LA LETTONIE EN QUELQUES REPÈRES

1. INDICATEURS GÉNÉRAUX

Nom officiel : République de Lettonie

Superficie : 64 600 km² (France: 550 000 km²)

Population : 2, 3 millions habitants

Croissance démographique : - 0,49 %

Espérance de vie : 65,6 ans pour les hommes et 77,4 ans pour les femmes

Taux d'alphabétisation : 99,8 %

Indice de développement
humain
: 0, 836 (48 ème - Classement ONU 2003)

Capitale : Riga

Villes principales : Daugavpils, Liepaja, Jelgava

Langue officielle : letton

Monnaie : Lats

Fête nationale : 18 novembre

Religions : Environ 57,5 % de la population déclare une confession. Les Lettons de souche se répartissent essentiellement et de manière à peu près comparable entre les églises luthérienne et catholique. Les Russes sont majoritairement orthodoxes avec une importante communauté de Vieux-Croyants.

Principaux clients : Lituanie, Estonie, Allemagne, Royaume Uni, Russie, Suède

Principaux fournisseurs : Allemagne, Lituanie, Russie, Estonie, Pologne, Finlande

Importations de France : 225 millions d'€ (2006)

Exportations vers la France : 273 millions d'€ (2006)

Communauté française
en Lettonie
: environ 220 personnes (2008)

Communauté lettonne
en France
: environ 250 à 300 personnes (2008)

2. UN SYSTÈME SOCIO-POLITIQUE ASSEZ COMPLEXE

Sur le plan institutionnel, la Lettonie s'organise selon un schéma relativement classique : une République parlementaire avec à sa tête un Président de la République au rôle essentiellement protocolaire, un Parlement monocaméral et un Gouvernement responsable devant l'assemblée.

• Au sommet de l'Etat est placé un Président de la République élu pour quatre ans par la Saeima. Le mandat du Président peut être renouvelé une fois. Disposant de prérogatives surtout honorifiques et protocolaires (il symbolise avant tout l'unité nationale, et arbitre la vie politique intérieure), le Président joue néanmoins un rôle non négligeable en matière de Relations internationales. Formellement, c'est lui qui nomme le Premier ministre, lequel doit ensuite obtenir un vote de confiance du Parlement 3 ( * ) .

• Le pouvoir législatif est confié au Parlement constitué d'une chambre unique (Parlement monocaméral) : la Saeima, composée de 100 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. La répartition des sièges se fait au scrutin de liste à la représentation proportionnelle. Selon un schéma classique, la Saeima vote les lois et le budget, investit et contrôle le Gouvernement.

• Le Gouvernement, qui détient le pouvoir exécutif et partage l'initiative législative, est responsable devant la Saeima qui peut le renverser . En revanche, le Premier ministre ne dispose pas du droit de dissolution (la dissolution ne peut être décidée que par référendum sur proposition du Président de la République, cas de figure qui ne s'est jamais produit).

• La sociologie politique lettone recèle plusieurs éléments d'une réelle complexité, notamment un système des partis politiques très atomisé , ce qui a pour double conséquence l'obligation de rassembler des majorités de coalition 4 ( * ) -souvent fragiles- et, corollairement, une instabilité gouvernementale chronique (quatorze gouvernements en 18 ans). Actuellement, Les principaux partis sont :

- le JL (Parti de la Nouvelle Ere) ;

- le TP (Parti Populaire) ;
- le LPP (Premier Parti de Lettonie) ;
- le ZZS (Parti Vert Letton) ;
- le TB/LNNK (Pour la Patrie et la Liberté).

• En outre, le corps électoral présente des contours bien particuliers , car en Lettonie l'électorat stricto sensu (c'est-à-dire l'ensemble des citoyens lettons auxquels sont reconnus les droits civiques classiques) ne se superpose absolument pas à la population du pays, en raison de la coexistence de plusieurs statuts personnels différents, héritage de l'histoire mouvementée du pays 5 ( * ) .

La population, où les personnes d'origine lettone proprement dite ne représentent que 58 % (en pratique, les Lettons sont même minoritaires dans plusieurs villes ou régions du pays) 6 ( * ) est officiellement répartie en groupes ethno-linguistiques distribués de la manière suivante :

- Lettons : 57,9 %

- Russes : 29,4 %

- Belarusses : 4 %

- Ukrainiens : 2,7 %

- Polonais : 2,5 %

- Lituaniens : 1,4 %

- autres : 1,8 %.

Cette répartition introduit une distorsion dans la représentation politique et parlementaire de la Lettonie, car près de 17 % de la population (les Russes essentiellement) ont un statut de « non-citoyen ». Les non-citoyens ont les mêmes droits que les Lettons à l'exception notable qu'ils ne disposent pas du droit de vote . De surcroît, les candidats à la citoyenneté de plein exercice doivent passer des examens de langue lettone, d'histoire et de connaissance de la Constitution, que beaucoup de personnes jugent trop difficiles (les non lettonophones, notamment), ou simplement vexatoires. Du coup, la question de l'insertion des non-citoyens au sein de la société lettone demeure un réel problème et, s'agissant majoritairement de russophones, une source de tension avec la Russie, même si depuis l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions concernant la loi sur la citoyenneté amendée en 1998, le rythme des naturalisations s'est un peu accéléré.

La Lettonie dans son espace baltique
(les trois états baltes se répartissent du nord au sud dans l'ordre alphabétique)

* 3 Le Président de la République actuel, M. Valdis Zatlers -sans étiquette, médecin traumatologue de profession- a pris ses fonctions le 8 juillet 2007.

* 4 La majorité actuellement au pouvoir est une coalition de droite composée de l'Union des Verts et des Paysans, du TB/LNNK, du Parti Populaire, de l'Alliance civique et de la Nouvelle ère dont est issu l'actuel Premier ministre, M. Valdis Dombrovskis, nommé à la tête du Gouvernement le 12 mars 2009.

* 5 Cf. à ce sujet l'intéressante communication du professeur Denis Giraux (« du découpage territorial au démembrement du droit de suffrage : le cas letton ») lors du colloque « Système électoral : effets et espaces » qui s'est tenu au Sénat, le 22 janvier 2009.

* 6 Avant l'annexion de la Lettonie en 1940 par l'URSS, les Lettons représentaient 77 % de la population. Sous domination soviétique, la composition ethnique du pays a été fortement modifiée en raison des déportations massives de Lettons en URSS et, dans le sens inverse, de l'immigration slave (surtout russe) en Lettonie. Entre 1989 et 1994, des mouvements migratoires inverses se sont produits entre la Lettonie et la Russie : d'une part, le retour au pays de Lettons déportés ou descendants de déportés, ou émigrés à la fin de la seconde Guerre mondiale et, d'autre part, le départ de Lettonie d'un nombre assez important de russophones dans le cadre de l'évacuation du pays par l'armée russe. A ces mouvements s'ajoutent encore l'émigration lettone vers les Etats-Unis, l'Australie, le Canada, l'Allemagne ou l'Angleterre (soit environ 200 000 personnes).

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page