Jeudi 3 février 2011

- Présidence de Mme Michèle André, présidente -

Femmes et sports - Audition de M. Daniel Bilalian, Directeur des Sports de France Télévisions

La délégation procède à l'audition de M. Daniel Bilalian, Directeur des Sports de France Télévisions.

Mme Michèle André, présidente. - Nous poursuivons nos auditions sur le thème « Femmes et Sports » retenu cette année par la délégation. Les conséquences du traitement médiatique sur l'image des sportives ont été soulignées à plusieurs reprises lors de nos précédentes auditions.

Nous souhaiterions, par conséquent, entendre votre avis sur quatre points en particulier :

- sur l'écart dans le traitement médiatique entre les sportifs et les sportives : alors que les footballeuses françaises ont fait, l'année dernière, un très beau parcours pour la qualification de la coupe du monde, ce sont plutôt les déboires de l'équipe masculine dont la télévision s'est fait l'écho. Ne pourrait-on pas donner plus de place aux compétitions féminines ?

- sur le traitement médiatique des sportives, dont on peut regretter qu'il privilégie souvent l'image, plutôt que la performance ;

- sur la place des femmes, journalistes ou faisant partie de l'équipe de rédaction, au sein de la direction des sports de France Télévisions ;

- sur les droits de retransmission télévisée, dont nous souhaitons savoir si le montant varie et dans quelle proportion, selon qu'il s'agit d'une compétition féminine ou masculine.

M. Daniel Bilalian. - Je souhaite, en préambule, bien distinguer les chaînes de télévision privées des chaînes de télévision publiques. En effet, il est clair que les chaînes de télévision privées gratuites s'intéressent principalement au football. Or, la présence des femmes dans le football est relativement récente.

Au contraire, s'agissant d'une entreprise publique de télévision, au sein de laquelle je dirige le service des sports, notre intérêt tant éditorial que commercial est de donner la plus grande visibilité aux champions sportifs français. Qu'ils soient homme ou femme, peu importe, pourvu qu'ils fassent retentir l'hymne national, car c'est le titre olympique qui fait gagner de l'audience.

C'est la raison pour laquelle l'entreprise publique ne pratique aucune discrimination. Les championnes françaises y ont toujours eu toute leur place. Vous aurez l'occasion de la constater, par exemple, lors des prochains championnats du monde de ski, qui débutent dans quelques semaines.

Mais il est vrai aussi que nous ne pouvons inciter l'intérêt du public si nous ne diffusons pas aussi des sports populaires comme le football, et des compétitions comme la coupe du monde de football. C'est ce qui nous permettra de diffuser également une compétition comme les championnats du monde d'escrime.

Même si nous ne pouvons donner le même nombre d'heures d'antenne à toutes les compétitions, nous essayons de retransmettre le maximum de disciplines.

Sur la question de la place des femmes au sein des équipes du service des sports de France Télévision, je dois reconnaître qu'il y a très peu de journalistes sportives. Cela s'explique par le fait qu'il y a peu de femmes candidates pour devenir journalistes sportives. Or, je souhaite recruter de véritables reporters et non simplement, comme certaines chaines d'information sportive en continu, des jeunes femmes qui « présentent bien » à l'écran et se contentent de lire les résultats.

Nous refusons de nous aligner sur un moindre niveau d'exigence, et nous continuons à chercher des « reporters » compétents et passionnés. Or, il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui, c'est l'attrait de la notoriété lié au passage à la télévision qui attire bien des jeunes vers le journalisme, plutôt que l'exercice du métier proprement dit. Il en résulte une diminution dans le degré d'exigence, doublée parfois d'une absence préoccupante de culture générale.

Mme Michèle André, présidente. - Qu'est-ce qui incite des journalistes à faire le choix de s'orienter vers le journalisme sportif ? Ce sont des passionnés de sport ?

