III. LA POLITIQUE INTÉRIEURE

Les Sénateurs ont pu constater combien les autorités jordaniennes souhaitaient faire de leur pays un modèle de stabilité politique et un pôle de développement économique régional grâce, notamment, à la zone stratégique d'Aqaba, située à l'intersection de l'Arabie Saoudite, de l'Égypte et d'Israël.

Toutefois, cette image paraît quelque peu en décalage avec la réalité de ce pays soumis à des tensions dans un environnement régional perturbé, qui pèse lourd sur le royaume.

Malgré son ancrage occidental fortement marqué et soutenu par les américains, la Jordanie souhaite préserver ses positions dans le consensus des pays arabes modérés.

De fait, même si le risque reste faible, la Jordanie est vulnérable et redoute de devenir la cible d'actions terroristes (en 2005, des attentats ont frappé 3 hôtels à Amman).

Dans ce contexte, le Gouvernement est très exposé et le remaniement ministériel du 23 février dernier a été la réponse aux tensions survenues après la crise de Gaza en janvier 2009, ainsi qu'aux tensions sociales résultant des premiers effets de la récession mondiale, et à l'opposition qui reproche au gouvernement son soutien trop superficiel à la Palestine.

1. L'économie jordanienne

Depuis une décennie et sur la volonté du Roi ABDALLAH II, la Jordanie a entamé une politique de réformes économiques (privatisations, réformes fiscales, etc...) qui tend à améliorer le climat des affaires afin d'attirer des investisseurs étrangers.

Après avoir enregistré entre 2004 et 2007 de très bonnes performances (6% à 8% de croissance), l'économie jordanienne, consécutivement à la crise financière mondiale, n'est plus à l'optimisme et prévoit dès l'année prochaine une croissance comprise entre 6 et 3%.

La demande d'électricité en Jordanie devient prépondérante. Ses grands projets actuels sont donc liés à son indépendance énergétique. Elle souhaite s'équiper de l'énergie nucléaire civile pour sa propre production d'électricité, ainsi que pour les pays voisins.

Ses ressources minières en uranium, dont l'extraction sera confiée à la société AREVA -voir coopération Franco-jordanienne-, devrait permettre à la Jordanie d'assurer son indépendance énergétique.

La crise économique affecte la Jordanie avec retard.

Comme les autres pays de la région, la Jordanie subit les conséquences de la crise économique mondiale. Après une année 2008 qui s'est terminée dans une situation macroéconomique relativement favorable, 2009 verra l'économie du pays ressentir les effets de la crise, touchée par la baisse générale d'activité au niveau mondial et régional (notamment dans l'immobilier, le tourisme et le secteur financier).

La Jordanie parviendra-t-elle, comme dans un passé récent, à rétablir ses équilibres financiers grâce à une bonne gestion ?

Après les dérapages observés en 2009, la Jordanie voudra redevenir l'un des bons élèves du FMI. Il lui faudra néanmoins retrouver les ressources financières qui ont permis au Royaume d'afficher les résultats remarquables observés au cours des 10 dernières années.

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