Le Sieur Alexandre, lampiste, chargé de nettoyer le lustre, comparait pour la seconde fois devant M. le Grand référendaire, qui lui pose les questions suivantes :
Question : D'après votre précédent interrogatoire, vous avez dit que vous aviez terminé les travaux du lustre le samedi 22. Il est prouvé par d'autres dépositions que vous êtes allé plus tard dans la salle du lustre.
Réponse : J'y suis allé le lundi suivant, pour prendre des outils dont j'avais besoin.
Q : Quel jour avez-vous vu dans la chambre du lustre le Sieur Simon que vous avez rencontré et auquel vous avez parlé ?
R : J'ai vu M. Simon qui tirait un tapis et arrangeait la salle. Je pense qu'il avait commencé de chauffer. Je ne puis dire si c'est le 24.
Q : Qu'avez-vous fait du réchaud qui vous servait à mettre du charbon et chauffer la potasse avec laquelle vous nettoyiez le lustre ?
R : Je l'ai rendu à M. Briet, qui me l'avait donné, quand j'ai eu fini.
Q : Le réchaud dont vous vous serviez précédemment était vieux. Briet a dû vous en donner un neuf. Les avez-vous rendu tous les deux à Briet ou seulement un seul ?
R : Je n'ai eu qu'un seul réchaud et je l'ai rendu à Briet quand mon travail s'est terminé.
Q : Êtes-vous certain qu'il ne soit resté aucun réchaud dans la salle du lustre après votre travail terminé ?
R : Il n'en est resté aucun.
Q : Avez-vous l'habitude de fumer ?
R : Je fume quelque fois un cigare mais je n'ai jamais fumé dans la salle du lustre.
Q : Vous êtes la dernière personne qui soit entré dans la chambre du lustre avant l'incendie, à quoi, dans votre opinion, attribuez-vous le feu ?
R : Je n'ai pas d'opinion là-dessus. J'avais mon fourneau qui avait trois pieds reposant sur le plancher dans la partie boisée. La chaleur n'était pas assez forte pour causer un incendie. Il a fallu qu'il tombe du feu.
Q : Vous êtes-vous servi d'allumettes chimiques, là haut ?
R : Jamais.
Lecture faite, a fait une croix ne sachant pas signer.