M. Daniel Bilalian. - Les écoles de journalisme qui tendent à se multiplier offrent des formations spécialisées de journalistes sportifs. C'est prendre le problème à l'envers. Il faut être d'abord journaliste ; ensuite on s'intéresse au sport. Le sport est, en effet, susceptible de toucher à toutes les rubriques : celle de la politique, c'est évident, compte tenu de ses implications, celle de la santé - voyez les questions de dopage - mais aussi la rubrique économique.

Je regrette que trop de journalistes sportifs se confinent étroitement à la compétition sportive sans voir ce qui se passe tout autour de celle-ci.

Ce phénomène est aggravé par le fait que le journalisme sportif ne suscite guère de vocations tardives. Il attire peu de journalistes passés auparavant par d'autres secteurs. C'est un domaine vers lequel on s'oriente trop tôt, au détriment de l'ouverture d'esprit.

Je prends un exemple : lors des 20ème championnats d'Europe d'athlétisme, qui se sont déroulés à Barcelone en août 2010, le parlement catalan a voté l'interdiction de la corrida : nous avons considéré qu'il était important de traiter aussi de cet événement car le sport ne peut être séparé des problèmes de société.

J'en viens à la question des droits de retransmission télévisée.

Quand vous achetez une compétition dans son ensemble, comme par exemple les Jeux Olympiques, le vendeur vous demande un prix global sans distinguer les compétitions masculines ou féminines. C'est précisément ce que nous privilégions, et je ne connais pas nécessairement très bien les tarifs, qui sont pratiqués ailleurs pour la retransmission de telle ou telle compétition. Mais j'imagine qu'en effet un championnat de basket féminin « coûte » moins cher qu'un championnat masculin. D'ailleurs la distinction s'opère peut-être davantage par discipline que par genre : à titre d'exemple, le basket et le handball sont deux sports très peu médiatisés en France et qui se « vendent » mal, que les compétitions soient masculines ou féminines. C'est d'ailleurs curieux car ce sont deux disciplines très pratiquées en milieu scolaire.

Y a-t-il des écarts dans les rémunérations de sportifs et de sportives ?

Pendant longtemps, le montant du prix attribué au vainqueur masculin de Roland-Garros était supérieur à celui du prix attribué à celle qui remportait la compétition féminine. Mais aujourd'hui, l'égalité a été rétablie.

Maintenant, il ne faut pas s'attacher seulement aux prix que le sportif remporte dans une compétition, mais être attentif aussi à ce qu'il perçoit de son équipementier et d'une façon générale de l'exploitation de son image.

En tout état de cause, le « spectacle sportif » a aujourd'hui supplanté la simple « retransmission » de compétitions sportives : les contrats de vente des droits se complexifient à l'extrême, notamment pour garantir l'exclusivité des droits, et les prix atteignent des montants très importants.

Aux jeux olympiques, par exemple, un athlète ne s'arrête à votre stand que parce que cela a été prévu et négocié dans son contrat. Dès lors, vous pouvez être le journaliste le plus talentueux, vous n'avez pas la possibilité d'exercer votre métier si vous n'êtes pas adossé à d'importants moyens financiers. En Afrique du Sud, les autorités du football ont institué de véritables zones tampon pour tenir à l'écart les organismes de presse qui n'avaient pas acquitté de droits.

Depuis qu'il est passé d'une pratique amateur sympathique au professionnalisme, le rugby est guetté par la pression de l'argent avec la crainte de renier certaines de ses valeurs, et c'est bien dommage et peut-être contreproductif d'ailleurs, car ce sont celles-ci qui contribuent aussi à sa popularité.

Le monde du rugby est différent du monde de football. C'est, à l'heure actuelle, globalement un monde d'hommes mais certains grands clubs commencent à miser aujourd'hui sur leur club féminin.

Nous nous intéressons d'ailleurs au rugby féminin dont nous parlons le dimanche matin à 8 h 30, dans une émission de France 2 intitulée « rencontre à 15 ».

