CONCLUSION

Lors de ce déplacement, la délégation du groupe d'amitié a constaté que le Maroc s'est engagé résolument dans la voie de la modernisation politique, économique et sociale depuis 1999. Au cours des vingt dernières années, sa croissance économique a été de 4,4% en moyenne par an. Deux indicateurs peuvent à cet égard être mis en exergue : l'obtention en 2008 du « statut avancé » auprès de l'Union européenne et la réduction considérable du taux de pauvreté, passé de 15,3% en 2001 à 8,9% en 2007 et 4,8% en 2014.

Le Maroc a su poser les bases d'un modèle global de développement , à travers la mise en oeuvre d'une panoplie de réformes, et ce, dans une région qui connait l'instabilité politique, économique et sociale depuis 2011.

La poursuite de ce développement passe sans aucun doute par la poursuite de cette politique, mais aussi par une attention particulière portée à :

- la transformation profonde du système éducatif public qui, malgré les moyens budgétaires mis en place - 20 % du budget total - peine à atténuer les disparités sociales et à allonger la durée de scolarisation ;

- la réduction du chômage des jeunes, notamment des femmes et des non diplômés,

- la diminution des déséquilibres territoriaux , notamment entre centres urbains et régions rurales, pour les services de base comme l'adduction d'eau ou l'électrification.

En octobre 2018, le Roi, dans son discours devant le Parlement, a fait ce constat en souhaitant une refonte du modèle de développement national 9 ( * ) afin que le Maroc puisse atteindre dans les années à venir ce que les économistes appellent « l'émergence économique ». C'est le défi des prochaines années.

REVUE DE PRESSE

Atlasinfo.fr

18 avril 2019

Une délégation du groupe d'amitié parlementaire France-Maroc visite des unités de production agricole à Taroudant.

Une délégation du groupe d'amitié parlementaire France-Maroc a effectué, mercredi, des visites exploratoires à des unités de production agricole dans la province de Taroudant, spécialisées dans la production, la transformation et l'exportation de produits agricoles variés de grande qualité.

La délégation était composée de sénateurs français conduits par le président du groupe d'amitié France-Maroc (côté français), président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées au Sénat français, M. Christian Cambon, et de membres de la Chambre des conseillers conduits par M. Abdessamad Kayouh, Président du groupe d'amitié parlementaire France-Maroc (côté marocain), premier vice-président de la Chambre des conseillers.

Lors de ces visites, les membres de la délégation ont pris connaissance des avancées que connait le secteur de la production agricole dans la région du Souss grâce à l'utilisation de techniques modernes et la diversification des produits agricoles, notamment ceux dédiés à l'exportation et présentant une forte valeur ajoutée.

Les membres de la délégation ont visité des exploitations agricoles de production d'agrumes, de raisins de table et de variétés de fruits rouges, en plus d'une unité spécialisée dans l'emballage et l'exportation de produits agricoles locaux répondant aux normes internationales de qualité.

Pour M. Christian Cambon, ces visites intéressantes ont permis aux sénateurs français de s'arrêter sur le savoir-faire et les compétences dont jouit le Maroc en matière de valorisation des produits agricoles et d'adaptation aux changements climatiques. Et d'ajouter, dans une déclaration à la MAP, que l'unité de production visitée constitue un modèle réussi de la coopération fructueuse entre les producteurs français et leurs homologues marocains, notant que ce type de coopération distinguée entre le Maroc et la France offre la possibilité de créer des emplois et fournir des produits de grande qualité.

De son côté, M. Kayouh a souligné l'importance que revêt la visite de la délégation française, qui s'est rendue également dans la région de Dakhla-Oued Eddahab où elle a pu voir et prendre connaissance de l'essor de développement que vit cette région à tous les niveaux. Il a poursuivi que la visite de cette délégation de sénateurs français dans la région du Souss leur a permis de s'enquérir de près des progrès et des défis relevés par les agriculteurs de la région concernant la diversification de la production agricole, notamment les produits destinés à l'exportation, et ce en dépit de la rareté des ressources en eau et des conditions climatiques difficiles, faisant remarquer que ces efforts ont permis au Maroc de nouer des partenariats avec de nombreux pays où les produits agricoles du Royaume sont très prisés. Il est à rappeler que la délégation du groupe d'amitié parlementaire France-Maroc a tenu, lundi, lors de sa visite dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, une réunion de travail avec le gouverneur de la province d'Aousserd, M. Abderrahmane El Jaouhari, consacrée à l'examen des enjeux du développement socio-économique dans la région et des efforts déployés par le Maroc pour consolider la stabilité régionale face aux défis sécuritaires.

