EXPOSÉ DES MOTIFS

Mesdames, Messieurs,

La survenue du handicap au sein d'une famille modifie les repères ainsi que les projets familiaux.

S'ajoute au traumatisme, un véritable bouleversement qui nécessite l'adaptation et la réorganisation familiale.

Que le handicap soit cognitif, moteur, sensoriel ou psychiatrique, il plonge la famille dans un monde complètement différent et en même temps semblable. De surcroît, lorsqu'il s'agit d'un des parents qui est porteur de handicap. Une attention particulière doit être accordée à ces familles à qui incombent des exigences supplémentaires pour assurer leurs rôles familiaux et sociaux.

Pour assumer leurs responsabilités familiales, professionnelles et sociales, ces familles ne doivent pas être désavantagées du fait de la présence d'une personne handicapée dans leur quotidien.

Au-delà du sentiment de culpabilité du parent handicapé d'imposer à la cellule familiale les conséquences de sa déficience, le développement, l'épanouissement et surtout l'éducation des enfants revêtent un défi supplémentaire compte tenu des nombreuses contraintes auxquelles ces familles sont exposées et doivent faire face. Comme tous les parents, ils espèrent le meilleur pour leur(s) enfant(s) en veillant à leur intégration sociale et en leur assurant un avenir professionnel.

De nombreux enfants éprouvent un sentiment d'obligation, de responsabilisation accrue et précoce, les amenant à devenir « aidants » au quotidien. Il est douloureux de voir son père ou sa mère souffrir. Ces enfants, adolescents, viennent en aide, de manière régulière et fréquente à leur parent.

En France, la prise en compte, la reconnaissance et l'accompagnement spécifique des jeunes aidants manquent cruellement. Le retentissement que leur rôle occasionne sur leur vie scolaire et le retentissement psychologique et physique de cette situation obligent à davantage de complaisance.

Par ailleurs, le handicap a un impact financier sur la famille et a, par répercussion, un impact sur l'éducation et le développement des enfants.

Malgré les difficultés socio-économiques de notre société, ces enfants méritent une plus grande solidarité. Les intentions positives que l'on véhicule dans les discours officiels ne suffisent plus. Le caractère spécifique de ces familles, et particulièrement les moyens octroyés à la scolarisation des enfants, appellent à un meilleur accompagnement de la part des pouvoirs publics.

De son statut de collégien à son statut d'étudiant, cette différence doit être reconnue et ouvrir des droits particuliers pour permettre aux enfants de mener leur parcours scolaire dans des conditions favorables. Aujourd'hui, le handicap d'un parent ne peut constituer un frein à la poursuite d'études notamment dans l'enseignement supérieur.

En matière de politique familiale, les mesures à l'égard de ces enfants pour assurer les frais liés à leur scolarisation sont inexistantes. Dès maintenant, il y a une nécessité à faire du soutien à ces enfants une priorité.

À ce titre, je propose que tout étudiant, dont un des parents est porteur d'un handicap, et dont le taux d'incapacité est supérieur à 80%, puisse bénéficier d'une bourse d'État à l'échelon maximal.

Tel est l'objet de cette proposition de loi.

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