parlement et porte-parole du Gouvernement, Martin Malvy, (mai - octobre 1992) et Louis Mermaz, (octobre 1992 - mars 1993). Au PS, il exerce les responsabilités de délégué national auprès du Premier secrétaire, Pierre Mauroy en 1990, et de membre du bureau national et du secrétariat national du PS de 1993 à 2012.

H. Weber obtient son premier mandat électif en 1989, en occupant les fonctions d'adjoint au maire de Saint-Denis jusqu'en 1995. Se présentant sans succès à la députation dans la deuxième circonscription de la Seine-Saint-Denis, sous l'étiquette socialiste, il ne réunit respectivement que 22,97 % des suffrages exprimés au premier tour des élections législatives du 5 juin 1988 et 10,76 % au premier tour des élections législatives du 21 mars 1993.

H. Weber décide de s'implanter en Seine-Maritime et se porte candidat aux élections municipales de juin 1995 à Dieppe. Devenu conseiller municipal de la sous-préfecture de la Seine-Maritime (1995-2001), il se présente dans ce même département aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995. Deuxième sur la liste du PS qui réunit 784 des 1 547 suffrages exprimés et remporte deux sièges, H. Weber devient sénateur de la Seine-Maritime. Quelques jours plus tard, lors d'une élection partielle, en octobre 1995, il ne parvient pas à être élu au conseil général du canton d'Eu. Par la suite, il se présente aussi aux élections législatives du 25 mai 1997, dans la onzième circonscription de la Seine-Maritime, mais n'obtenant que 20,3 % des voix au premier tour, il se retire en faveur du candidat communiste, Christian Cuvilliez.

Au Palais du Luxembourg, inscrit au groupe socialiste, le sénateur de la Seine-Maritime siège à la commission des affaires culturelles (1995-1997 et 2000-2004), à celle des affaires économiques (1997-2000) et devient membre de la délégation parlementaire du Sénat pour l'Union européenne (1998-2001).

Cosignant cinquante-six propositions de loi ou de résolution, c'est à l'audiovisuel qu'H. Weber consacre une grande part de ses travaux parlementaires au Sénat. Intervenant lors de l'examen du budget de la communication, il s'intéresse aussi bien au financement de l'audiovisuel public qu'au lancement de la télévision numérique terrestre. Le sénateur de la Seine-Maritime prend également la parole, au cours de la discussion du projet de loi modifiant la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (1997 et 2000), et de celle du projet de loi relatif aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle (2004). Il ne se déclare pas favorable, lors de l'examen du projet de loi pour la confiance dans l'économie numérique, en 2003, au choix du Conseil supérieur de l'audiovisuel comme autorité de régulation d'Internet.

Le sénateur de la Seine-Maritime se préoccupe également de la pêche et de l'activité portuaire, qu'il s'agisse de la retraite des patrons pêcheurs (1996), de la pêche hauturière et de la pêche thonière (1997), des écoles de la martine marchande (1997) ou du projet « Port 2000 » au Havre (1998). Il intervient lors de la discussion du projet de loi d'orientation sur la pêche maritime et les cultures marines en 1996 et 1997 et déplore par ailleurs l'insuffisance des crédits consacrés à l'enseignement supérieur et à la recherche.

En séance publique, H. Weber s'exprime sur des questions aussi diverses que l'immigration (1997), les petites et moyennes industries (1997), la politique énergétique (1998), le service public de l'électricité (1999), le mécénat culturel (2001), les salaires et le temps de travail (2002) et la formation professionnelle (2004).

Le sénateur de la Seine-Maritime vote pour la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes en 1999. Il se prononce, en revanche, contre la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 199, la loi relative au pacte civil de solidarité en 1999 et la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002.

En juin 2004, H. Weber conduit la liste socialiste aux élections européennes dans la circonscription du Nord-Ouest. Élu député européen, il démissionne de son mandat de sénateur. Il est ensuite réélu au Parlement européen lors des élections de juin 2009, dirigeant cette fois la liste du PS, dans la circonscription du Massif central-Centre.

Dix ans après son arrivée au Parlement européen, H. Weber choisit de ne pas se représenter aux élections européennes de mai 2014 et quitte progressivement la vie politique active. Il s'éteint le 26 avril 2020, à Avignon à l'âge de soixante-quinze ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Who's who in France.

Bibliographie

Travail sur Henri Weber

Salles (Jean-Paul), « Henri Weber », dans Claude Pennetier (dir.), Le Maitron. Dictionnaire biographique ouvrier du mouvement social, Paris, Éditions de l'Atelier, https://maitron.fr/spip.php?article182575, version mise en ligne le 17 juillet 2016, dernière modification le 26 avril 2021.

Film documentaire sur Henri Weber

Henri Weber, le rouge et la rose, documentaire de Patrick Rotman et Fabienne Servan-Schreiber, 2021.

Travaux sur le trotskysme français

Hamon (Hervé) et Rotman (Patrick), Génération, t. I, Les Années de rêve, t. II, Les Années de poudre, Paris, Le Seuil, 1987 et 1988.

Salles (Jean-Paul), La Ligue Communiste révolutionnaire (1968-1981). Instrument du Grand Soir ou lieu d'apprentissage ?, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2005.

Ouvrages écrits par Henri Weber

Mai 68 : une répétition générale, écrit avec Daniel Bensaïd, Paris, François Maspéro, 1968.

Marxisme et conscience de classe, Paris, Union générale d'éditions, 1975.

Parti communiste italien : aux sources de l'eurocommunisme, Paris, C. Bourgois, 1977.

Nicaragua. La révolution sandiniste, Paris, François Maspéro, 1981.

Le parti des patrons : le CNPF (1946-1986), Paris, Le Seuil, 1986.

Vingt ans après. Que reste-t-il de mai 68 ?, Paris, Le Seuil, 1988.

La gauche expliquée à mes filles, Paris, Le Seuil, 2000.

Le bel avenir de la gauche, Paris, Le Seuil, 2003.

Lettre recommandée au facteur, Paris, Le Seuil, 2004.

Faut-il liquider mai 68 ? Essai sur les interprétations des « événements », Paris, Le Seuil, 2008.

La nouvelle frontière. Pour une social-démocratie du XXIe siècle, Paris, Le Seuil, 2011.

Pour le juste échange. Réguler le commerce international, Paris, Fondation Jean Jaurès, 2012.

Europe. Pour un second souffle, Paris, Fondation Jean Jaurès, 2013.

Éloge du compromis, Paris, Plon, 2016.

Rebelle jeunesse, Paris, Robert Laffont, 2018.

Elu le 24 septembre 1995
Fin de mandat le 19 juillet 2004

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Henri WEBER

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