PAYS-BAS

Le service de « soin de la santé de la jeunesse » ( jeugdgezongheitszorg ) protège et promeut la santé des jeunes de 0 à 19 ans.

Les principes relatifs à son organisation sont déterminés par l'État mais sa mise en oeuvre pratique et sa gestion relèvent, en vertu de la loi du 9 octobre 2008 portant dispositions relatives à la santé publique, de la compétence des communes néerlandaises. Celles-ci sont tenues de se doter de centres pour les jeunes et la santé ( Centra voor Jeugd en Gezin ) qui, outre les questions de santé, sont chargés de délivrer des informations sur la couverture sociale et de faire le lien avec les services de la jeunesse et ceux de l'éducation.

A. PRÉSENTATION GÉNÉRALE

1. Les missions du service de « soin de la santé de la jeunesse »

Le service de « soin de la santé de la jeunesse » intervient, de façon préventive, pour prévenir les maladies et détecter précocement les problèmes de santé des jeunes, tant au plan corporel que cognitif et psychosocial. Il vise à réduire les inégalités et à donner à chacun des chances égales en la matière.

Le contenu de ce service est déterminé au niveau national dans le cadre fixé par une « offre de base » ( basistakenpakket ) qui se décompose, en vertu du décret du 27 octobre 2008, en deux parties que les communes sont également tenues de délivrer.

La première partie est identique pour tous les jeunes du pays. Elle repose, en premier lieu, sur la prise en compte des antécédents médicaux, l'appréciation de la situation corporelle, de la croissance et du développement de l'enfant, de ses paramètres médico-biologiques, de son comportement ainsi que de son environnement social et physique. Elle passe, en second lieu, par l'évaluation de l'équilibre de l'enfant, du besoin de conseils ou d'informations qu'il manifeste, de l'inventaire des soins qu'il reçoit, de la vérification et du fait qu'il appartient ou non à un groupe à risques. Enfin elle repose, entre autres, sur la détection de certains troubles tels que des pathologies oculaires, cardiaques ou des affections telles que l'hépatite B ou la tuberculose.

La seconde est déterminée par la commune en fonction des besoins spécifiques observés au plan local, notamment de l'appartenance de l'enfant à un groupe à risques ou de la nécessité de mettre en oeuvre des mesures spécifiques pour préserver sa santé.

Les missions du service sont au nombre de six :

- assurer le suivi de la santé et du développement et signaler les maladies ou les menaces pour la santé ;

- évaluer les besoins de soins des jeunes et des adultes ;

- délivrer des informations et des conseils en assurant un accompagnement ;

- effectuer le dépistage et la vaccination afin de détecter précocement les problèmes de santé et les prévenir ;

- influer sur les risques sanitaires ;

- et fournir une contribution au système de santé, à sa mise en réseau, à la concertation et à la coopération avec d'autres institutions.

2. Les acteurs institutionnels

Le service de « soin de la santé de la jeunesse » est mis en oeuvre, dans chaque commune :

- au moyen d'un dispositif de visites à domicile pour les enfants de 0 à 3 ans ;

- et par le service communal de la santé ( gemeentelijke gezondheitsdienst ) pour les enfants et les jeunes de 4 à 19 ans.

Ce service doit offrir un accès aisé aux enfants et à leurs parents. Le guichet qui permet d'y accéder peut se trouver dans le service communal de santé, une école, un équipement multifonctionnel ou un centre de santé.

B. LA MISE EN oeUVRE DU SERVICE

L'activité du service procède notamment d'examens de santé effectués par des professionnels dotés de plusieurs types de compétences.

1. Fréquence et contenu des examens de santé

Les enfants sont convoqués pour des examens de santé périodiques dont la fréquence est déterminée par des lignes directrices fixées de façon uniforme au niveau national.

Outre une vaccination à 9 ans, un examen de santé systématique est réalisé à 5, 10 et 12 ans.

Chacun de ces examens repose notamment sur :

- la rechercher des antécédents médicaux de l'enfant ;

- l'observation de son état corporel, psychique, émotionnel et social ;

- le suivi de sa croissance, de son développement et de sa capacité à s'exprimer.

Il se conclut par une évaluation générale qui peut déboucher sur des examens complémentaires.

Le Gouvernement a lancé, en 2011, une opération-pilote destinée à évaluer l'opportunité d'une plus grande flexibilité dans les examens médicaux périodiques dont les résultats sont en cours d'évaluation.

2. Les professionnels de la santé des enfants

Pour mener à bien sa mission auprès des enfants et des jeunes, le service communal de « soin de la santé de la jeunesse » fait appel aux compétences d'un pédiatre, d'une infirmière spécialisée dans la santé des jeunes, d'un(e) assistant(e) de médecin et parfois d'une infirmière de soins.

L'ensemble des professionnels est au nombre de 6 000 dans l'ensemble du pays.

• Le pédiatre (jeugdarts)

Formation

Il est communément admis que le médecin du service doit être titulaire de la spécialité de pédiatre. Il peut avoir suivi les deux premières des quatre années de formation qui conduisent à la spécialisation de médecin en questions sociales et de santé. Sa formation en pédiatrie lui assure une compétence dans les domaines de la croissance et du développement de l'enfant, l'attitude et le comportement infantile et la vaccination. Ce médecin joue un rôle de conseil dans une équipe pluridisciplinaire.

Statut, rémunération et temps de travail

Le pédiatre du service de santé travaille souvent à temps partiel. Le salaire brut de base pour un temps complet varie, en fonction de son ancienneté, au 1 er septembre 2010, entre 3 468 et 4 832 euros (en vertu de l'échelle FWG 65) de la convention collective applicable au secteur du soin de la santé de la jeunesse.

Missions

Le pédiatre n'a pas de cabinet personnel. Il travaille dans le cadre du quartier, de la commune ou de l'école en collaboration avec les infirmières et le personnel du service communal de santé.

• Les infirmières

Deux types d'infirmières collaborent au service, les unes spécialisées en matière de santé de la jeunesse et les autres dans les soins infirmiers.

Formation

L'infirmièr(e) spécialisé(e) dans la santé des jeunes est titulaire d'un diplôme de niveau bac + 3 qui sanctionne une formation dans ce domaine.

Dans certains cas, l'équipe communale comprend aussi une infirmière de soins qui, outre une formation de niveau bac + 3, est titulaire d'un master de niveau bac + 5.

Statut, rémunération et temps de travail

Le salaire brut de base d'une infirmièr(e) spécialisé(e) dans la santé des jeunes varie, en fonction de l'ancienneté, pour un temps complet, entre 2 330 et 2 824 euros bruts par mois, (échelle FWG 45) et celui d'une infirmière de soins entre 2 509 et 3 601 euros (échelle FWG 55). Par comparaison, le salaire moyen brut mensuel d'une infirmière (spécialité non précisée) varierait entre 1 700 et 2 770 euros. S'y ajoutent une prime de 8 % au titre des vacances et une prime de fin d'année d'un montant variable.

Missions

L'infirmièr(e) spécialisé(e) dans la santé des jeunes est chargé(e) du signalement et de l'analyse des problèmes, de la clarification de l'offre de soins, du signalement des particularités corporelles dans la croissance et le développement, de tâches médicales déléguées, de la formation, de l'instruction, de l'accompagnement pédagogique de courte durée et de la coordination du service.

L'infirmière de soins est, elle, employée dans les quartiers qui subissent des difficultés particulières en matière de santé juvénile. Elle effectue aussi des tâches médicales et prend souvent en charge des consultations pédiatriques.

MÉDECINE SCOLAIRE ET SANTÉ À L'ÉCOLE

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