Titre de la réunion / Cassette


Marchés porteurs

I. TIC (technologies d'information et de communication)

Jacques TORREGROSSA, chef des Missions économiques en Thaïlande et au Laos

Les marchés de l'ASEAN présentent des profils divers du point de vue des technologies d'information et de communication. Ainsi, fin 2003, la pénétration du téléphone fixe et du mobile dépassait 100 % à Singapour, pays plus développé à certains égards que certains pays européens. La Malaisie, la Thaïlande, l'Indonésie et les Philippines constituent, quant à eux, un groupe de pays en développement et émergents, du point de vue des technologies d'information et de communication.

En matière de téléphonie mobile, sans surprise, mise à part l'Indonésie qui occupe la troisième position dans ce domaine, les pays les plus étendus et les plus peuplés connaissent le plus fort développement. Les marchés de l'ASEAN sont globalement en forte croissance (9 % par an, pour la téléphonie mobile). Trois marchés présentent un fort potentiel : l'Indonésie, le Vietnam et le Laos. La dynamique du secteur des télécoms se caractérise dans la zone par des opérateurs peu endettés, une pénétration du mobile (27 %) très supérieure au fixe et de forts développements à la fois de la voix sur IP et du haut débit. Le marché du satellite, qui permet de réduire la fracture numérique dans des pays encore très ruraux, se redresse lentement, avec plusieurs lancements récents ou prévus. Le taux moyen de pénétration d'Internet, de 14 %, recouvre des situations très contrastées, du fait notamment de la bonne situation qui existe à Singapour et Brunei. Les freins au développement demeurent importants dans les pays les plus pauvres.

S'agissant du secteur de l'électronique, qui représente 64 % des exportations de Singapour et 63 % des celles des Philippines, on note en 2004 le redémarrage du marché des semi-conducteurs (+ 23 % de chiffre d'affaires sur la zone). Le taux d'équipement en PC demeure, néanmoins, faible. Un point intéressant réside dans la spécialisation des pays, tels l'Indonésie, la Malaisie et le Cambodge dans les matériels à faible valeur ajoutée, Singapour faisant le pari opposé en misant sur les produits à forte valeur ajoutée. La volonté politique de développement des technologies d'information et de communication est globalement forte.

Plus largement, les réorganisations actuelles de l'industrie régionale doivent être replacées dans la perspective de la division internationale du travail au sein du secteur de l'électronique mondiale. La Chine est aujourd'hui devenue un pays « assembleur » et la demande tend à se déplacer de plus en plus vers l'Asie, la Chine, singulièrement, étant appelée à jouer un rôle croissant, y compris dans la fabrication des composants.

II. Transports

Patrick BERRON

Si la problématique des transports est ancienne sur le continent du Sud-Est asiatique, la croissance démographique, l'augmentation du niveau de vie et l'intégration économique croissante entraînent un développement rapide des flux intra-régionaux de biens, de services et de personnes.

Dans le secteur maritime, qui présente sans doute une des problématiques de transport les plus visibles au sein de l'ASEAN, le développement des ports de transbordement est à noter, avec pour corollaire prévisible la réorganisation des dessertes, notamment européennes. Par ailleurs, la concurrence entre les ports est rude. Une autre problématique majeure est celle de la sécurité maritime, particulièrement dans la zone du détroit de Malacca, réputée l'une des plus dangereuses du monde du point de vue des actes de piraterie. Les créneaux porteurs du transport maritime sont le transport des pondéreux, d'une part, et de l'autre, celui des hydrocarbures, notamment pour l'Indonésie et la Malaisie.

Dans le domaine du transport aérien, les compagnies à bas coût, qui se sont particulièrement développées en Thaïlande, en Malaisie et à Singapour, représentent une rude concurrence pour les compagnies nationales et internationales. La prédilection que semblent avoir ces compagnies pour le petit porteur d'Airbus nous semble positive, sachant que Singapour s'impose peu à peu comme la plaque tournante de la maintenance de ces appareils. Au chapitre des créneaux porteurs du transport aérien pour les entreprises françaises, on peut mentionner le contrôle aérien, les plates-formes et les équipements aéroportuaires ainsi que la maintenance et la formation.

En matière de transport ferroviaire, si de nombreux projets de lignes ferroviaires urbaines existent, l'absence de logique régionale est aujourd'hui patente. La question du financement des infrastructures se pose avec une acuité particulière. Les créneaux porteurs, du point de vue des entreprises françaises, résident dans les études de faisabilité, la signalisation et l'aménagement des gares.

Enfin, dans le domaine du transport routier et urbain, les équipements présentent une très grande diversité, par exemple entre Singapour et la Birmanie. Leur état est globalement dégradé et encore très peu développé, eu égard à la croissance du trafic. Des créneaux porteurs peuvent être identifiés dans les chantiers d'infrastructures (financés en BOT) et les équipements de signalisation, de contrôle de trafic et de péage.

III. Energie

Jacques TORREGROSSA

La part des exportations dans la production énergétique de l'ASEAN représente 50 % pour le gaz naturel, 62 % pour le charbon et 52 % pour le pétrole. Dans le domaine de l'électricité, on peut rappeler l'absence totale de source nucléaire de production. Les Philippines ont développé un parc particulièrement avancé en matière de production géothermique, au point d'avoir atteint la deuxième place mondiale derrière les Etats-Unis.

L'Indonésie et la Malaisie concentrent une grande part des réserves énergétiques de la zone. D'une façon générale, les disparités existantes sont source de complémentarités. Les flux qui en résultent sont, toutefois, également influencés par les choix politiques des Gouvernements. Six grands projets de coopération existent, dont deux sont jugés prioritaires : le Trans ASEAN Gas Pipeline et l'ASEAN Power Grid. Le gazoduc Trans ASEAN vise à construire 8 000 kilomètres qui viendraient s'ajouter aux 10 000 kilomètres déjà existants. L'investissement en jeu est de 28 milliards de dollars, sachant que la demande de gaz naturel de la région avoisine actuellement les 15 milliards de mètres cubes et devrait être multipliée par près de cinq à l'horizon 2020.

Les perspectives du secteur énergétique font, avant tout, apparaître une très forte croissance attendue de la demande en énergie de la zone, qui atteint aujourd'hui 300 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole) et devrait continuer à croître à un rythme moyen de 7 % par an au cours des quinze prochaines années.

Les besoins en investissements du secteur énergétique, de 2001 à 2020, ont été estimés à près de 160 milliards de dollars pour l'Indonésie et à environ 80 milliards de dollars pour la Malaisie ainsi que pour la Thaïlande.

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