B. DES ÉVALUATIONS COMPORTANT DES ÉLEMENTS DE FRAGILITÉ

1. Les corrections de données

a) Variations saisonnières et jours ouvrés

Comme beaucoup d'autres statistiques (notamment celles du travail ou de la production industrielle) les chiffres du commerce extérieur sont corrigés des variations saisonnières (CVS) et des effets des différences du nombre de jours ouvrés 60 ( * ) d'une année à l'autre (CJO).

Mais il s'agit d'évolutions infra-annuelles, l'examen des résultats annuels se fait toujours en données brutes.

b) Redressements pour seuils

Le montant des opérations qui se situent sous les seuils de déclaration (cf. I), qu'il s'agisse des données douanières (flux intra européens) ou de celles de la balance des paiements (concernant les entreprises et les détenteurs de comptes à l'étranger) est estimé à l'aide de techniques de redressement statistique particulières 61 ( * ) .

Pour les échanges intracommunautaires de marchandises, les redressements pour seuil ne concernent que moins de 1 % des importations et des exportations (respectivement 0,65 % et 0,45 % en 2003, selon Intrastat).

c) Révisions pour déclarations tardives

Plus importantes sont les révisions pour déclarations tardives (ou erronées) des entreprises.

Les effets présumés des révisions des 16 mois à venir sont inclus dans les résultats des comptes trimestriels de l'INSEE.

Les statistiques douanières sont susceptibles d'être révisées pendant trois ans après leur première publication. Le premier compte annuel d'une année n, dont les résultats sont estimés à partir des données des comptes trimestriels, actualisés en mars de l'année n+1, n'est donc que provisoire.

Les principales révisions des comptes de la Nation

Du fait des délais de disponibilité de certaines sources statistiques, l'estimation d'un compte de la nation pour une année donnée fait l'objet de trois estimations successives.

A chaque printemps de l'année n+1 sont publiés simultanément :

- le compte provisoire de l'année n ;

- le compte semi-définitif de l'année n-1 ;

- le compte définitif de l'année n-2.

Le compte provisoire et le compte semi-définitif sont révisés en fonction de la prise en considération de données qui n'étaient pas disponibles lors de leur élaboration initiale (notamment celles du SIE « système intermédiaire d'entreprise* »).

Les modifications publiées le 15 mai 2007

Le compte définitif a ainsi modifié, en mai 2007, les résultats du compte semi-définitif 2004, par une accentuation de la contribution négative du commerce extérieur à la croissance (- 0,7 point au lieu de -0,6), sous l'effet d'une révision à la hausse des importations.

Au total, la croissance en 2004 a été supérieure à l'estimation du compte semi-définitif (+2,5 % contre +2,3 %) et davantage encore tirée par la consommation des ménages (+0,2 point de contribution).

Le rythme de croissance de notre économie aurait été également plus rapide en 2005, selon le compte semi-définitif, que celui qui avait été mesuré par le compte provisoire (+1,7 % au lieu de +1,2 %), la contribution du solde extérieur s'avérant finalement moins négative que ne le laissaient présager les premières estimations. La croissance des importations a été, en effet, revue à la baisse plus fortement que celle des exportations.

Cependant, le solde de la nation (besoin de financement), bien que révisé dans un sens favorable, demeure à un niveau important de déficit (28,9 milliards d'euros en 2005 dans le compte semi-définitif mais sensiblement moindre, toutefois, que dans le compte provisoire où il était estimé à 35,2 milliards).

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(*) Synthèse d'informations comptables, fiscales et statistiques (enquêtes) sur les entreprises non financières.

Le traitement des dépôts tardifs de déclaration entraînant des révisions sensibles des chiffres du commerce extérieur, une nouvelle procédure d'anticipation des révisions a été mise en place à compter de janvier 2004.

L'estimation des échanges sous les seuils déclaratifs a également été revue à cette occasion puis, en janvier 2005, la méthode de correction des variations saisonnières et des jours ouvrés 62 ( * ) .

Mais les principaux changements ont concerné la correction CAF-FAB des importations (voir ci-après), dont l'impact sur les résultats des échanges extérieurs de biens et services est le plus significatif.

* 60 Le mois le plus caractéristique à cet égard est celui de mai, les jours fériés du 1 er et du 8 pouvant être compris dans un week-end.

* 61 Pour le compte du Reste du monde, application à chaque type de produit de coefficients différenciés selon le type de flux.

La Banque de France utilise ses propres techniques pour calculer le montant des transactions inférieures aux seuils de déclarations directes générales (DDG), ou passant par le système bancaire (cf. I).

* 62 Changement de logiciel de désaisonnalisation selon les recommandations de l'OCDE (méthode X12 ARIMA).

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