Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 21/01/1988

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, si le Gouvernement accepte l'idée de la création d'une commission internationale de contrôle qui comporterait les représentants de différents pays pour coordonner les transactions boursières et favoriser un rapprochement des réglementations. L'harmonisation des règles de fonctionnement des marchés nationaux faciliterait une meilleure régulation du marché international.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 10/05/1988

Réponse. -La crise boursière que les différents marchés ont connu n'a pas pour origine une mauvaise régulation des places financières nationales et internationales. Elle est due à la médiocrité de la gestion économique et financière de certains pays au cours de ces dernières années, qui engendre à son tour des déséquilibres monétaires, entretenant l'incertitude sur tous les marchés financiers et comportant des menaces de récession. Dans ces circonstances, la concertation internationale est plus que jamais nécessaire : l'économie des pays concernés doit être remise dans la bonne direction, les uns et les autres s'engageant à réduire déficits ou excédents, et les marchés des changes doivent recevoir des indications communes. Le Gouvernement a oeuvré en ce sens en participant activement à la réalisation de l'accord du Louvre et de l'accord élaboré conjointement par les sept pays industrialisés en décembre 1987. Les marchés se rendront progressivement compte que la stratégie de concertation mise en oeuvre à moyen terme par les " Sept " conduira à réduire les grands déséquilibres économiques, monétaires et financiers. Toute commission de contrôle ou de réflexion ne saurait donc être, pour l'heure, que nationale. Le gouvernement français a, pour sa part, créé une commission de travail sur les marchés à terme et leur fonctionnement pendant la crise. Troisième élément, le développement très rapide auprès des investisseurs institutionnels américains d'une technique de gestion de leur portefeuille dite " d'assurance de portefeuille ". Cette technique a pour effet de déclencher des ordres d'achat ou de vente automatiques pour ajuster les portefeuilles en fonction des variations de cours. Elle a contribué à la hausse puis à la baisse du marché américain. Les analyses faites sur la place de Paris rejoignent le diagnostic fait aux Etats-Unis. Les événements survenus en octobre ne sont pas dus, en tant que tels, à la modernisation des marchés ni aux nouvelles techniques qui y ont été développées. Si elles ont pu avoir un effet de mise à jour des déséquilibres qui existaient entre le marché des actions et les autres marchés, elles ne sont pas en elles-mêmes à l'origine de la crise.

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