Colloque "Rencontres Russie 2006" (9 novembre 2006)



Questions

De la salle

Je ne peux que confirmer les dires de M. Jean-François Collin : les compagnies françaises ne sont pas très présentes sur les salons professionnels organisés en Russie, ce qui est pour le moins regrettable. Sur les 115 manifestations par an que nous avons organisées, au cours des cinq dernières années, lesquelles ont rassemblé au total 50 000 exposants, nous n'avons en effet accueilli que 16 entreprises françaises.

Il conviendrait par conséquent d'organiser, à l'avenir, une présence collective des entreprises françaises dans notre pays, comme cela se pratique d'ailleurs déjà pour nombre de ressortissants européens.

De la salle

Je pense qu'il faudrait inscrire notre réflexion sur la coopération avec la Russie dans un contexte plus multilatéral, tenant non seulement compte de l'Union européenne, mais également de la Chine, de l'Inde et du Japon.

En outre, si les Français sont insuffisamment présents en Russie, la réciproque est vraie. Force est de reconnaître en effet que la fluidité des échanges entre nos deux pays est encore insuffisante à l'heure actuelle pour améliorer l'image de la France en Russie et l'image de la Russie en France.

De la salle

Je suis résident à Vladivostok et je ne comprends pas que la France ne s'intéresse pas à cette région particulièrement stratégique, située face au Japon, à la Corée et à la Chine. Il faudrait à mon sens que la France aide les exportateurs qui pourraient être intéressés par une implantation dans cette zone.

Jean-François COLLIN

Vous l'avez dit, nous partageons le même diagnostic concernant l'insuffisance de la présence française dans les salons professionnels organisés en Russie. Des efforts devront par conséquent être consentis pour remédier à cet état de fait.

Par ailleurs, tous les sujets que nous abordons aujourd'hui présentent des implications multilatérales évidentes et les questions économiques - telles que celles induites par les tensions récentes, enregistrées sur le marché de l'énergie - font d'ores et déjà l'objet d'échanges, dans différents forums internationaux. Pour autant, nous estimons judicieux de nous concentrer, dans un premier temps, sur le renforcement du dialogue économique bilatéral que nous entendons instaurer avec nos homologues russes ; dans un second temps, ensuite, si cette première étape est couronnée de succès, il sera toujours temps d'agir dans un cadre plus multilatéral.

S'agissant de Vladivostok, toutes les régions russes sont intéressantes, mais nous sommes obligés d'ajuster nos ambitions à nos moyens. En d'autres termes, nous ne pourrons être présents partout en Russie, et nous devons par conséquent limiter nos prétentions. Pour l'heure, nous concentrons par conséquent nos efforts sur les villes d'Ekaterinbourg, de Nijni-Novgorod, de Novossibirsk, de Rostov-sur-le-don et de Krasnodar, que je citais précédemment, sans pour autant exclure, de manière définitive, un éventuel rapprochement avec la région de Vladivostok.

Ivan PROSTAKOV

Nous devons lutter contre les méfaits de la méconnaissance réciproque caractérisant, encore aujourd'hui, les relations entre nos deux pays. Nous sentons en effet chaque jour les effets du manque d'information dont souffrent les acteurs économiques russes et français. Dans un tel contexte, nous ne pouvons que nous réjouir du nombre croissant de colloques consacrés, en France, à notre pays et nous ne pouvons que souhaiter que ces possibilités de rencontres, entre Russes et Français au plus haut niveau, deviennent de plus en plus fréquentes.

Pour finir, je saluerai le Français de Vladivostok qui a pris la parole tout à l'heure, pour sa témérité. Rares sont en effet les Français qui ont tenté l'aventure jusqu'au grand est. Enfin, je soulignerai que nous évoluons tous dans un univers mondialisé, où la concurrence se révèle de plus en plus acharnée ; nous ne pouvons donc en faire abstraction et devons au contraire nous efforcer d'en tirer le meilleur parti.