III. LES INVESTISSEMENTS ETRANGERS ET LES PRIVATISATIONS.

Avec près de 13 milliards de dollars, la Hongrie aura reçu de 1990 à 1995 la moitié environ du total des investissements directs étrangers dans les pays d'Europe centrale et orientale (montant que l'on peut rapprocher du cumul des déficits courants sur la même période, soit 10,5 milliards de dollars). Pour la seule année 1995, les investissements directs étrangers se seront élevés à 4,5 milliards de dollars, dont 3 milliards de dollars au titre des privatisations. Celles-ci pourtant n'ont été relancées qu'à partir de l'été, avec le placement des titres de l'OTP (Caisse d'épargne). La grande vague est arrivée dans les derniers mois de l'année 1995 : les secteurs électriques (six compagnies de distribution et deux de génération) pour 1,4 milliard de dollars (six compagnies de distribution) pour 0,5 milliard de dollars, la mise sur les marchés boursiers de 27 % du capital de l'opérateur central pétrole-gaz MOL pour 150 millions de dollars, les cessions de 37 % de MATAV au consortium Deutsche Telecom / Ameritech pour 852 millions de dollars, de 60 % de la Budapest Bank pour 87 millions de dollars et de 25 % de Chinoin à Sanofi.

Ces recettes exceptionnelles (460 milliards de forints) ont été utilisées à la réduction du déficit budgétaire à hauteur de 150 milliards de forints en 1995. 100 milliards de forints devant être affectés au budget 1996 et 192 milliards de forints à la réduction de la dette de l'Etat. L'économie d'intérêts ainsi réalisée , évaluée à 23 milliards de forints en 1996 sera utilisée dans l'économie "réelle" : 2/3 au "développement de l'économie", à des subventions à l'exportation et 1/3 au financement des infrastructures et du développement régional.

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En conclusion la politique de stabilisation poursuivie en 1996, de façon moins brutale que l'année passée, devrait commencer à s'assouplir dès 1997.

La politique de réformes sera poursuivie, mais avec une application plus échelonnée dans le temps, l'incidence sur les comptes 1996 devant être limitée. Les réformes porteront essentiellement sur :

• les finances publiques, avec la poursuite de la mise en place du Trésor,

la réforme de la sécurité sociale (retraites et santé),

• un projet de réforme fiscale, applicable en 1997,

• le renforcement de la lutte contre l'économie grise.

La politique de privatisations est maintenue et devrait normalement être achevée à la fin 1997.

Mais le rythme de ces réformes sera aussi fonction de la capacité "d'absorption" de la population , qui sera particulièrement touchée par la réforme de la sécurité sociale.

La croissance devrait s'accélérer, 2 - 3 % en 1997 et 1998 et 4 - 5 % en 1999, toujours tirée par les exportations mais commençant à bénéficier d'une reprise de la consommation. Les salaires réels, après une nouvelle baisse de 6 % en 1996 devraient cesser de reculer en 1997, pour connaître une légère progression (1 - 2 %) à partir de 1998.

La lutte contre l'inflation sera poursuivie, avec un objectif de 17 - 19 % en 1997 pour retomber à 10 % en 1999.

Les comptes extérieurs tablent sur un déficit de la balance des paiements courants réduit de 2 à 1,5 milliards de dollars en 1997, avec une stabilisation les années suivantes à 1,5 milliards de dollars, ce déficit devant être couvert par l'afflux attendu d'investissements directs étrangers.

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