Question de M. MINETTI Louis (Bouches-du-Rhône - C) publiée le 09/07/1987

M.Louis Minetti attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les incidents très graves qui ont eu lieu mercredi 1er juillet, à Marseille. Des travailleurs des chantiers Nord-Méditerranée, venus pacifiquement en délégation pour rencontrer M. Madelin, ont été chargés brutalement par les forces de police. Le secrétaire de l'Union syndicale des travailleurs de la métallurgie et celui du syndicat C.G.T. des chantiers, particulièrement visés, ont été blessés. L'inadmissible escalade de la violence contre les militants syndicaux C.G.T. s'amplifie. La violence répond aux travailleurs venus défendre leur emploi, l'avenir de leur ville et de leur région. La Ciotat veut vivre avec ses chantiers. C'est une réalité dont le Gouvernement devra tenir compte. Il s'indigne de ces faits et lui demande, en tant que responsable au plus haut niveau des forces de police, quelles mesures il entend prendre pour que l'on n'assiste plus dans notre pays, dans une région touchée deplein fouet par le chômage, à de tels incidents.

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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 10/09/1987

Réponse. -Dès l'annonce de la visite officielle à Marseille du ministre de l'industrie, des P.T.T. et du tourisme, M. Alain Madelin, l'union locale C.G.T. de la Normed à la Ciotat et l'union départementale de la C.G.T. décidaient d'organiser une manifestation. Les renseignements obtenus faisaient état de tentatives qui seraient faites pour arrêter le cortège ministériel dans son déplacement en ville. Dans ces conditions, des dispositions ont été prises pour constituer un périmètre de sécurité gardé par les forces de l'ordre autour du centre méditerranéen pour le commerce extérieur. Les manifestants se sont rendus par petits groupes en plusieurs points de rassemblement. L'un deux, à l'intersection des rues Sainte-Barbe et Puvis-de-Chavannes comportait soixante-dix personnes environ, conduites par le délégué C.G.T. de la Normed, son adjoint et par le secrétaire général de la C.G.T. des Bouches-du-Rhône. Ce groupe disposait de plusieurs cartons et sacs plastiques contenant des projectiles. Le commissaire de police, chef du service d'ordre, a pris contact avec les responsables du groupe pour les enjoindre de remettre aux forces de l'ordre les projectiles considérés et de ne pas s'approcher d'avantage du dispositif policier en place. Certains manifestants ont déposé à terre leurs stocks de projectiles, mais la plupart cherchent à les camoufler et s'apprêtent même pour certains à en faire usage. En conséquence, les forces de l'ordre ont reçu mission de s'emparer de force de ces projectiles et de repousser les manifestants. Au cours de cette action, trois gardiens de la paix et deux manifestants ont été légèrement blessés (8 jours d'interruption temporaire de travail). Sept cartons contenant 273 ampoules remplies de peinture ont été saisis. Dix-sept tenues de maintien de l'ordre ont été souillées par des projections de peinture et devront être réformées. Il est donc clair que, contrairement aux affirmations de l'honorable parlementaire, l'agression contre le ministre et accessoirement contre les forces de l'ordre, avait été dûment préméditée et techniquement préparée. Les manifestants conduits par des responsables syndicaux de la C.G.T. ne sont en rien " venus pacifiquement en délégation " pour rencontrer M. Madelin, mais avaient au contraire préparé leur intervention avec beaucoup de soin et vraisemblablement beaucoup de travail pour confectionner tant de projectiles.

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