IV. LE SYSTÈME DES CONFÉRENCES ÉTAT-COLLECTIVITÉS LOCALES

La nouvelle organisation des rapports entre centre et périphérie s'est traduit aussi par le renforcement des organes institutionnels de coordination État-collectivités locales. En l'absence d'une seconde chambre parlementaire des régions et des autonomies locales, un système de coordination entre État et régions d'abord et entre État et les autres collectivités territoriales s'est mis en place et a évolué.

Suite à la création des régions, un nombre assez élevé d'organismes sectoriels se sont constitués, auxquels a succédé une conférence État-régions formalisée législativement en 1988 dans le cadre de la nouvelle organisation de la présidence du Conseil des ministres. Le poids politique et institutionnel croissant des autres collectivités territoriales a ensuite favorisé l'instauration en 1996 d'un organe de liaison État-autonomies locales. Le modèle italien se caractérise donc par un double système de relations État-régions d'une part, État-collectivités territoriales d'autre part, avec l'institution de deux organes différents de coordination entre les exécutifs des divers niveaux territoriaux.

La réforme du système administratif engagée par la loi n° 59 de 1997 a entraîné une réforme de ces organes. Le décret législatif 281 de 1997 a consolidé les conférences, en renforçant leur rôle au travers de la mise en place de nouvelles procédures visant à favoriser les ententes et les accords entre l'État et les collectivités locales. Par ailleurs, ce même décret introduit un organe unique, la conférence unifiée, qui est la fusion de la conférence État-régions et de la conférence État-autonomies locales, appelés à donner un avis dans les domaines d'intérêt commun des régions, provinces et communes.

Étant donné l'imbrication de plus en plus grande des compétences des différents niveaux de gouvernement territorial et le large éventail des fonctions qui lui sont attribuées, la conférence unifiée a acquis ces dernières années un poids croissant en tant qu'organe de concertation entre les collectivités territoriales et le gouvernement. Le système des conférences contribue, même à cadre constitutionnel inchangé, à transformer la forme du gouvernement national. Le consensus au sein des conférences à propos des actes du gouvernement, y compris des projets de loi, finit par emporter la décision, même au sein du Parlement où il devient de plus en plus difficile de ne pas tenir compte des positions exprimées par les pouvoirs territoriaux.

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