De gauche à droite : Mmes Christine Lavarde, Valérie Boyer, Pascale Gruny et Patricia Schillinger, Mgr Matthieu Rougé, et MM. Pierre Cuypers et Louis-Jean de Nicolaÿ

Le mardi 15 février 2022, le groupe d’amitié France-Saint-Siège, présidé par M. Dominique de LEGGE (Les Républicains Ille-et-Vilaine), a reçu Mgr Matthieu ROUGÉ, évêque de Nanterre, membre du conseil permanent de la Conférence des évêques de France, pour évoquer le document intitulé L’Espérance ne déçoit pas[1] publié en vue des élections présidentielle et législatives.

Étaient également présents : MM. Philippe BAS (LR – Manche) et Bruno BELIN (LR-Ratt. Vienne), Mmes Annick BILLON (Union Centriste – Vendée) et Valérie BOYER (LR – Bouches-du-Rhône), MM. François CALVET (LR – Pyrénées-Orientales), Emmanuel CAPUS (Les Indépendants - République et territoire – Maine-et-Loire), Pierre CUYPERS (LR – Seine-et-Marne) et Bernard FOURNIER (LR – Loire), Mmes Joëlle GARRIAUD-MAYLAM (LR – Français établis hors de France) et Pascale GRUNY (LR – Aisne), M. Loïc HERVÉ (UC – Haute-Savoie), Mmes Christine LAVARDE (LR – Hauts-de-Seine) et Marie MERCIER (LR – Saône-et-Loire), M. Louis-Jean de Nicolaÿ (LR – Sarthe), Mme Patricia SCHILLINGER (Rassemblement des Démocrates Progressistes et Indépendants – Haut-Rhin) et M. André VALLINI (Socialiste, Écologiste et Républicain – Isère).

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M. Dominique de LEGGE, président, a rappelé le parcours de Mgr Matthieu ROUGÉ, que beaucoup de parlementaires connaissent puisqu’il a été secrétaire particulier du cardinal Lustiger, puis « aumônier » des parlementaires en tant que recteur de la basilique Ste-Clotilde. Depuis 2018, il est évêque de Nanterre. M.  de LEGGE a ensuite abordé le texte des évêques invitant les chrétiens et les citoyens en général à faire preuve de discernement avant les échéances électorales de l’année 2022. Ce document propose sept thèmes : choisir de vivre ensemble en paix ; le respect inconditionnel de toute vie humaine ; promouvoir la liberté, l’égalité et la fraternité ; les religions, une chance pour notre société en quête de sens ; pour une écologie authentiquement intégrale ; la France n’est pas une île ; transmettre.

En fin d’ouvrage, un citation du cardinal Vingt-Trois exprime bien l’état d’esprit de ce texte qui vise à ouvrir à la réflexion et à nourrir le débat : « Nous devons soigneusement distinguer ce qui relève de l’impossibilité de conscience et ce qui relève d’un choix encore acceptable, même s’il ne correspond pas totalement à nos convictions, parce que, alors, un bien, même modeste, reste réalisable ou peut être sauvegardé, en tout cas davantage que dans d’autres hypothèses. Il ne s’agit pas de se résigner au moindre mal, mais de promouvoir humblement le meilleur possible, sans illusion ni défaitisme, et simplement avec réalisme ».

De gauche à droite : MM. Bruno Belin, Bernard Fournier, André Vallini, Dominique de Legge et Loïc Hervé et Mme Joëlle Garriaud-Maylam

Mgr Matthieu ROUGé alors précisé le contexte et les objectifs de ce document. Il ne s’agit pas pour les évêques de donner des consignes de vote, ce qu’ils ne feront pas. Ce texte est en revanche publié plus tardivement que lors des échéances électorales antérieures car l’Église de France a voulu observer un temps de silence après le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (CIASE). Sur le fond, face à une société de plus en plus fracturée, l’objectif des évêques n’est pas de défendre un intérêt catégoriel mais de proposer une réflexion d’ordre général s’adressant à tous car les religions jouent un rôle positif dans la société. Mgr ROUGé a notamment relevé l’action en faveur de « l’écologie intégrale », chère au Pape François, qui prend pleinement en compte le respect de la personne humaine dans la création. Concernant les questions internationales, il a relevé qu’il fallait tenir la tension entre l’appel prophétique et la recherche de solutions concrètes. Enfin, il a souligné les enjeux éducatifs, notamment face à une volonté d’effacement ou de réécriture de l’histoire sur laquelle le Pape avait attiré l’attention lors de ses vœux au corps diplomatique.

Pour les chrétiens, il ne peut être question de se désintéresser du débat public. Voter est un devoir. Le Bien commun, la justice et la paix pour tous constituent des nécessités exigeantes. Le choix d’insister sur l’Espérance dans le titre n’est pas une marque d’optimisme béat, mais l’incitation à relever dans les difficultés du temps présent, les fragilités mises à jour ou les ruptures accélérées par la crise sanitaire les signes de vitalité et les capacités de rebond qui révèlent le meilleur de nous-même. Les évêques ne sont d’ailleurs pas les seuls chrétiens à avoir pris la parole en vue des échéances politiques de 2022 puisque, par exemple, les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC) et le Secours catholique l’ont fait également, chacun selon ses charismes.

S’en est suivi un échange à bâtons rompus au cours duquel ont notamment été évoqués l’application de la loi confortant le respect des principes de la République[2], la situation des départements concordataires et l’actualité de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État, ainsi que l’avenir du patrimoine religieux à la charge des collectivités territoriales et ses enjeux d’utilisation et de restauration.


[1] https://eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/eglise-et-politique/lesperance-ne-decoit-pas-reperes-de-discernement-sur-la-vie-sociale-et-politique-en-2022/

[2] http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl20-369.html

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