PREMIÈRE PARTIE

L'AUSTRALIE : UNE AMBITION MONDIALE

Dans quelques mois, le monde entier aura les yeux tournés vers l'Australie où se déroulera à Sydney, du 15 septembre au 1 er octobre 2000, la XXVII ème Olympiade : 10.200 athlètes, 5.100 officiels et plus de 15.000 journalistes, venus de 198 pays, sont attendus pour les « Jeux du nouveau Millénaire ».

La réussite probable de ces jeux et les succès sportifs que ne manquera pas de remporter la délégation australienne contribueront sans doute à accroître encore la fascination qu'exerce depuis toujours l'Australie.

L'Australie est une terre de paradoxes. Ile-continent, s'étendant sur plus de 7,7 millions de kilomètres carrés, l'Australie a quatorze fois la taille de la France et est presque aussi vaste que les Etats-Unis hors Alaska. Mais, avec 18 millions d'habitants, elle est à peine plus peuplée que les Pays-Bas. La densité de sa population -2,3 habitants au km²- est l'une des plus faibles du monde et l'Australie abrite la population la plus urbanisée de la planète (88 %), dont 3,8 millions vivent à Sydney et 3 millions à Melbourne.

Terre lointaine et isolée, l'Australie a longtemps vécu paisiblement, à l'instar de la Nouvelle-Zélande voisine, au sein du Commonwealth britannique. Leurs liens à toutes deux avec la Grande-Bretagne étaient étroits, comme en témoignent les lourdes pertes humaines qu'elles ont subies au cours des deux guerres mondiales auxquelles elles ont participé.

Sur le plan économique, l'Australie, forte des impressionnantes richesses de son sous-sol, privilégia longtemps l'exportation de minerais et de charbon vers le reste du monde, et particulièrement vers le Japon en pleine croissance qui lui offrait des débouchés assurés.

Trois faits sont venus troubler un jour cette belle sérénité. L'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun a distendu les liens économiques qui l'unissaient à ses deux partenaires du Pacifique ; l'immigration d'origine britannique qui avait alimenté la croissance démographique australienne pendant un siècle et demi a décru au bénéfice de nouveaux immigrants, venus souvent d'Asie ; le décollage économique de ses principaux voisins asiatiques lui a ouvert de nouveaux débouchés et de nouvelles perspectives de croissance.

Après avoir longtemps privilégié les liens politiques, culturels et économiques avec l'Occident, l'Australie se découvre aujourd'hui une vocation nouvelle, celle de partenaire d'une Asie en pleine mutation. Sa situation géographique devrait, pense-t-elle, la conduire à jouer demain un rôle de relais entre l'Asie et l'Occident.

Dans une région du monde qui a connu des bouleversements considérables depuis quelques années, l'Australie a en outre été contrainte d'assumer, pour la première fois de son histoire, une opération militaire délicate et à forte visibilité, à Timor. Le succès de cette première action d'ampleur constitue peut-être l'amorce d'une politique étrangère plus autonome et plus ambitieuse.

C'est dans ce contexte qu'une délégation du groupe sénatorial France-Australie s'est rendue en Australie du 6 au 13 mars 2000, à l'invitation de Mme Margaret Reid, Présidente du Sénat australien, et de M. Neil Andrew, Président de la Chambre des Représentants, puis à Hong-Kong les 14 et 15 mars 2000.

Cette délégation était conduite par M. Maurice Blin (UC - Ardennes), Président du groupe sénatorial, et composée de MM. Jean Besson, (Soc - Drôme), Dominique Leclerc (RPR - Indre-et-Loire), Jacques Pelletier (RDSE - Aisne), Michel Souplet (UC - Oise) et François Trucy (RI - Var).

Commencé par Sydney, le déplacement en Australie s'est poursuivi par Canberra et s'est achevé par l'Etat du Queensland.

A Sydney, la délégation a visité les installations olympiques, l'Alliance française, le Lycée Condorcet, ainsi que l'entreprise ADI (Australian Defence Industry), équivalent des arsenaux militaires, qui vient de faire l'objet d'un rachat par la société Thomson dans le cadre de la politique de privatisation d'un certain nombre d'activités auparavant exercées par l'Etat. Elle a été reçue à déjeuner par le Président de l'Assemblée législative de l'Etat de Nouvelles Galles du Sud, M. John Murray. Elle a également rencontré la communauté française et des personnalités australiennes lors d'une réception organisée par le Consul général de France.

A Canberra, la délégation a eu des entretiens avec les présidents des deux Chambres, Mme Reid et M. Andrew, les membres de la commission des Affaires étrangères, du commerce et de la défense du Sénat, le ministre des Affaires étrangères, M. Alexander Downer, et son homologue du cabinet fantôme, M. Laurie Brereton. Elle a en outre participé aux différentes manifestations organisées en son honneur : déjeuner offert par le président du groupe d'amitié parlementaire Australie-France, M. Paul Neville, dîner donné par les présidents des deux Chambres, réception à la résidence de l'ambassadeur de France.

A Brisbane, capitale du Queensland, la délégation a été reçue à dîner par le Président du Parlement de l'Etat, M. Ray Hollis, et a eu un entretien avec le Vice-Premier ministre du Gouvernement de l'Etat, M. Jim Elder. Elle a visité l'usine de camions Mack Trucks, propriété du groupe Renault, et le département français de l'Université du Queensland.

Au retour de son séjour en Australie, la délégation s'est arrêtée à Hong-Kong les 14 et 15 mars, pour des entretiens consacrés à l'évolution de ce territoire et à la présence de l'Australie dans la région Asie-Pacifique.

Le déplacement de la délégation sénatoriale s'est effectué dans les meilleures conditions.

Nous le devons tout d'abord, naturellement, à la qualité et à la chaleur de l'accueil réservé à la délégation sénatoriale par nos hôtes australiens, Mme Margaret Reid, Présidente du Sénat australien, et M. Neil Andrew, Président de la Chambre des Représentants, qui ont ainsi manifesté, une nouvelle fois, leur attachement au développement des relations parlementaires entre nos deux pays.

Nous le devons également à S. Exc. M. Pierre Viaux, Ambassadeur de France à Canberra, à M. Jean-Claude Poimbeuf, Consul général de France à Sydney et à M. Jérôme Pasquier, Consul général de France à Hong-Kong, ainsi qu'à leurs collaborateurs dont la compétence et la disponibilité ont permis l'excellent déroulement des travaux de la délégation.

Nous le devons enfin à S. Exc. M. John Spender, Ambassadeur d'Australie en France, dont les services ont contribué activement à l'organisation de ce programme, en étroite collaboration avec le Parlement australien dont la délégation était l'invitée.

Que tous trouvent ici l'expression de la reconnaissance et de la gratitude de chacun des membres de la délégation.

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