C. SITUATION ÉCONOMIQUE

Le bilan de l'économie marocaine pour l'année 2018 est dans l'ensemble favorable. L'activité a été portée par une campagne agricole exceptionnelle et une croissance soutenue de l'activité touristique. Les perspectives pour l'année 2019 sont modérément optimistes dans un contexte international tendu et incertain entre une demande extérieure plus faible et un marché intérieur peinant à soutenir le rythme de croissance de l'activité.

Le Maroc a entamé, depuis l'avènement de Mohammed VI, une politique ambitieuse de réformes économiques . Si cette politique a engagé le pays dans la voie de la croissance, le Maroc reste très largement un pays agricole qui peine à développer son industrie même s'il constitue l'une des économies les plus diversifiées d'Afrique francophone . En 2017, la croissance des secteurs non agricoles s'est limitée à 2,7 %, et celle des industries métallurgique, mécanique et électrique a chuté de 2,4 %. Cette croissance parfois faible ou en dents de scie s'explique par la dépendance aux aléas climatiques.

Le Maroc a renoué avec la croissance économique depuis le début des années 2000, mais celle-ci reste très largement corrélée à de bonnes campagnes agricoles et à la conjoncture mondiale. Après une année 2016 marquée par une croissance à la baisse (1,6 %) en raison de la sécheresse, le taux est remonté à 4 % en 2017. La croissance du premier semestre 2018 est globalement plus faible qu'en 2017 à la même période, à 2,4 %, mais devrait atteindre 3,1 % sur l'ensemble de l'année.

Le pays s'applique à favoriser une plus grande résilience de l'économie marocaine aux fluctuations agricoles .

Ce plan de réformes n'a pas compromis les efforts des gouvernements successifs à redresser les comptes budgétaires et extérieurs. Le déficit budgétaire s'est constamment réduit depuis cinq ans pour atteindre 3,5 % du PIB en 2017. La dette publique atteint quant à elle 82 % du PIB en 2017.

Le Maroc jouit de la confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs étrangers .

Malgré ces indicateurs encourageants, le taux de chômage peine à diminuer ; au contraire, il a dépassé la barre symbolique des 10 % en 2017 pour s'établir à 10,2 %, et touche principalement les jeunes (26,5 % des 15-24 ans). Soulignant les lacunes du modèle de développement marocain en matière d'inclusion, le rapport de suivi de la situation économique du Maroc, publié par la Banque mondiale en avril 2018, recommande au Royaume de s'orienter vers un modèle économique basé sur les exportations, dans lequel le secteur privé jouerait un rôle plus important en tant que promoteur de la croissance et de l'emploi.

Le Roi insiste régulièrement sur l'ambition de faire du Maroc un pays émergent et pionnier sur le continent. À cette fin, le Maroc a décidé de compléter son dispositif de zones franches (Tanger) et ses plans de développement sectoriels (agriculture, tourisme, pêche, pôles de compétitivité) par une dynamique de développement régional vers l'Afrique subsaharienne, afin de trouver de nouvelles sources de croissance.

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