Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 26/03/1987

M.Paul Loridant attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, sur l'essor que connaissent actuellement les marchés financiers et son impact sur le tissu industriel et commercial de notre pays. Il s'inquiète de voir notamment certaines entreprises industrielles ou commerciales délaisser plus ou moins leur activité de base pour se consacrer à une activité financière jugée plus rentable. La logique financière est à court terme alors que l'horizon économique de l'industrie se situe à plus longue échéance. Au regard de l'expérience des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, où les marchés financiers sont florissants alors que certaines industries sont confrontées à de lourdes difficultés structurelles, n'y a-t-il pas lieu de s'interroger sur cette " financiarisation " des entreprises françaises ? Poussé à l'extrême, le recours excessif à l'activité financière peut porter en germe un processus de désindustralisation. C'est pourquoi il lui demande son appréciation sur cette évolution de l'activité de certaines entreprises et souhaite connaître les intentions du Gouvernement pour favoriser l'investissement productif et freiner les spéculations financières.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 20/08/1987

Réponse. -L'amélioration des résultats des entreprises et le renforcement de leurs fonds propres sont très favorables à l'investissement productif qui progresse de 10 p. 100 en volume sur la période 1986 1987 dans le secteur concurrentiel, particulièrement dans le secteur des commerces et des services et dans les petites entreprises industrielles. Le taux d'épargne des entreprises est remonté de 8 à 13 p. 100 et les niveaux atteints en 1986 sont voisins de ceux d'avant le premier choc pétrolier. Leur redressement devrait se poursuivre en 1987 et 1988. Les entreprises ont mis à profit cette amélioration pour renforcer leurs fonds propres par émissions d'actions. D'autre part, elles ont pu élargir et diversifier leur endettement de marché (obligations, billets de trésorerie) au meilleur coût pour elles, et celles qui disposaient d'une trésorerie à gérer ont pu trouver sur le marché toute la gamme des placements adaptés à leurs besoins. La modernisation des marchés financiers permet donc aux entreprises de renforcer leurs fonds propres et de rationaliser la gestion de leur trésorerie. Ainsi les chefs d'entreprise tirent parti de l'amélioration de leur environnement économique et financier pour renforcer leurs investissements. Il n'y a donc pas substitution des placements financiers aux investissements productifs mais complémentarité entre les deux, les placements constituant un emploi immédiat de l'autofinancement, préalable au choix des investissements productifs.

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