3. Le compte du Reste du monde
Alors que l'unique raison d'être de la balance des paiements est de décrire les échanges de la France avec l'extérieur et que ce document se suffit à lui-même de ce point de vue, le compte du Reste du monde s'insère dans le TEE dont la vocation est de représenter, de façon synthétique, le fonctionnement de toute l'économie du pays (y compris hors échanges).
Contrairement aux secteurs institutionnels (sociétés, ménages, administrations), le Reste du monde n'a pas d'activité de production et ne procède pas à des investissements (opérations qui, en comptabilité nationale, ne peuvent être effectuées que par des unités résidentes).
Il n'y a donc pas, dans le compte du Reste du monde, de rubriques correspondant à celle qui suit l'évolution des investissements directs (français à l'étranger et étrangers en France) dans la balance des paiements (ces opérations sont mentionnées dans un autre compte de la comptabilité nationale, le tableau des opérations financières).
L'analyse du compte du Reste du monde, qui assure le bouclage du tableau économique d'ensemble, a pour intérêt essentiel de révéler, si dans le cadre des opérations courantes des agents économiques (c'est-à-dire hors opérations financières) il existe un besoin ou une capacité de financement de l'économie nationale vis-à-vis de l'extérieur.
A cette capacité, ou à ce besoin, correspond, dans le tableau économique d'ensemble, le solde final du compte du Reste du monde, compte dont la structure simplifiée est la suivante :
STRUCTURE SIMPLIFIÉE DU COMPTE DU RESTE DU MONDE
(hors compte financier : sphère réelle)
____________________
(*) Actifs non financiers, non produits : brevets, baux et autres contrats cessibles
N.B. Les importations de la France sont une ressource pour le reste du monde, aussi sont-elles enregistrées avec un signe +, contrairement à ce qui se passe pour la balance des paiements qui, elle, est présentée du point de vue de la Nation.
Ce tableau fait apparaître l'imbrication des trois composantes du compte du Reste du monde :
Le solde des échanges des biens et services est tout d'abord reporté en emploi du compte des opérations courantes, dont le solde est ensuite mis au passif du compte des opérations sur capital 23 ( * ) .
Le bilan global des trois sous-comptes (biens et services, opérations courantes, capital) permet d'évaluer la capacité ou le besoin de financement du Reste du monde.
Comme indiqué plus haut, les investissements directs ne sont pas pris en compte, étant enregistrés par le tableau des opérations financières 24 ( * ) .
La somme des soldes des comptes financiers des secteurs de l'économie nationale est égale au solde du compte financier du Reste du monde, lui-même égal, à des ajustements près, au solde du compte du Reste du monde de la sphère réelle.
La capacité ou le besoin de financement du compte du Reste du monde correspond, à quelques divergences près (voir plus loin), au solde du compte courant de la balance des paiements (transactions courantes + compte du capital).
* 23 Avec une comptabilisation positive ou négative selon qu'il y a un déficit ou un excédent pour la France.
* 24 Cf. Claudie Louvot. Le compte du Reste du monde (opérations non financières). Note de base INSEE (base 2000) N° 2 de juillet 2006.