Question de M. GRIMALDI Roland (Nord - SOC) publiée le 30/07/1987

M. Roland Grimaldi appelle l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur la situation des usines du groupe Vallourec à Anzin. La direction du groupe a décidé la fermeture d'une partie de l'aciérie et du laminoir d'Anzin, provoquant ainsi la suppression de 856 emplois sur les 1 029 existants. L'abandon de la fabrication de produits sidérurgiques français comme le tube d'acier est contraire aux intérêts, non seulement de la région du Nord, mais du pays tout entier ; il favoriserait la pénétration du marché français par les produits étrangers. Une politique industrielle cohérente nécessiterait au contraire la modernisation du laminoir Pélerin d'Anzin qui possède les qualités de souplesse de fabrication facilitant l'adaptation au marché. Le maintien du site est nécessaire pour faire face à une reprise attendue de la demande. La fermeture du site Vallourec d'Anzin aggraverait la situation de l'emploi du Valenciennois, déjà durement éprouvé par la restructuration de la sidérurgie, qui connaît un taux de chômage de 20 p. 100. Pour la ville d'Anzin, elle entraînerait une augmentation du taux de chômage de 20 p. 100 à 24 p. 100 et aurait des conséquences importantes pour l'équilibre des finances communales. Il lui demande quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour éviter un nouveau drame dans un arrondissement déjà gravement sinistré.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 17/03/1988

La situation de l'emploi dans les établissements de Vallourec à Anzin et d'Alsthom à Raismes, qui est évoquée dans la question, appelle les mises au point suivantes : s'agissant du site d'Anzin, le groupe Vallourec a malheureusement été amené à prendre des mesures particulièrement douloureuses pour adapter ses moyens de production à la réduction persistante de ses débouchés sur le marché des tubes sans soudure. Ainsi, l'arrêt du laminoir à tubes a été décidé, entraînant une réduction très forte des effectifs. Une telle restructuration représentait pour Vallourec un impératif d'un caractère absolument vital, compte tenu des pertes considérables enregistrées par toutes les entreprises de ce secteur en 1985 et 1986, et prévisibles pour 1987. Le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme a donc personnellement tenu, en accord avec son collègue le ministre des affaires sociales et de l'emploi, à ce qu'un plan social de caractère exceptionnel soit mis en oeuvre sur ce site de sorte à éviter tout licenciement. Ainsi, 87 salariés ont bénéficié de préretraites, 188 de mutations internes au sein du groupe, enfin 581 de procédures de départ volontaire ou de congés de formation-conversion. Parallèlement, l'Etat a accru dans la région valenciennoise ses moyens de participer à des opérations visant à faciliter la création de nouveaux emplois. C'est ainsi qu'une partie de la dotation exceptionnelle affectée aux sociétés de conversion sidérurgiques et annoncée par le Premier ministre à l'occasion de son dernier voyage en Lorraine sera disponible pour la région par le canal de la société Sodinor. En ce qui concerne le site de Raismes, Alsthom a été amené à restructurer ses différents sites en raison des problèmes rencontrés : la récession du marché intérieur (la S.N.C.F. et la R.A.T.P. ayant fait de gros efforts d'investissements entre 1965 et 1985), une diminution des marchés solvables à l'exportation et une concurrence de plus en plus vive des entreprises des pays anciennement ou nouvellement industrialisés. Les constructeurs français se sont donc regroupés et au début de 1987 Alsthom a acheté la division ferroviaire de Jeumont-Schneider et ses filiales. Les différents sites du nouveau groupe ainsi constitué ont des compétences particulières. L'usine de Raismes construit actuellement le métro (Bart) de San Francisco (Etats-Unis) et le matériel interconnexion (MI 84) pour la région parisienne. Ces programmes vont bientôt s'achever. Il est malheureusement exact qu'en l'absence de toute nouvelle commande significative, le groupe Alsthom envisage de devoir procéder à des réductions d'effectifs afin de ramener le potentiel de production au niveau de ce qu'il est raisonnable de pouvoir espérer comme plan de charge.

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