TABLE RONDE 1 : - LA PLACE DE LA HONGRIE DANS L'EUROPE ACTUELLE ET L'IMPORTANCE DES VALEURS COMMUNAUTAIRES

Table ronde animée par M. Georges KÁROLYI, Président de la fondation Joseph Károlyi

INTERVENANTS

M. René ROUDAUT, ancien ambassadeur de France en Hongrie ;

M. Michel PRIGENT, historien, professeur à l'Institut des langues orientales ;

M. Paul GRADVOHL, historien, directeur du Centre de civilisation française et d'études francophones de l'Université de Varsovie ;

M. György GRANASZTÓI, historien, ancien ambassadeur auprès de l'OTAN et de l'Union européenne.

M. Georges KÁROLYI, président de la fondation Joseph Károlyi

Messieurs les Présidents,

Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Mesdames et Messieurs,

C'est un grand honneur pour moi de modérer cette première table ronde. Responsable en Hongrie d'une fondation dont le but est l'ouverture de la Hongrie sur l'Europe, je me sens particulièrement honoré d'être parmi vous aujourd'hui. Français d'origine hongroise ou Hongrois ayant passé toute sa vie en France, j'assume fièrement ces deux déclinaisons de mon identité.

Cette première table ronde, centrée sur le positionnement de la Hongrie dans l'Europe, peut être considérée comme le chapeau de l'ensemble de ce débat. Pour entrer dès à présent dans le vif du sujet, je mettrai à contribution deux mots qui figurent dans le programme de ce colloque : le débat et l'amitié.

La Hongrie fait débat. Ce débat revêt à mes yeux trois caractères.

En premier lieu, nous assistons à un débat d'idées, entre des systèmes de valeurs dites « conservatrices » et des systèmes de valeurs dites « libérales », ou encore entre la droite et la gauche, bien que ces deux termes ne semblent pas appropriés tant les problèmes caractéristiques de notre époque sont complexes. Ce débat représente l'essence même de la politique. Il est parfaitement légitime dans toute société démocratique.

En second lieu, nous sommes face à un débat économique, relatif à la gestion de la crise. Le terme de « crise » me semble également inapproprié, car il suppose une situation transitoire, alors que cet état semble permanent. Ce débat, touchant tous les pays et tous les continents, doit être exempt de toute considération politique. Il relève avant tout de la globalisation.

Enfin, un troisième débat porte sur la conformité de la législation hongroise à la réglementation de l'Union européenne. Il s'agit là d'un débat de juristes. J'évite ici d'employer le terme de « valeur », car une valeur n'a de sens que si elle est codifiée. Si débat sur les valeurs il y a, celui-ci renvoie à un débat sur le droit positif.

J'ai tenu à distinguer ces trois types de débats car j'estime que l'on a tendance à les confondre, abordant l'un avec les arguments de l'autre et vice et versa . Je serais heureux que le colloque d'aujourd'hui contribue à éclairer notre approche.

Le mot « amitié » a été évoqué par le Président Sutour. Il est clair que la France et la Hongrie sont deux pays amis. Il ne saurait d'ailleurs en être autrement au XXI ème siècle dans les relations entre deux États membres de l'Union européenne. L'amitié définit un rapport mutuel d'empathie, n'admettant ni maître, ni élève. Si les pays de l'Union sont de dimensions différentes et admettent des niveaux de vie différents, un principe fondamental demeure : ils sont égaux en droits. C'est ce qu'affirme la Déclaration universelle des droits de l'Homme et du citoyen ; et ce qui préside la devise de la République française. Cette devise, « Liberté, Egalité, Fraternité », doit servir de fil conducteur à notre débat.

Permettez-moi à présent d'introduire brièvement nos quatre intervenants. M. René Roudaut, ancien Ambassadeur, interviendra en premier. Au cours de sa mission de cinq ans en Hongrie, il a, je le pense, appris à aimer ce pays. Il a connu à la fois la majorité socialiste précédente et la majorité conservatrice actuelle. Le second intervenant, M. Michel Prigent, est également un fin connaisseur de la Hongrie. Historien et professeur, il enseigne à l'Institut national des langues et des civilisations orientales (INALCO). Nous entendrons ensuite M. Paul Gradvohl, historien spécialiste de l'Europe centrale contemporaine, qui s'intéresse plus particulièrement à la Pologne et à la Hongrie. Enfin, interviendra M. György Granasztói, professeur émérite à l'Université de Budapest, ancien Ambassadeur de la Hongrie en Belgique, au Luxembourg, ainsi qu'auprès de l'OTAN. Il a également été représentant de la Hongrie auprès de la Communauté européenne avant son adhésion à l'Union européenne.

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