C'est Auguste Badin, surveillant au Palais, qui donne l'alerte et réveille les habitants du pavillon de l'Ouest en criant au feu ! dans les couloirs. Il aide à démonter le mobilier et à tirer l'eau du réservoir des cuisines pour mouiller le tapis de la salle des séances.
Demande : Vous étiez de service la nuit au moment où s'est déclaré l'incendie qui a détruit la salle des séances du Sénat : que savez-vous de cet événement ?
Réponse : Je partais pour faire ma ronde, du poste de la grille de l'Odéon, lorsque j'entendis non pas le cri : au feu ! mais une voix alarmée dire : c'est du côté de la rue de fleurus. Cela me donna l'éveil, et lorsque je fus à la hauteur de la fontaine de Médicis, dans le jardin, je jetai les yeux sur le Palais et vis, sur la salle des séances, une lueur et des flammèches.
Je revins sur mes pas, j'entrais dans la cour des fontaines, je réveillai M. de Gisors et M. Borne, et je rentrai dans la cour du Palais, où j'éveillai toutes les personnes qui habitent le pavillon de l'Ouest.
Demande : Quand vous êtes monté, chez M. Coulvier-Gravier, à quelle hauteur paraissait se déclarer l'incendie ?
Réponse : à deux pieds du contrebas du dôme de la salle des séances. Le feu alors présentait une petite surface de moins d'un mètre. Il était du côté opposé aux cheminées du calorifère. Le vent soufflant du côté de la cour du Sud Ouest, si le feu avait été du côté de ces cheminées, le feu aurait été porté vers la cour, et c'est le contraire qui est arrivé.
Demande : Une fois l'éveil donné, les secours sont-ils arrivés promptement ?
Réponse : La Garde de Paris de la rue de Tournon est arrivée la première, puis les sapeurs pompiers et quelques bourgeois. Le peu d'eau que nous avons pu tirer du réservoir servant aux cuisines a été employé à mouiller le tapis de la salle des séances, après en avoir ôté les banquettes, qui commençaient à prendre feu.
Demande : Une fois l'éveil donné, les secours sont-ils arrivés promptement ?
Réponse : La Garde de Paris de la rue de Tournon est arrivée la première, puis les sapeurs pompiers et quelques bourgeois. Le peu d'eau que nous avons pu tirer du réservoir servant aux cuisines a été employé à mouiller le tapis de la salle des séances, après en avoir ôté les banquettes, qui commençaient à prendre feu.
Demande : Quelle est votre appréciation sur les causes qui ont amené l'incendie ?
Réponse : Je suppose que le feu a pu être causé par des flammèches sortant de quelque cheminée ou poêle se trouvant dans le pavillon de l'Ouest.
Demande : Pensez-vous que la malveillance soit étrangère à cet événement ?
Qu'avez-vous pu recueillir des propos que vous avez entendus à ce sujet ?
Réponse : Je crois que l'endroit où le feu a pris est trop élevé pour qu'on ait pu l'y mettre par malveillance.
Demande : Peut-on parvenir facilement à cet endroit par les escaliers de service qui y aboutissent ?
Réponse : ce sont des escaliers tournants qui y aboutissent, et par lesquels on monte facilement.
Lecture fait, le comparant a signé.
Signé : Ate Badin