Les nouvelles chaînes de la Télévision numérique terrestre (TNT) accordent une attention particulière aux compétitions féminines. En effet, le sport reste le dernier secteur classique de la télévision : aujourd'hui tout le monde enregistre les films, les émissions et même les informations. Il n'y a que le sport que le téléspectateur suit en direct. Comme les chaînes de la TNT n'ont pas les mêmes moyens que les chaînes comme France Télévisions, TF1 et Canal+ pour l'achat des sports, elles ont décidé de s'intéresser à des petits contrats et de diffuser des sports qui démarraient, comme les sports féminins. C'est ainsi que Direct 8 diffuse aujourd'hui du football féminin.

Mme Michèle André, présidente. - Canal + en diffusait déjà, non ?

M. Daniel Bilalian. - Oui, mais peu. Direct 8 va nous forcer à nous tourner vers ces « nouveaux » sports. Il aurait pu être intéressant de diffuser le football féminin sur France Télévisions, notamment sur France 4 qui est une chaîne assez jeune, mais nous avons manqué cet achat.

Mme Michèle André, présidente. - C'est celui qui a le plus d'argent qui est informé ?

M. Daniel Bilalian. - Oui : les très gros contrats sont très importants, ils sont réservés aux grandes chaînes ; quant aux contrats plus petits, ils ne sont pas systématiquement présentés aux grandes chaînes, ne serait-ce que pour leur faire sentir qu'elles ne sont pas les seules sur le marché.

À une époque, Orange a perturbé le marché des contrats, en contribuant au gonflement des droits de diffusion du football, notamment. Aujourd'hui, Orange se retire du marché du sport télévisé. Celui-ci devrait revenir à la normale, même si certains ont eu du mal au début à revoir leurs prétentions à la hausse.

Mme Michèle André, présidente. - Qu'est-ce qui explique le comportement d'Orange ?

M. Daniel Bilalian. - La rencontre de deux cultures : celle des ingénieurs de Telecom et celle des nouveaux personnels, recrutés sur une base contractuelle et qui étaient fascinés par le monde de la télévision. Ils ont poussé Orange à s'y lancer. Mais son nouveau président estimant lui que la vocation de son entreprise n'était pas de faire de l'offre télévisuelle, Orange s'est retiré du marché.

Mme Michèle André, présidente. - Orange a donc disparu maintenant de ce secteur ?

M. Daniel Bilalian. - Oui, Orange a repris ses activités de base mais les conséquences de son passage continuent de perturber le jeu qui devrait cependant finir par revenir à la normale.

Mme Michèle André, présidente. - Même si tout cela reste très cher !

M. Daniel Bilalian. - Oui. Il convient de distinguer les chaînes thématiques, qui offrent du sport à leurs abonnés, des chaînes comme France Télévisions et TF1 qui font du sport événementiel, gratuit pour les téléspectateurs et non réservé à de vrais passionnés.

Je souhaite insister sur le rôle des journalistes : que ce soient des femmes ou des hommes, ils doivent connaître le sport qu'ils commentent. Les téléspectateurs sont particulièrement sévères quand cela n'est pas le cas.

À France Télévisions, nous avons choisi de confier la couverture de la coupe d'Angleterre de football sur France 4 à Louise Ekland. Nous l'avons choisie parce qu'elle connaît parfaitement le sujet. Elle est née à Liverpool et a toujours aimé le football.

Pour le Dakar 2011, nous avions choisi comme consultante Élodie Gossuin, ancienne Miss France. Nous l'avons recrutée parce qu'elle connaissait le monde du rallye automobile, dans lequel elle évolue de façon très intelligente.

Si le journaliste n'est pas un connaisseur, que ce soit un homme ou une femme, ça ne marchera pas ! Je me demande même si une femme ne sera pas plus critiquée qu'un homme dans ce cas... Mais non, je pense que le résultat serait le même.

Mme Michèle André, présidente. - Oui je pense aussi que la critique serait la même quel que soit le sexe du journaliste.

