B. POLITIQUE INTÉRIEURE

Le Roi Mohammed VI, au pouvoir depuis 1999, a engagé la modernisation politique, économique et sociale du pays . En 2006, le rapport de l'instance « équité et réconciliation », instituée par le Roi pour faire la lumière sur les violations des droits de l'homme entre 1956 et 1999, a aussi été une étape marquante dans cette modernisation du pays.

Le contexte régional du printemps 2011 a accéléré ce mouvement .

Les élections législatives , les deuxièmes depuis l'adoption de la nouvelle Constitution, se sont déroulées le 7 octobre 2016 . Le PJD, parti conservateur à référentiel islamiste, est arrivé nettement en tête avec 125 sièges, soit 32 %, contre 107 sièges (27 %) en 2011. Le Parti Authenticité et Modernité (PAM), son principal opposant , arrive deuxième, avec 102 sièges, soit plus du double qu'en 2011 (47 sièges).

Après plusieurs mois de tractations entre les formations politiques du pays, le Roi a nommé le 5 avril 2017 le nouveau gouvernement marocain de coalition (PJD-RNI - sans étiquettes) composé de 39 membres. Ce nouveau gouvernement traduit une baisse de l'influence du PJD, obligé de s'allier et de confier des portefeuilles clés à des personnalités et des partis proches du Palais. Le nouveau chef de gouvernement, M. El Othmani, a été investi le 25 avril 2017 par la Chambre des représentants, après avoir présenté, le 19 avril 2017, son plan d'action gouvernemental orienté vers l'ouverture aux investissements extérieurs et l'amélioration du développement humain.

Les problèmes économiques affectent la société et mobilisent le gouvernement. La hausse des prix et la baisse du pouvoir d'achat sont à l'origine d'une importante campagne de boycott d'entreprises comme Danone (lait), Sidi Ali (eau minérale) et Afriquia (carburants), lancée sur les réseaux sociaux le 20 avril 2018.

Les mouvements protestataires du Rif (octobre 2016) et de l'Oriental (décembre 2017) illustrent également la pauvreté des régions rurales et la difficulté du gouvernement à y faire face. Les lourdes peines prononcées en première instance à l'encontre de 53 militants du Hirak (Rif), le 26 juin 2018, ont suscité de vives critiques dans l'opinion marocaine. Le 21 août 2018, le Roi a gracié 188 détenus liés au Hirakà l'occasion de l'Aïd Al-Adha.

Pour faire face aux inégalités, le Roi a fait du développement du pays une priorité nationale . Lors de plusieurs discours, et notamment le 12 octobre 2018, le Roi a renouvelé son appel à la « réévaluation du modèle de développement national » et a donné trois mois au gouvernement pour proposer une nouvelle stratégie. En 2017 et en août 2018, il avait limogé plusieurs ministres, dont le ministre de l'Économie et des Finances, M. Mohammed Boussaïd, dans une logique de « reddition des comptes » et pour dénoncer l'insuffisance du modèle de développement marocain. Cette décision a sans doute été prise au vu de la grogne sociale grandissante suscitée par une intolérance de plus en plus grande aux inégalités et une méfiance croissante vis-à-vis des institutions politiques. Vingt ans après l'accès au trône du Roi, l'heure est au premier bilan.

La situation sécuritaire est maîtrisée . Face à la menace qui constitue le retour des djihadistes du front syro-irakien, les autorités marocaines ont pris des mesures spéciales : le dispositif de sécurité baptisé « Hadar » (vigilance) assure la protection des citoyens marocains et des visiteurs étrangers, en couvrant les sites sensibles du Royaume. Il a été renforcé au lendemain des attentats en France du 13 novembre 2015. Le ministère de l'Intérieur marocain annonce régulièrement le démantèlement de cellules terroristes.

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