Question de M. MASSERET Jean-Pierre (Moselle - SOC) publiée le 19/02/1987

M. Jean-Pierre Masseret appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la jeunesse et des sports, sur les déboires de l'équipe de France de ski qui ont révélé au grand public le mécanisme pervers de l'entente entre producteurs. Lorsque le phénomène est constaté, la " loi du marché ", tant vantée par ailleurs, disparaît, l'effort de recherche est abandonné, la collectivité s'appauvrit. Au cas particulier, les constructeurs de skis se sont partagé le marché des loisirs et ont oublié l'effort de recherche indispensable à l'évolution de leurs produits. La sanction est manifeste aujourd'hui en ce qui concerne le ski de compétition, elle risque de toucher les articles de grand public avant de mettre en péril l'emploi dans cette branche d'activité. L'exploitation d'une rente de situation, au nom souvent avancé du principe du laisser-aller, laisser-faire, a manifestement ses limites. A contrario, le rôle d'aiguillon de l'Etat prend toute sa signification. Il lui demande, d'une part, quelles réflexions les déboires de l'équipe de France de ski et en rapport avec la qualité du matériel français inspirent au Gouvernement, d'autre part, les mesures qu'il entend prendre.

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Réponse du ministère : Jeunesse et sports publiée le 09/04/1987

Réponse. -Lors des championnats du monde de ski alpin qui se sont déroulés à Crans Montana (Suisse), certaines déclarations de l'encadrement technique des équipes de France mettaient en cause le matériel français. Plus précisément, les critiques portaient, d'une part, sur la qualité même des skis et en particulier des skis de descente et, d'autre part, sur la préparation de ce matériel avant les compétitions. La mise en cause du " matériel " français et donc des fabricants français a retenu à l'époque l'attention des médias. Depuis, de nombreuses analyses ont permis de montrer que, dans certains cas, ce même matériel français permettait à d'autres de gagner et qu'une analyse plus fine était nécessaire pour expliquer les mauvais résultats actuels de l'équipe de France de ski. Rien ne permet aujourd'hui de dire que les skis mis à la disposition des membres des équipes de France n'ont pas au moins les qualités de ceux qu'utilisent les équipes étrangères. Conscient des problèmes actuels du ski français, le secrétariat d'Etat chargé de la jeunesse et des sports, dès le mois de novembre 1986, a procédé à de nombreuses consultations avec l'ensemble des personnalités qui constituent le monde du ski. Outre les fabricants, ont été entendus les techniciens, les élus, les partenaires économiques, les champions. Parallèlement, le secrétariat d'Etat chargé de la jeunesse et des sports a demandé à la Fédération française de ski de procéder à une analyse profonde de la situation et de présenter à l'issue de la saison sportive des propositions concrètes de redressement. La synthèse de ces consultations et de ces propositions conduira, dans les jours qui viennent, le secrétariat d'Etat chargé de la jeunesse et des sports à mettre en place les mesures qui devraient permettre au ski français de retrouver sa place dans les compétitions internationales. Les jeux Olympiques d'hiver auront lieu dans cinq ans à Albertville et toutes les dispositions seront prises dans les meilleurs délais pour que la France y remporte les succès que l'on est en droit d'attendre d'elle.

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