M. Daniel Bilalian. - Il en est de même pour les consultants. Ils doivent être passionnés par le sport qu'ils commentent. Certains anciens grands champions ne font pas nécessairement de bons consultants car ils ont souvent un regard trop négatif sur leurs successeurs. Le bon consultant doit être capable d'anticiper et d'annoncer l'incident avant qu'il ne se produise. Luc Alphand, Stéphane Diagana ou Philippe Candeloro sont remarquables de ce point de vue. Les téléspectateurs aiment que les propos suscitent un débat, qu'ils aident à comprendre : l'intelligence est toujours une valeur ajoutée.

Mme Michèle André, présidente. - Oui et en la matière le sexe importe peu, comme vous nous le disiez à propos de Louise Ekland.

M. Daniel Bilalian. - Oui, Louise Ekland peut nous faire comprendre la passion des anglais pour le foot. Elle connaît l'état d'esprit de ses compatriotes, elle peut rendre compte de l'ambiance. Les anglais ont un rapport au sport totalement différent du nôtre.

Mme Michèle André, présidente. - Les français ne sont pas un peuple de sportifs ?

M. Daniel Bilalian. - Pas tant que cela, et tout commence à l'école : il n'existe pas de club sportif au sein des écoles, des collèges ou des lycées ; il n'y a pas de championnat scolaire au cours desquels les élèves seraient fiers de porter les couleurs de leur école.

Cela continue à l'Université : il n'y a pas non plus de championnat universitaire en France. Aux États-Unis par exemple, le football universitaire est une véritable réserve pour le championnat professionnel.

Enfin, les équipements sportifs français n'ont rien de comparable avec les équipements anglais : le Stade de France est un endroit glacial, exposé aux courants d'air, le quartier n'est pas spécialement accueillant, et tout y est cher. Les Anglais, quand ils vont au stade y passent la journée, ils arrivent dès le matin et restent après la fin de la compétition pour la commenter : tout est plus convivial.

Mme Michèle André, présidente. - Le top 14 de rugby et la remise du bouclier de Brennus sont un évènement convivial.

M. Daniel Bilalian. - Certes mais le public des matches de rugby n'a rien de commun avec le public du football, tant au niveau du comportement que des échanges verbaux ou de l'ambiance dans les stades. Pour le rugby, la mobilisation policière est nettement moins importante que pour le football et l'ambiance beaucoup plus familiale. Il y a là deux France bien différentes.

En conclusion, je souhaite vraiment insister sur le fait que France Télévisions ne fait preuve d'aucune forme de discrimination à l'égard des femmes. Il n'y a aucune volonté de notre part de minimiser une victoire féminine, ce serait ridicule. L'essentiel pour nous c'est qu'il y ait des médailles, qu'elles soient féminines ou masculines.

Mme Michèle André, présidente. - Oui. Et ce malgré tout dans un monde qui est largement régenté par l'achat...

M. Daniel Bilalian. - ... par le négoce de droits, oui. Les sociétés de télévision ne se font pas de cadeaux entre elles. Les droits sont tellement élevés que nous ne pouvons pas nous permettre d'agir autrement.

Mme Michèle André, présidente. - Je me rappelle qu'au cours d'une séance que j'ai présidée en qualité de vice-présidente du Sénat, il nous avait été signalé que le budget de l'État consacré au sport était inférieur au prix d'achat de certains matchs !

M. Daniel Bilalian. - Oui, d'autant plus que lorsque des championnats sont vendus, les ventes sont groupées. Par exemple, le championnat d'Europe de football pour 2012 qui doit se dérouler en Pologne et en Ukraine et qui n'est pas encore vendu, nous sera proposé à l'achat, à nous Français, conjointement avec l'Euro 2016 qui se déroule en France. Il en a été de même pour la coupe du monde de rugby. La coupe de 2007 qui a eu lieu en France nous a été vendue dans le même lot que la prochaine coupe qui aura lieu en Nouvelle Zélande.

Mme Michèle André, présidente. - Oui, c'est un système commercial ! Yannick Bodin, vous souhaitiez intervenir.

