3. Un indispensable travail de mémoire pour les jeunes générations

Au-delà du jugement des anciens dirigeants khmers rouges, se pose plus largement pour le Cambodge la question du « travail de mémoire » . La période khmère rouge est encore récente dans les mémoires, elle a environ 30 ans, de nombreux témoins sinon acteurs de cette époque sont encore vivants, et il faut souvent une période assez longue avant d'être en mesure d'avoir du recul sur ces faits historiques.

Si le procès est évidemment nécessaire, la communauté internationale ne peut exiger davantage du Cambodge que de nombreux autres pays qui ont mis parfois des décennies avant de reconnaître officiellement des tragédies de leurs histoires, et surtout les responsabilités qui y sont associées.

Un point important est, en revanche, dans un pays très jeune, de donner aux générations futures un enseignement sur cette période tragique pour le pays. Il semble en effet que les écoliers et étudiants cambodgiens aujourd'hui ne disposent pas des éléments pour comprendre ce passé, en dehors de leur propre situation familiale, souvent éprouvée par le génocide. Le sujet, extrêmement douloureux pour de nombreuses familles khmères, reste tabou et la tragédie khmère rouge peut même être imputée à des causes extérieures, empêchant de s'interroger sur les racines de la violence au Cambodge. La pleine prise en compte du régime khmer rouge et de ses dérives totalitaires sera pour l'avenir la meilleure garantie d'un apaisement durable du pays.

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