4. Les relations culturelles franco-mongoles et la promotion de la francophonie en Mongolie mériteraient d'être renforcées.

Un accord intergouvernemental de coopération culturelle avait été conclu avec la Mongolie en janvier 1968. Dans ce cadre, onze commissions mixtes se sont réunies (la dernière s'est tenue en octobre 1994 à Oulan-Bator).

Un nouvel accord intergouvernemental conclu le 19 avril stipule à son tour que les Parties renforcent leur coopération dans différents domaines dont l'enseignement, l'éducation, la culture et le patrimoine.


Jusqu'à présent, l'enveloppe de coopération accordée à la Mongolie par la France a été particulièrement limitée (1,9 million de francs en 1996). Ce montant n'est pas à la hauteur des enjeux. Il ne peut que constituer un frein au développement des relations culturelles et linguistiques, d'autant qu'aujourd'hui, les difficultés économiques en Mongolie ne permettent pas d'espérer de financement local à court terme.

La délégation est convaincue qu'une majoration de cette enveloppe, même modeste, représenterait un progrès considérable, notamment pour la promotion de la francophonie.


• La langue française est certes en moins bonne position en Mongolie que le russe ou l'allemand (la diffusion de ces deux langues ayant été favorisée par les liens avec l'ex-URSS et la RDA).

La demande de francophonie et, plus généralement, de culture française est néanmoins très perceptible depuis le début des années 1990.

Cette tendance est d'ailleurs encouragée par les autorités mongoles, soucieuses aujourd'hui d'élargir et de diversifier l'accès à d'autres sources culturelles que celles des États de l'ancien Bloc de l'Est.

L'enseignement du français, naguère réservé à une élite restreinte, est actuellement en net développement.

Le Centre culturel français sera appelé à jouer un grand rôle dans ce mouvement.

Ce centre, en cours d'aménagement, va poursuivre et amplifier l'action du Bureau de communication linguistique et éducative ouvert dans le cadre de notre action culturelle en Mongolie.

La délégation a constaté que le Bureau de communication ne dispose que d'une bibliothèque très modeste et qu'il est pour le moment installé dans des locaux peu fonctionnels (un petit appartement de type HLM). En dépit de ces moyens nettement insuffisants, le Bureau de communication a déjà à son actif des réalisations très appréciées.

L'ouverture du Centre culturel représentera à cet égard un net progrès. Son action devrait être grandement facilitée par l'affectation de nouveaux locaux en cours d'aménagement (deux pièces d'une superficie totale d'environ 90 m 2 ). Ces locaux sont situés dans l'Institut de langues étrangères -un des plus prestigieux établissements d'enseignement en Mongolie- au coeur du « Quartier latin » d'Oulan-Bator.

La délégation du Groupe d'amitié a visité ce centre, sous la conduite de son directeur, M. Guy Contard.

Elle a observé le réel intérêt qu'il suscite, notant également le dévouement et l'efficacité exemplaires du responsable du Centre, en dépit de moyens encore trop limités et qui mériteraient d'être accrus 1 ( * ) .


D'autres secteurs pourraient également donner lieu à une coopération culturelle plus soutenue entre la Mongolie et la France, par

exemple dans le domaine de « l'ingénierie démocratique », de la formation du personnel politique et des hauts fonctionnaires, de l'organisation administrative, etc...

C'est ainsi que les hauts fonctionnaires mongols actuellement en poste ont pour la plupart été formés en Union soviétique ou dans d'autres démocraties populaires avec lesquelles la Mongolie entretenait des liens politiques et économiques étroits. La formation de leurs successeurs sera probablement plus diversifiée. Des échanges universitaires ou administratifs avec la France ou d'autres États de 1'Union européenne pourraient y contribuer 2 ( * ) .

* 1 La délégation tient à associer à cet hommage l'épouse de Monsieur Contard, qui prend une part active et appréciée aux activités et au rayonnement du Centre culturel (Madame Contard enseigne également la langue et la civilisation françaises). D'après les éléments d'information recueillis sur place, il apparaît que pour différentes raisons à la fois administratives et financières, l'intéressée ne perçoit pratiquement aucune rémunération. La délégation estime qu'il conviendrait de remédier rapidement à cette anomalie.

* 2 Des fonctionnaires mongols ont ainsi récemment participé à un stage organisé par l'Institut international d'administration publique de concert avec l'Assemblée nationale et le Sénat.

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