Question de M. BONDUEL Stéphane (Charente-Maritime - G.D.) publiée le 07/07/1988

M. Stéphane Bonduel attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur la dégradation et la disparition progressive de la forêt domaniale sur la côte Ouest de l'île d'Oléron, et sur les conséquences extrêmement fâcheuses de la disparition de nos pins en bordure littorale tant sur la protection du littoral que sur les modifications du cordon dunaire secondaire et sur la richesse de notre patrimoine touristique. Dans ces conditions, il lui demande quelles mesures il entend prendre, et dans quels délais, pour remédier à cette situation.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 26/01/1989

Réponse. - La forêt domaniale sur la côte Ouest de l'île d'Oléron comprend un massif important au sud (Saint-Trojan) et sur le reste un cordon dunaire plus ou moins étroit avec quelques boisements sur les zones les plus larges, le tout entrecoupé de propriétés particulières. Sur cette façade maritime, le pin maritime a été implanté dans un but de fixation des sables et de protection de l'arrière-pays contre la violence des vents, les sables et les embruns. Les peuplements ainsi exposés souffrent beaucoup. Leurs formes rabougries ou en drapeau, leur feuillage " brûlé " par le sel, la mortalité plus forte que dans une forêt de l'intérieur des terres, concourent à donner à cette forêt de protection un aspect souffreteux. Dans le massif au sud de l'île (Saint-Trojan), l'érosion marine a repris avec force ces dernières années. Elle érode le cordon dunaire protecteur. Les boisements les plus proches de la mer se trouvent ainsi beaucoup plus exposés à la violence des éléments. La mortalité y est forte et rapide, le recul de la forêt est, là, évident. Les protections de la côte par digue ou par épi ne font souvent que déplacer l'emplacement de l'érosion sans la supprimer ; leur coût est très élevé et elles ne sont mises en oeuvre que pour protéger des zones urbaines. Dans la moitié nord (Domino), le phénomène observé est différent. Sur l'ensemble du massif un dépérissement d'un type nouveau est constaté. Il commence par un jaunissement du feuillage suivi d'une chute des aiguilles, puis du dessèchement de l'arbre. La mortalité s'est fortement aggravée ces dernières années, prenant une allure épidémique. Le problème n'est, hélas . pas limité aux seules forêts d'Oléron mais s'étend à celles de l'île de Ré du littoral vendéen. L'Office national des forêts (O.N.F.), gestionnaire des forêts bénéficiant du régime forestier, a pris l'initiative du lancement d'une recherche pluridisciplinaire pour tenter d'en trouver les causes, puis les remèdes. En première approche, son origine semble due à la conjoncture de trois facteurs : un sable excessivement calcaire et d'une extrême pauvreté chimique ; des conditions de vie très difficiles en bord de mer par suite de la violence des vents en hiver et des embruns salés ; des causes climatiques avec des sécheresses estivales anormales au cours des vingt dernières années. Ce dernier facteur est peut-être celui qui a déclenché le processus de dépérissement observé. L'O.N.F. a entrepris de reconstituer le boisement des surfaces ainsi touchées en faisant appel à des essences plus variées qu'actuellement.

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