La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a adopté, mardi 17 avril 2018, sous la présidence de Hervé Maurey (Eure – Union Centriste), le rapport d’informationde Cyril Pellevat (Haute‑Savoie – Les Républicains) sur le Plan national d’actions 2018-2023 sur le loup et les activités d’élevage. Établi sur la base de nombreuses auditions et contributions écrites, ce rapport vise à susciter une prise de conscience de la désespérance du monde pastoral, sans remettre en cause la présence du loup, espèce protégée dans notre pays.

Depuis les années 1990, les territoires confrontés au retour du loup subissent une augmentation continue des actes de prédation : plus de 11 000 victimes animales du loup en 2017, en augmentation de 60 % depuis 2013 et une dépense publique consacrée à la prédation du loup qui est passée de 4 millions d’euros en 2006 à 26 millions d’euros en 2017 sans compter les pertes indirectes (stress, difficultés de reproduction).

S’il témoigne d’un excellent état de la biodiversité, le retour du loup menace aujourd’hui les activités agropastorales qui contribuent pourtant à la préservation de cette biodiversité. "Les éleveurs sont les premiers écologistes : ils n’utilisent pas ou peu de produits phytosanitaires et leur activité garantit la conservation et le développement d’écosystèmes précieux"a souligné Cyril Pellevat.

De nouvelles difficultés apparaissent : la gestion des chiens de protection, dont la présence peut désormais générer des risques pour les promeneurs, ou encore l’hybridation des populations lupines. Au cours de son audition par la commission mardi 17 avril, le préfet coordonnateur du Plan loup, préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a confirmé à cet égard que les loups hybrides seraient exclus du plafond des tirs de prélèvement.

"La situation n’est plus tenable, ni pour les éleveurs, ni pour les populations, ni pour les finances publiques. C’est un cercle vicieux de souffrances, de dépenses et d’incompréhensions", a relevé Cyril Pellevat.

Le rapport formule 15 propositions parmi lesquelles la suppression de la conditionnalité des indemnisations à la mise en place de mesures de protection, telle que la prévoit le Plan loup, l’évolution du dispositif des zones de protection renforcée pour endiguer la progression du front de colonisation, l’amélioration de la gestion intra-européenne des populations de loup, le développement des mesures alternatives aux tirs de prélèvement pour réapprendre aux loups la peur de l’homme, la reconnaissance aux éleveurs d’un droit de légitime défense pour protéger leurs troupeaux en situation d’attaque et l’amélioration de la gestion des chiens de protection.

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Tina MIQUEL
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