M. Séguin, commis feutier (1), a délivré du charbon à Alexandre pour faire chauffer la potasse, alors que celui-ci n'était plus habilité à travailler au Palais.
Demande : Pourquoi avez-vous délivré du charbon au Sieur Alexandre, car il en avait pris la veille ?
Réponse : Parce qu'on m'en avait demandé pour l'atelier des lampistes ; Alexandre remplaçait Girard et était pour le service en général.
Demande : Il m'a déclaré le contraire, a dit qu'il voulait du charbon pour le nettoyage du grand lustre.
Réponse : Non, il ne m'a pas parlé du grand lustre. Du reste, je l'aurais donné de même.
Demande : Dans quoi Alexandre recevait-il le charbon que vous lui donniez ?
Réponse : Je crois que c'était dans un vieux tablier.
Demande : Il résulte de précédentes dispositions que vous saviez très bien qu'Alexandre n'appartenait plus depuis longtemps au service du Sénat et que, par conséquent, il n'avait aucun caractère pour vous demander du charbon. Vous saviez très bien que cet homme vieux et infirme avait été remplacé comme ne pouvant plus faire aucun service, et remis à la disposition de son ancien patron le sieur Chabrier, qui antérieurement à 1858 avait l'entreprise de l'éclairage du Luxembourg.
Réponse : En remplacement de M. Girard, malade, et M. Daveluy étant absent, M. Chalamel ayant à s'occuper de l'éclairage dût désigner quelqu'un et autorisa Alexandre à remplacer Girard.
Demande : Quelle est votre appréciation sur les causes de l'incendie ?
Réponse : Je suis incertain pour le dire. J'ai pensé qu'un ouvrier pouvait, en travaillant, laisser tomber un cigare, ou bien que des ordures laissées dans le fond du plancher pouvaient s'être facilement allumées et avoir occasionné un incendie.
Lecture faite, le comparant a signé.
Signé : L. Séguin.
(1) Le commis feutier est un homme de service chargé de gérer l'approvisionnement en charbon, d'allumer et d'entretenir les feux de cheminée dans le Palais.