Jeudi 9 janvier 2014

- Présidence de Mme Brigitte Gonthier-Maurin, présidente -

Échanges de vues sur le thème de travail 2014 et sur l'organisation du colloque du 27 mai 2014 sur les femmes résistantes

La délégation s'est réunie afin de procéder à un échange de vues sur le thème annuel de travail de la délégation et sur l'organisation, le 27 mai 2014, d'un colloque sur les femmes résistantes dont elle a pris l'initiative dans le cadre de la première commémoration au Sénat de la Journée nationale de la Résistance.

Mme Brigitte Gonthier-Maurin, présidente. - Pour cette première réunion de 2014, je vous présente tous mes voeux, à partager avec vos familles et tous vos proches, avec une pensée particulière pour ceux qui sont concernés par le renouvellement sénatorial de septembre prochain ...

Avant d'aborder notre ordre du jour, je voudrais vous livrer quelques informations.

Tout d'abord, je rappelle que le projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes sera examiné en première lecture par nos collègues députés du 20 au 24 janvier 2014. Nous ignorons encore à quelle date le Sénat examinera ce texte en deuxième lecture.

Par ailleurs, la proposition de loi sur la prostitution sera, comme vous le savez, examinée dans le cadre d'une commission spéciale.

Ce texte va être une échéance importante pour les membres de notre délégation.

Juste avant les vacances, nous avons entendu nos collègues Chantal Jouanno et Jean-Pierre Godefroy qui nous ont présenté leur travail très impressionnant sur la situation sanitaire et sociale des personnes prostituées.

Le 6 févier 2014, nous entendrons le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE/fh) sur ce sujet.

Enfin, au cours d'un entretien avec Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée chargée de la Francophonie, dont l'audition le 5 décembre 2013 a été l'un des temps forts de nos travaux sur les violences sexuelles dans les territoires en conflit, nous sommes revenues sur l'idée consistant à mettre à contribution des institutions de la Francophonie pour faire progresser la lutte contre les violences sexuelles dans ces pays.

Enfin, il serait souhaitable à mon avis qu'un débat puisse se tenir en séance publique sur ce thème des violences sexuelles dans les territoires en guerre, et que notre rapport soit le début d'un processus de vigilance de notre part. J'aimerais aussi que nous puissions évoquer ce travail au cours d'une réunion avec la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres (FEMM) du Parlement européen.

M. Alain Gournac. - J'appuie sans réserve cette suggestion de porter le message de la délégation devant nos collègues du Parlement européen. Je trouve très stimulante l'idée d'inscrire le combat de la délégation contre les violences sexuelles dans les territoires en conflit dans le cadre de la Francophonie.

Mme Brigitte Gonthier-Maurin, présidente. - Je vous remercie de votre soutien, mon cher collègue. Je propose également d'évoquer ce matin ensemble le thème d'étude auquel nous allons consacrer une part importante de nos travaux d'ici le mois de juillet. Nous devons tenir compte dans le choix de ce sujet du calendrier particulier de cette année électorale.

Je vous proposerai volontiers d'adopter pour ce futur rapport la même méthode que celle qui a été retenue pour les violences sexuelles dans les territoires en guerre : quelques tables rondes suivies de la parution, dans des délais rapides, d'un rapport de synthèse présenté au public dans le cadre d'une conférence de presse associant tous nos interlocuteurs.

En ce qui concerne le choix du thème, je pense qu'une analyse du poids des stéréotypes masculins et féminins dans les manuels scolaires serait dans la continuité de l'étude faite l'année dernière de la place des femmes dans la culture.

Ce thème nous permettra aussi de travailler sur l'origine de toutes les inégalités entre les femmes et les hommes qui, nous le savons bien, ont leurs sources dans l'éducation, et de réfléchir à la question de la déconstruction de ces stéréotypes.

La présentation au public de ce rapport pourrait coïncider avec la fin de l'année scolaire, en cohérence avec la fin de la session ordinaire.

J'en viens maintenant à l'organisation du colloque du 27 mai 2014 sur les femmes résistantes. J'ai souhaité faire le point avec vous aujourd'hui sur l'avancement de la préparation de cette manifestation, qui marquera la contribution de notre délégation à la commémoration de la première Journée nationale de la Résistance, dont la création, je le rappelle, tient à une initiative fort bien venue de notre collègue Jean-Jacques Mirassou .

Je me réjouis que M. le Président du Sénat ait manifesté son intérêt pour cette manifestation.

Vous disposez dans vos dossiers du programme prévisionnel du colloque. Celui-ci me semble pouvoir se dérouler en trois temps.

Une première séquence présentera de manière générale le rôle des femmes dans la Résistance. Il est très important que des témoins participent à cette séquence : j'envisage de solliciter tous nos collègues du Sénat pour leur demander de nous adresser les coordonnées d'anciennes résistantes qui seraient en mesure de témoigner de leur engagement au cours de ce colloque, et de nous indiquer les associations d'anciens résistants qu'ils souhaiteraient avertir de l'organisation de ce colloque.

La deuxième séquence sera consacrée à des portraits de résistantes. Notre collègue Corinne Bouchoux a accepté de présenter la biographie qu'elle a écrite de Rose Valland, qui travaillait pendant l'Occupation au musée du Jeu de Paume où elle a participé au sauvetage et à la récupération d'oeuvres d'art volées par les nazis. A ce stade, le choix des résistantes qui feront l'objet de portraits est encore ouvert. Cet aspect du programme sera précisé entre nous dans les semaines qui viennent.

M. Alain Gournac. - Je pense que l'apport de femmes d'origine étrangère à la Résistance devra être mis en valeur, car c'est à mon avis un aspect très important de notre sujet.

Mme Brigitte Gonthier-Maurin, présidente. - Je suis absolument d'accord avec vous ; c'est un point que, comme vous, je souhaite mettre en évidence.

La troisième séquence serait dédiée à la vie après la Résistance, à ce que sont devenues ces femmes après la guerre.

Trois points pourraient être évoqués : la question des honneurs rendus aux résistantes (noms des rues, d'écoles, de bibliothèques, monuments, décorations) ; les engagements publics des anciennes résistantes, dont certaines ont infatigablement milité en faveur des droits de l'Homme, des droits de l'enfant, du féminisme et de la mémoire de la Résistance et, enfin, la carrière politique des résistantes qui sont devenues parlementaires m'a paru un aspect incontournable de ce colloque, même si ce point a encore fait l'objet de peu de travaux de recherche.

J'aimerais vous proposer que des membres de la délégation fassent lecture, pendant le colloque, de textes écrits par des résistantes et de passages de discours particulièrement intéressants prononcés dans notre hémicycle par des résistantes devenues parlementaires, auxquelles une cérémonie d'hommage pourrait être consacrée à la fin du colloque selon des modalités qui sont actuellement à l'étude.

Je vous serais très reconnaissante de bien vouloir me faire connaître vos suggestions s'agissant de la sélection des résistantes qui feront l'objet de présentations, des spécialistes qui pourraient être mis à contribution et des textes dont nous pourrions faire lecture pour « rythmer » ce colloque.