4. Le poste « erreurs et omissions » de la balance des paiements

Par construction, la balance des paiements est conçue comme un document de nature comptable, équilibré sur chaque période, les sommes des crédits et des débits étant équivalentes.

Toutefois, comme les opérations concernées reposent, d'une part, sur des déclarations effectuées par des sources différentes, selon des périodicités propres, et, d'autre part, sur des estimations (cf. I), il arrive que des oublis ou des erreurs se produisent et des décalages temporaires ou des écarts de montants entre les déclarations et leurs contreparties peuvent se rencontrer.

De ce fait, la stricte égalité des débits et des crédits n'est pratiquement jamais réalisée et le solde de tous les écarts est imputé aux « erreurs et omissions nettes ».

Ces dernières ont atteint, en 2006, un montant exceptionnellement élevé (41,6 milliards d'euros soit près de deux fois le solde des transactions courantes 73 ( * ) ).

Selon un article paru dans le bulletin de la Banque de France 74 ( * ) , cela s'explique par « des désajustements dans les déclarations des banques résidentes qui ont de plus en plus de mal à déterminer le statut de résident ou de non résident de leur clientèle, la difficulté d'appréhender les crédits syndiqués accordés par des établissements de crédit non résidents à des entreprises françaises, et les problèmes rencontrés dans les déclarations relatives aux opérations sur les titres du marché monétaire ».

De manière générale concluaient les auteurs de l'article « l'augmentation des échanges transfrontières, l'internationalisation et la sophistication croissante des activités financières rendent plus complexes l'élaboration des balances des paiements, ce qui se traduit par un accroissement de l'amplitude et de la volatilité des erreurs et omissions ».

5. L'impact de la construction aéronautique : Airbus

Les ventes d'Airbus représentent environ 4 % des exportations totales de la France et 16 % des ventes de biens d'équipement à l'étranger. Leur impact global sur le résultat du commerce extérieur est donc important (d'autant plus qu'elles croissent rapidement).

La résorption des retards de livraison des A-380 devrait provoquer des fluctuations importantes susceptibles de se répercuter sur les comptes nationaux trimestriels.

La construction et la livraison des appareils supposent des délais et une comptabilisation complexe.

Il existe des écarts d'estimation, dus à des divergences conceptuelles et méthodologiques, entre les comptes nationaux trimestriels et les comptes annuels .

En effet, la production mensuelle de la branche aéronautique n'est pas comptabilisée par heures travaillées dans les comptes trimestriels mais en fonction des livraisons d'avions dont la construction est entièrement achevée.

En revanche, dans les comptes annuels , la production d'Airbus est mesurée comme un flux, en comptabilisant les opérations correspondant aux différents stades du processus de construction des appareils, au fur et à mesure qu'elles se réalisent.

Lorsque l'avion se trouve encore en phase d'assemblage, chaque composante (une aile ou un fuselage par exemple) est considérée comme de la consommation intermédiaire avec pour contrepartie une intégration dans les stocks.

Compte tenu du coût des appareils et des délais de fabrication, ce mode de comptabilisation influe fortement sur les résultats à court terme du commerce extérieur.

En effet, ce n'est qu'à l'achèvement de l'appareil que l'ensemble est comptabilisé en exportation (en cas de vente à une compagnie étrangère), après déstockage des éléments préalablement assemblés déjà pris en compte.

Afin d'améliorer les prévisions d'exportations manufacturées, il est envisagé de les scinder en deux composantes, une série « hors Airbus », d'une part, et d'autre part, les livraisons d'Airbus qui seraient prévues d'après les données fournies par le constructeur et les exportations brutes indiquées par les Douanes 75 ( * ) .

* 73 22,45 milliards.

* 74 n° 150 - juin 2006.

* 75 Cf. « l'activité d'Airbus dans les statistiques de l'INSEE » Franck Cachia - Frédéric Tallet et Philippe Gallot - mars 2007

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