N°137

SENAT

SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998

Annexe au procès-verbal de la séance du 1 er décembre 1997

PROPOSITION DE LOI

tendant à instituer une journée nationale de la Résistance,

PRÉSENTÉE

Par MM. Louis MINETTI, Robert PAGES, Mme Marie-Claude BEAUDEAU, M. Jean-Luc BÉCART, Mmes Danielle BIDARD-REYDET, Nicole BORVO, MM. Jean DERIAN, Michel DUFFOUR, Guy FISCHER, Pierre LEFEBVRE, Paul LORIDANT, Mme Hélène LUC, MM. Jack RALITE, Ivan RENAR et Mme Odette TERRADE,

Sénateurs.

(Renvoyée à la commission des Lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)

Anciens combattants et victimes de guerre.

EXPOSÉ DES MOTIFS

MESDAMES, MESSIEURS,

Des dates, des hommes, des faits de résistance sont commémorés pour entretenir la mémoire de l'Histoire. Mais le moment semble venu d'aller au-delà et de marquer par une «journée nationale » spécifique la mémoire de la Résistance de 1940 à 1945, dans sa globalité.

Cette journée nationale ne se substituerait aucunement aux autres célébrations qu'il faut assurer.

La Résistance unie ne peut, dans l'Histoire, apparaître fragmentée, banalisée, dissimulée, au risque de l'oubli des générations futures.

La Résistance forme un tout, riche de son pluralisme et de sa diversité. Ce tout doit être reconnu comme tel, dans la continuité, par l'institution officielle d'une « Journée nationale de la Résistance ». Un jour qui ne sera pas férié, mais surtout jour consacré à la jeunesse, à l'apport pour son avenir de ce passé qui a marqué si profondément l'histoire contemporaine.

Il est nécessaire de bâtir, à l'intention des jeunes, une véritable pédagogie de la Résistance. Cette pédagogie reste trop absente du système éducatif, qu'il s'agisse du calendrier et du découpage des programmes, des lacunes, de déficiences de la plupart des manuels scolaires, ou pire, comme en témoigne la référence dans l'un d'eux à un 8 mai 1945 « jour d'armistice ».

Une date significative est à choisir. Elle pourrait être celle du 27 mai, jour anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance. Mais le choix de la date ne saurait être la condition de l'institution de cette journée.

En tout état de cause, la représentation nationale se doit de créer les conditions de l'institution d'une « Journée nationale de la Résistance », qui se renouvellerait chaque année.

La connaissance de la Résistance est une école de civisme.

Sous le bénéfice de ces observations, nous vous demandons, Mesdames, Messieurs, de bien vouloir adopter la proposition de loi suivante.

PROPOSITION DE LOI

Article unique

Il est créé une commission de trente membres présidée conjointement par le ministre de l'Education nationale et le ministre des Anciens combattants et composée de représentants des associations représentatives de la Résistance, des ministères concernés et des groupes parlementaires.

Elle est chargée de préciser les conditions de la mise en oeuvre d'une journée nationale de la Résistance en direction de la jeunesse.

Elle proposera à cet effet une date au Gouvernement.

Page mise à jour le

Partager cette page