2. La volonté de vivre en paix avec tous ses voisins

La Croatie est le troisième partenaire de la Slovénie. Zagreb est distante d'à peine plus de 130 kilomètres de Ljubljana. Les bonnes relations qui s'étaient nouées dans les premiers temps de l'indépendance se sont par la suite dégradées en raison de litiges frontaliers sur le bord de mer, dans la région de Krsko. La Croatie, qui a déjà perdu 30 % de son territoire, fait désormais preuve d'une attitude très intransigeante en matière de contestations frontalières.

Avec l'Autriche, les liens sont jugés très bons et remontent à des siècles de vie commune. En dépit de l'absence de frontières communes, les relations sont privilégiées avec l'Allemagne : contacts réguliers au niveau des collectivités locales (Land de Bavière) ou d'organisations diverses.

La Slovénie espère avoir de bonnes relations avec son voisin italien, dont elle suit avec attention les évolutions politiques et diplomatiques. Elle sait que pour l'Italie, la frontière du nord-est a toujours été celle du danger : le « limes » romain passait à quelques kilomètres de Ljubljana, les Vénitiens ont reculé face aux Habsbourg dans cette région; la ville de Kobarid (Caporetto) est synonyme d'un des plus grands désastres de l'histoire italienne (octobre 1917) 3 Les autorités slovènes ne manquent pas de souligner combien la petite minorité italienne est bien traitée, en comparaison de la minorité slovène en Italie.. Mais la question récurrente de l'indemnisation des Italiens d'Istrie empoisonne les relations entre ces deux pays.

En ce qui concerne cette question, le Traité d'Osimo de 1975 prévoit le dédommagement des biens immobiliers restés sur le sol slovène après l'annexion du territoire à la Yougoslavie, mais les deux parties n'ont pas pu se mettre d'accord sur la nature des dédommagements. Un premier accord en dix points avait été élaboré le 10 octobre 1994 par les ministres des Affaires étrangères, MM. Antonio MARTINO et Lojze PETERLE, mais les slovènes ont annulé au dernier moment le sommet entre MM. Silvio BERLUSCONI et Janez DRNOVSEK, prévu le 26 octobre. Deux points de l'accord avaient été considérés comme inacceptables : premièrement, la reconnaissance d'un droit de préemption sur les habitations saisies dans l'après-guerre par la Yougoslavie (la modification de la Constitution slovène aurait été inévitable, celle-ci édictant une interdiction pour les étrangers d'acheter des biens immobiliers); deuxièmement, l'engagement à protéger les intérêts de la minorité italienne par un accord tripartite Italie, Slovénie et Croatie que Ljubljana n'a jamais voulu ratifier. A la suite de ce refus slovène, le gouvernement italien a mis son veto au mandat d'association. Les conjonctures politique italienne (chute du gouvernement BERLUSCONI le 22 décembre) et slovène (investiture du nouveau ministre des Affaires étrangères le 27 janvier) ont permis un assouplissement des positions des deux parties. Le 3 mars 1995, le jour même du départ de la délégation sénatoriale, l'Italie annonçait, par son ministre des Affaires étrangères, Mme Susanna AGNELLI, la levée du veto italien. Le 6 mars, lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union à Bruxelles, la Slovénie faisait « son entrée dans la famille européenne », avec l'ouverture officielle des négociations pour une association de la Slovénie avec l'Union européenne.

La Slovénie s'emploie depuis le début 1993 à se rapprocher des pays d'Europe centrale du groupe de Visegrad. Elle a signé rapidement un accord avec la République tchèque et la Slovaquie. Elle est en négociation avec la Hongrie et la Pologne.

3 cf." L ' Italie et la Slovénie : un amour difficile", du Dr Andrej CAPUDER. ambassadeur de Slovénie en France, dans le Figaro du 27 octobre 1994.

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