b) Dégradation du commerce extérieur français

Une raison plus particulière de s'intéresser à la mesure des échanges extérieurs tient, dans le cas de la France, à la détérioration de ses résultats dans ce domaine.

Depuis 1998, en effet, comme le montre le graphique suivant la contribution du solde des échanges extérieurs à la croissance du PIB 26 ( * ) a toujours été négative, sauf en 2001 27 ( * ) .

CONTRIBUTIONS À LA CROISSANCE DU PIB EN VOLUME (EN %)

R : données révisées

P : données provisoires

* Consommation des ménages et des administrations + investissement (FBCF : formation brute de capital fixe).

Cette évolution alarme tant l'INSEE que la Banque de France.

Pour le premier, « le creusement continu du solde commercial de biens et services depuis quatre ans est sans doute révélateur d'une faiblesse de l'économie française » (cf. rapport sur les comptes de la Nation en 2006).

Pour la seconde, « l'évolution de nos échanges extérieurs témoigne de certaines faiblesses structurelles de l'économie française. L'offre productive est insuffisamment adaptée à la demande qui lui est adressée ; elle semble également réagir trop lentement aux évolutions du commerce mondial » (rapport annuel de la Banque de France pour 2005).

Mais, les instruments de mesure disponibles ne suffisent pas à fournir des éléments d'analyse qui permettent de confirmer et d'approfondir ces jugements, d'évaluer les conséquences du déséquilibre constaté, et, enfin, d'indiquer les moyens de le corriger.

L'évolution de notre compétitivité prix, notamment, n'explique pas entièrement nos pertes de part de marché et nos différences de performance par rapport à l'Allemagne .

c) La montée des déséquilibres internationaux

Le fonctionnement de l'économie-monde, dans le cadre de la mondialisation, semble marqué par une montée des déséquilibres commerciaux et financiers internationaux.

L'Allemagne, qui est loin d'être la première puissance économique mondiale vue à travers le niveau de sa production, est pourtant le premier exportateur du monde. Les Etats-Unis accumulent des déficits commerciaux, quand, de leur côté, l'Allemagne, la Chine et le Japon engrangent des excédents récurrents.

Sur le plan financier, l'épargne des pays en excédent finance assez massivement les pays en déficit.

De ces déséquilibres croisés, les différentes puissances économiques semblent s'accommoder, non sans heurts épisodiques toutefois. Mais cette situation est-elle stable ? Les déséquilibres internationaux ne risquent-ils pas de nourrir des réactions protectionnistes qui, pour être ponctuelles jusqu'à présent, pourraient devenir plus pressantes ?

Dans ces conditions, il est essentiel de disposer des outils de compréhension des équilibres commerciaux et financiers qui prévalent dans l'économie mondiale globalisée afin d'en saisir les termes exacts pour être en mesure d'en prévenir l'exacerbation.

La « quasi-judiciarisation » des relations économiques internationales à la faveur du renforcement du rôle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) invite, dans le même sens, à identifier avec la plus grande précision possible, le rôle de chacun dans le commerce mondial.

* 26 La croissance du PIB peut être décomposée en la somme des contributions de ses différentes composantes : demande intérieure (dépenses de consommation des ménages et des administrations publiques + investissement), variation des stocks et solde commercial.

* 27 Contributions à la croissance du solde extérieur (en points de PIB)

2004

2005

2006

2007

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