La délégation a eu aussi une rencontre avec le président de la région Dakhla-Oued-Eddahab, M. Ynja Khattat, au cours de laquelle le point a été fait sur le programme de développement régional et les grands chantiers lancés par le Royaume dans ce sillage, ainsi que les potentialités économiques et touristiques dont regorge la région.

Lematin.ma

17 avril 2019

Une délégation du groupe d'amitié parlementaire France- Maroc s'informe des potentialités économiques de la région

Une délégation du groupe d'amitié parlementaire France-Maroc en visite dans la région Dakhla-Oued Eddahab s'est informée des projets d'investissement dans plusieurs secteurs économiques, outre l'examen des perspectives de coopération bilatérale dans divers domaines.

Lors de cette visite, la délégation parlementaire a tenu une réunion de travail avec le gouverneur de la province d'Aousserd, M. Abderrahmane El Jaouhari, consacrée à l'examen des enjeux du développement socio-économique dans la région et des efforts déployés par le Maroc pour consolider la stabilité régionale face aux défis sécuritaires.

Dans une déclaration à la presse, le président du groupe d'amitié, président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées au Sénat français, M. Christian Cambon, a souligné que cette visite, qui s'inscrit dans le cadre des liens séculaires unissant les deux pays, se veut une opportunité pour s'enquérir de près des efforts fournis par le Royaume pour renforcer le développement et la sécurité dans la région. La délégation s'est informée des projets d'investissement dans plusieurs secteurs économiques, outre l'examen des perspectives de coopération bilatérale dans divers domaines, a-t-il relevé, se félicitant de l'installation de plusieurs entreprises françaises dans la région pour promouvoir la dynamique économique de Dakhla-Oued Eddahab.

De son côté, le président du groupe d'amitié parlementaire Maroc-France à la Chambre des conseillers, M. Abdessamad Kayouh, a indiqué que cette rencontre a permis de mettre en lumière le rôle joué par le Royaume aux côtés de la France au service de la sécurité ainsi que pour le renforcement de la coopération en matière de lutte contre le terrorisme, la migration clandestine et le trafic de drogue dans l'Afrique subsaharienne.

La délégation a tenu également une rencontre avec le président de la région Dakhla-Oued-Eddahab, M. Ynja Khattat, au cours de laquelle le point a été fait sur le programme du développement régional et les grands chantiers lancés par le Royaume dans ce cadre, ainsi que les potentialités économiques et touristiques dont regorge la région. S'exprimant à cette occasion, M. Khattat a salué le rôle important de la France dans le cadre de son partenariat avec le Maroc, notant que le Royaume a jeté les fondements de la décentralisation à travers la régionalisation avancée et la mise en place d'une véritable stratégie de développement, mettant en relief la pertinence de la diplomatie parlementaire dans la consolidation de la coopération unissant les institutions des deux pays. La délégation parlementaire conduite par M. Christian Cambon est en visite dans le Royaume du 13 au 18 avril, dans le cadre du renforcement des relations liant le Maroc et la France et de la coopération entre les institutions législatives des deux pays.

25 avril 2019

LA LENTE CONVERSION DU MAROC À L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE

L'entrée en vigueur, en septembre 2018, d'un règlement et d'un logo est censée permettre à ce secteur encore en friche de se développer

Augustine Passilly

Bio... Trois lettres en vogue au Maroc aussi. Parmi les 1 700 exposants du SIAM, le Salon international de l'agriculture au Maroc, qui s'est déroulé du 16 au 21 avril à Meknès, un espace était pour la première fois réservé à l'agriculture biologique. Pourtant, le bio reste une denrée rare en terre maghrébine.

« Les Marocains montrent un fort intérêt pour le bio, mais moins de 5 % en consomment. Car, pour en acheter, il faut en trouver » , résume Khalid Azim, chercheur marocain siégeant au conseil d'administration de l'Isofar, une société internationale de recherche en agriculture biologique. Pour lui, la lente mise en place d'un logo certificateur et la désorganisation des réseaux de distribution ont ralenti le développement de cette filière.