M. Yannick Bodin. - Oui, je tiens tout d'abord à vous remercier M. Bilalian d'avoir bien voulu répondre aux questions de la délégation. Je vous fais remarquer au passage qu'il y a aussi des hommes à la délégation aux droits des femmes. Je crois qu'il serait intéressant d'auditionner également une chaîne privée. Cela me parait indispensable, compte tenu de la différence de leur approche.

Mme Michèle André, présidente. - Oui, nous avons prévu de recevoir la directrice du sport de TF1 ou l'un de ses représentants.

M. Yannick Bodin. - Tout à l'heure vous évoquiez l'absence de championnat universitaire en France. Le rugby me semble cependant constituer une exception et une exception qui ne date pas d'aujourd'hui.

M. Daniel Bilalian. - Oui, vous avez raison.

M. Yannick Bodin. - Dans les années 60, à l'école des métiers d'EDF de Gurcy-le-Châtel, j'avais comme collègues François Moncla, Michel Crauste et Arnaud Marquesuzaa. C'était la pépinière du Racing Club de France. Tous les ans la grande finale était Gurcy-le-Châtel contre Toulouse Université Club. Il est vrai que cela n'existe pas pour le foot. Il me semble que cela se retrouve un peu dans le handball.

M. Daniel Bilalian. - C'est assez curieux d'ailleurs, le handball est, à tort ou à raison, connoté politiquement. Il a d'abord été une spécialité des communes communistes. Il reste aujourd'hui connoté à gauche.

M. Yannick Bodin. - Dans le rugby c'est bien partagé, ça dépend du village !

M. Daniel Bilalian. - Le rugby est un sport rural.

M. Yannick Bodin. - Aujourd'hui les gens commencent à découvrir le football et le rugby féminins. J'ai moi-même assisté à un match de rugby féminin et, comme la plupart des spectateurs, j'ai apprécié le spectacle, même si certains regrettaient que ce ne soit pas aussi spectaculaire que lorsqu'il y a des hommes au physique comparable à Jonah Lomu. Je crains que la professionnalisation du rugby ne soit néfaste pour le rugby féminin. En effet, depuis celle-ci, les joueurs ont gagné une quinzaine de kilos de muscles. Cela ne risque-t-il pas d'handicaper le développement du rugby féminin ?

M. Daniel Bilalian. - Non, je ne pense pas. D'autant plus que les femmes peuvent se tourner vers le rugby à 7 moins violent et qui requiert plus d'agilité que de force.

Mme Françoise Laborde. - J'ai deux questions à vous poser. D'une part je souhaite savoir si la formation journalistique est pluridisciplinaire ou non. D'autre part, ne serait-il pas possible d'« éduquer » le téléspectateur en consacrant une à deux minutes des émissions sportives à des sports peu diffusés ou au sport féminin ?

M. Daniel Bilalian. - S'agissant de votre seconde question, c'est vrai que c'est une chose qui ne se fait pas actuellement mais qui pourrait se faire. Du reste, nous avions souhaité la création d'une chaîne publique consacrée au sport qui aurait pu se permettre ce genre d'action. Mais l'État n'a pas souhaité donner suite à cette proposition. Nous le regrettons, car nous aurions pu faire de l'éducation, de la retransmission, des reportages...

S'agissant de votre première question, le fond de ma pensée, c'est que les écoles de journalisme sont pour moi un contresens. Le journalisme n'est pas un métier technique. Pour être journaliste, il faut être intelligent, curieux, passionné, avoir la vanité de vouloir être toujours le premier sur l'évènement et en même temps humble...

M. Yannick Bodin. - ... et savoir écrire le français.

M. Daniel Bilalian. - C'est dangereux de vouloir faire du journalisme un métier alors que cela doit être une passion. Bien sûr, il existe des écoles sérieuses et reconnues mais il existe également un certain nombre d'écoles fantaisistes, où les jeunes perdent leur temps en se spécialisant sur des champs trop étroits.