5. La Mongolie pourrait offrir certains débouchés industriels et commerciaux aux entreprises françaises.

Force est d'admettre que jusqu'à une période récente, le régime politique de la Mongolie et ses liens économiques et commerciaux avec les pays-membres du COMECON n'étaient pas de nature à favoriser l'implantation de sociétés françaises.

Ces liens n'ont pas disparu même s'ils ont évolué, se présentant aujourd'hui comme un réseau de relations privilégiées avec plusieurs États de l'ex-URSS.

Dans le même temps, le tropisme asiatique place le Japon, Taiwan et la Corée du Sud en position nettement plus favorable que celle des États européens.


Pour le moment, les échanges économiques entre la France et la Mongolie demeurent encore extrêmement réduits, tant en volume qu'en valeur relative (la production française représente 0,4 % de part du marché mongol).

Une réalisation ambitieuse et pleinement positive mérite néanmoins d'être signalée : la réfection complète du réseau téléphonique d'Oulan-Bator par la société Alcatel.

Dans le prolongement d'une mission commerciale à Oulan-Bator en novembre 1994, d'autres projets ont été envisagés dans plusieurs secteurs d'activité :

- traitement des eaux (Sté Degrémont),

- contrôle du trafic aérien (Thomson CSF),

- production électrique en grandes centrales (GEC-Alsthom) ou en mini-centrales (Hydro-Power-Plant),

- extension des capacités aéroportuaires (Sofreavia), etc...

Certaines actions de coopération scientifique et technique sont également en instance ou en cours.

Ainsi, un projet Spot-Images-BRGM devrait permettre à la Mongolie d'accroître ses capacités de prospection minière. Cette action intervient dans un domaine où la Mongolie est en bonne position (les industries extractives représentent 12 % du PNB et 60 % des exportations) même si elle se trouve handicapée par le fait qu'à leur départ, les opérateurs soviétiques ont emporté la totalité de la documentation réunie à ce sujet 1 ( * ) .

Plusieurs facteurs pourraient s'opposer à un développement à grande échelle des relations économiques entre nos deux pays : les distances et la difficulté des communications, tout d'abord (pas d'accès maritime ni, pour le moment, de vol direct), le positionnement rapide d'autres pays asiatiques en Mongolie (le Japon et la Corée du Sud, notamment), ainsi que l'implantation déjà significative de la RFA, qui a bénéficié en cela des relations naguère étroites entre la Mongolie et l'ex RDA.

Par ailleurs, l'avancement des projets industriels et commerciaux français se heurte à des problèmes de financement, aggravés par la crise économique et l'inflation que connaît actuellement la Mongolie.

A cet égard, la délégation du Groupe d'amitié souscrit pleinement à la conclusion d'une note d'analyse établie par les services du Quai d'Orsay, selon laquelle : « tout développement de la présence économique française en Mongolie passe par la mise en place d'une couverture du risque export » .

Dans ces conditions, il serait sans doute illusoire de prétendre développer des échanges économiques de très grande ampleur entre la Mongolie et la France.


• Pour autant, la délégation retire de sa visite le sentiment que l'expérience et le savoir-faire de beaucoup d'entreprises françaises trouveraient sans doute en Mongolie un terrain favorable, à condition de s'axer en priorité sur des partenariats et des réalisations de petite ou moyenne envergure n'imposant pas la mise en oeuvre de moyens ni de capitaux trop considérables.

Le tourisme, par exemple, pourrait offrir un débouché très appréciable pour la Mongolie.

Ses immenses espaces naturels, ses paysages exceptionnels, sa faune et ses ressources halieutiques et cynégétiques, sa flore, ses vestiges préhistoriques et archéologiques, etc... constituent autant d'atouts pour un tourisme de qualité à dominante écologique et culturelle, en dépit de la nette insuffisance des infrastructures d'accueil et du réseau routier. Dans ce secteur porteur, l'expérience française pourrait être valorisée, notamment en ce qui concerne la formation de personnels qualifiés.

Il en irait de même pour les produits de la filière laitière, qui représentent une part importante de la consommation intérieure mongole.

D'autres voies pourraient très certainement être explorées avec succès.

Les entreprises françaises ont d'ailleurs récemment manifesté le nouvel intérêt qu'elles portent à la Mongolie, à l'occasion d'une mission commerciale en mars 1996 (six sociétés y étaient représentées, plusieurs PME ayant par la suite souhaité être associées à la prochaine mission).

* 1 Le Président Otchirbat est ingénieur des mines, aussi éprouve-t-il tout naturellement un intérêt personnel particulier pour le développement des projets miniers.

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