Dès 2011, pourtant, le gouvernement affirme sa volonté de dynamiser l'agriculture biologique, en signant, dans le cadre du « plan Maroc vert », un programme devant faire passer la surface cultivée du bio de 4 000 à 40 000 hectares à l'horizon 2020. A l'approche de l'échéance pourtant, moins d'un quart de cette superficie y est dévolu (environ 9 500 hectares), selon la Fédération interprofessionnelle marocaine de la filière biologique (Fimabio), qui regroupe 200 producteurs, transformateurs et distributeurs.

Absence de soutien financier

Le Maroc a pourtant du potentiel. « Il bénéficie d'une position stratégique entre les marchés européen et africain, possède des atouts agro-écologiques lui permettant de se convertir facilement, notamment des milliers d'hectares de plantes aromatiques et médicinales sauvages » , explique M. Azim.

Reste que le ministère de l'agriculture a tardé à mettre en place un règlement, un cahier des charges et des certifications, prévus à la fois dans la convention-cadre de 2011 et dans la loi relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques promulguée en 2013.

Résultat : sans logo officiel, difficile de différentier le bio du conventionnel. « Comment convaincre les agriculteurs d'investir sans garantie de confiance auprès des consommateurs ? » interroge Charif Guessous, secrétaire général de la Fimabio. « Maintenant qu'il y a un règlement et un logo [entrés en vigueur en septembre 2018], cela va inciter les producteurs un peu réticents à aller vers le bio » , estime-t-il. En attendant, la prochaine étape consiste à faire reconnaître le label « bio Maroc » par l'Union européenne, la première zone d'exportation du pays.

L'État doit aussi remplir ses autres engagements, comme le remboursement des frais de certification. Viendra ensuite la question actuellement en discussion des autres coûts liés à la conversion d'une exploitation agricole au bio : achat de matériel, de semences bio et d'intrants naturels, pertes de rendement de l'ordre de 30 %...

L'absence de soutien financier public décourage pour le moment beaucoup de petits producteurs de tourner le dos aux pesticides de synthèse.

D'autant que les débouchés demeurent pour l'heure limités au sein d'un « réseau pas vraiment organisé pour acheminer les produits du producteur jusqu'au consommateur » , regrette Charif Guessous. Et ce même si progressivement, les grandes surfaces commencent à réserver des rayons aux ingrédients issus de l'agriculture biologique. D'ailleurs dans la toute nouvelle et première enseigne consacrée au bio, Green Village, seuls 35 % des produits sont d'origine marocaine. Quatre magasins ont ouvert leurs portes depuis septembre 2018 mais, pour le secrétaire général de la Fimabio, « ils sont destinés à une population aisée. Les prix sont en lien avec le pouvoir d'achat de ces consommateurs et le prix de revient des produits ».

Une volonté des producteurs

Pour devenir accessible, le secteur du bio doit poursuivre son développement local. C'est ce qu'a entrepris Malika Mouilek. Depuis 2006, elle promeut à la fois l'agriculture biologique et le travail des femmes dans son village de Dour Laglalcha, dans la province de Taroudant. « Nous sélectionnons les espèces les plus résistantes » , précise Mme Mouilek, à la tête d'une équipe de cinq permanentes. « L'agriculture intensive a diminué les stocks d'eau et dégradé la qualité du sol. Nous voulons que notre région redevienne aussi verte qu'autrefois. » Uniquement vendus sur les marchés locaux, leurs agrumes et produits maraîchers biologiques ne bénéficient pas encore de la certification. Ces femmes vont donc se constituer en coopérative pour bénéficier d'aides gouvernementales et accroître leur crédibilité auprès des banques afin de se développer et de pérenniser les emplois d'une trentaine de saisonnières.

Ce type d'initiative montre que, si le marché marocain de l'agriculture bio se met en place lentement, la volonté des producteurs s'affirme. En témoigne l'organisation de leur premier salon, qui doit se tenir à Casablanca du 21 au 23 juin, ou la 5 e Conférence africaine sur l'agriculture biologique qui aura lieu en 2021 au Maroc.


* 9 « J'ai appelé à une réévaluation du modèle de développement national et à l'élaboration d'une nouvelle approche, centrée sur la satisfaction des besoins des citoyens, apte à réduire les disparités et les inégalités existantes, à instaurer la justice sociale et territoriale, à suivre, en les intégrant, les évolutions de l'environnement national et international », discours devant le Parlement du 13 octobre 2018.

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