L'astronome Coulvier Gravier découvre les prémices du feu alors qu'il se préparait à observer les étoiles filantes.
Demande : Que savez-vous de l'incendie qui a éclaté dans le Palais du Luxembourg dans la nuit du 27 au 28 courant, et qui a détruit la salle des séances ?
Réponse : Une heure allait sonner : je me levais pour aller observer les étoiles filantes, lorsqu'une lueur s'est élevée, éclairant du côté de la salle des séances. Je m'approchai de la fenêtre, et je vois l'endroit d'où sortait la flamme. Je regardai à l'instant même cet endroit et le côté d'où venait le vent, afin d'apprécier quel pouvait être le danger pour le palais et pour quelle partie du palais. J'ai vu que le vent oscillait entre le sud ouest et le sud. Je regardai des saillies qui dépassaient le toit et qui renfermaient des armoires où devaient être des linges humectés d'huile, servant à nettoyer le lustre, et je vis que le feu s'était fait jour un mètre au-dessus de ces saillies vers le nord.
Demande : Le point où vous avez vu sortir la flamme était-il du côté des cheminées du calorifère ?
Réponse : Il était du côté opposé.
Demande : A environ quelle distance ?
Réponse : Environ aux trois quarts du toit.
Demande : Dans votre appréciation, que pensez-vous qui ait pu occasionner le feu que vous avez observé dès sa naissance ?
Réponse : D'abord ce ne sont pas les calorifères, attendu que le vent étant du sud, les matières inflammables auraient été portées vers la cour.
Demande : Pensez-vous que la cause de l'incendie soit dans la combustion spontanée des linges et corps gras qui étaient renfermés dans les armoires ou bien que la malveillance puisse en être l'origine ?
Réponse : L'incendie a pu résulter de l'échauffement des corps gras qui auront produit une flamme spontanée et par suite l'incendie. Je n'ai aucune raison de croire qu'il ait été dû à la malveillance.
Lecture faite, le comparant a signé.
Signé : Coulvier Gravier