Question de M. MINETTI Louis (Bouches-du-Rhône - C) publiée le 26/03/1987

M.Louis Minetti attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur le problème de la production de fraises dans le département des Bouches-du-Rhône. Au cours des dernières années, les importations de fraises n'ont cessé de se développer, en très forte progression, de l'ordre de 6 000 à 7 000 tonnes, probablement plus en 1986. L'an passé, les importations en provenance d'Espagne ont été pour la production française, une catastrophe. Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour assurer à notre production nationale et régionale un écoulement convenable à des prix rémunérateurs.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 06/08/1987

Réponse. -Il a été constaté une augmentation très importante des importations de fraises en provenance d'Espagne au cours des premiers mois de cette année. Alors que par le passé les producteurs français et espagnols étaient parvenus à conclure des accords d'auto-limitation pour les périodes à partir desquelles la production française se développe, il n'en a pas été de même cette année, et les producteurs espagnols on continué à exporter sur notre territoire alors que notre production se développait fortement, plongeant par là même nos marchés dans une situation de crise. Face à cette situation, le ministre de l'agriculture a, dès le 30 avril, demandé à la Commission des communautés européennes que des mesures de sauvegarde soient prises dans les plus brefs délais et qu'en particulier les importations espagnoles soient stoppées pendant un délai suffisant pour permettre à nos marchés de se redresser. Après de difficiles discussions, la commission décidait le 6 mai la mise en place d'un système de contingent à appliquer aux exportations espagnoles à destination de la France. Dans le même temps, l'ensemble des services étaient mobilisés pour appliquer un renforcement très strict en matière de contrôle à l'importation. Par ailleurs, il était décidé de faire un effort significatif vis-à-vis des producteurs organisés de manière à leur permettre d'affronter les difficultés avec les meilleures armes possibles. Il est clair que les mesures adoptées par la Commission sur la demande française ne répondaient pas entièrement à notre attente. L'ensemble du dispositif mis en place a cependant permis d'éviter une crise plus profonde encore. Pour l'avenir, tous les efforts seront faits pour limiter les effets de la concurrence espagnole dans le secteur des fruits et légumes. Il faut cependant être bien conscient que les producteurs, comme les négociants, ont à faire eux-mêmes des efforts importants pour s'adapter à la concurrence accrue de la part de l'Espagne mais également des autres pays européens. A cet égard, le renforcement de l'organisation économique, laquelle fait encore cruellement défaut dans certaines régions et pour certains produits, paraît être une étape tout à fait nécessaire pour pouvoir affronter l'avenir.

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