Question de M. MERCIER Louis (Loire - UC) publiée le 03/11/1988

M. Louis Mercier attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur les résultats des dernières études sur l'apprentissage de la lecture. Il s'avère, en effet, qu'en 1987 25 p. 100 d'élèves du C.M. 2 ne comprennent pas la signification d'un texte lu et que 50 p. 100 seulement sont capables d'une lecture approfondie et réfléchie. L'acquisition de la lecture est pourtant la clé de la réussite dans les études et dans la vie. En conséquence, il lui demande d'élaborer un plan pour la lecture qui, en permettant à tous les enfants d'apprendre à bien lire, rétablirait, sans aucun doute, l'égalité des chances scolaires.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 01/06/1989

Réponse. - L'étude à laquelle il est fait référence a été effectuée en juin 1987 auprès d'un échantillon représentatif de classes de CM 2 dans la perspective d'apprécier en lecture et en mathématiques les compétences des élèves et d'identifier les types de difficultés qu'ils pourraient rencontrer en première année de collège. Il convient de noter, mais c'était une des données de l'exercice que, pour de nombreux élèves, ces textes présentaient deux ordres de difficultés cumulés à des degrés divers : ils traitaient de sujets peu familiers et étaient de facture complexe quant au lexique et à la syntaxe utilisés. L'épreuve de lecture visait donc à évaluer la compréhension de textes divers : littéraires, historiques, scientifiques, à caractère utilitaire, très proches de ceux des manuels de sixième, à partir de réponses écrites à des questions, ce qui correspond à des habitudes de travail et de contrôle très répandues dans les collèges. Par ailleurs, sur un plan plus strictement pédagogique, les résultats obtenus illustrent et confirment la complexité du concept de lecture : comprendre des textes suppose en effet, au-delà de la compréhension du sens littéral, un certain degré d'initiation au champ culturel auquel ils appartiennent, à la langue qu'ils emploient, aux articulations logiques qu'ils proposent. Enfin, il est utile de savoir que les compétences les moins bien acquises à un niveau donné de la scolarité sont les plus récentes ; tout se passe comme si les lacunes constatées à ce niveau se compensaient, du moins en grande partie, dans la suite de la scolarité. Il appartient aux instances scolaires dont la mission reste de dispenser à tous les élèves un enseignement adapté et de qualité, de veiller à éviter à ceux qui sont en difficulté d'accumuler les échecs. C'est pourquoi le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, a chargé le recteur Migeon d'une mission spécifique sur la lecture. C'est à partir des conclusions de l'étude précitée que ce dernier a établi le rapport qui a été rendu public le 23 mars 1989. Certaines des propositions qu'il présente devraient être mises en oeuvre dès la prochaine rentrée scolaire : une évaluation des acquis des élèves en début de C.E. 2 et de sixième, en français et en mathématiques ; l'élaboration de modules de formation continue destinés aux enseignants qui se trouvent confrontés aux difficultés de lecture de leurs élèves ; la mise en place de " missions lecture " permettant à des enseignants particulièrement qualifiés d'apporter une aide à leur collègues ; la généralisation des circonscriptions mixtes d'inspection dans le premier degré afin de renforcer la continuité des démarches et des apprentissages pour les élèves de cinq à huit ans ; une large diffusion de ce rapport sera assurée auprès des personnes concernées afin qu'elles puissent apporter leur contribution dans la perspective d'uncolloque national. Dans l'enseignement primaire, de nombreuses mesures ont déjà été prises ces dernières années : l'amélioration de la formation des instituteurs, le développement du taux de préscolarisation des enfants de deux à trois ans dans les zones d'éducation prioritaires, l'importance accordée aux apprentissages de base dans les programmes et instructions pour l'école élémentaire. En outre, des structures d'accueil répondant plus particulièrement aux difficultés de certains enfants ont été mises en place : les classes d'adaptation, qui sont des classes à petits effectifs et, les classes d'initiation, qui regroupent à temps complet ou partiel les enfants non francophones. Les enfants étrangers dispersés, dont le nombre ne permet pas de constituer de telles classes, reçoivent cette initiation par un instituteur en très petits groupes en complément des heures de classe. Durant l'année scolaire 1985-1986, déjà plus de 20 p. 100 des enfants qui relevaient d'un enseignement spécial, soit 18 980 élèves, ont pu être intégrés dans les classes ordinaires. Une politique globale de lutte contre l'échec scolaire a été définie, dès mai 1988, par le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, et mise en oeuvre à la rentrée scolaire. Ainsi, les actions conduites dans les zones d'éducation prioritaires où se manifestent des difficultés scolaires importantes, seront renforcées. Des moyens en heures supplémentaires ont été dégagés. Par ailleurs, un fonds d'aide à l'innovation a été crée, pour faciliter le développement et le renouvellement des diverses initiatives émanant des écoles et des établissements scolaires. ; regroupent à temps complet ou partiel les enfants non francophones. Les enfants étrangers dispersés, dont le nombre ne permet pas de constituer de telles classes, reçoivent cette initiation par un instituteur en très petits groupes en complément des heures de classe. Durant l'année scolaire 1985-1986, déjà plus de 20 p. 100 des enfants qui relevaient d'un enseignement spécial, soit 18 980 élèves, ont pu être intégrés dans les classes ordinaires. Une politique globale de lutte contre l'échec scolaire a été définie, dès mai 1988, par le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, et mise en oeuvre à la rentrée scolaire. Ainsi, les actions conduites dans les zones d'éducation prioritaires où se manifestent des difficultés scolaires importantes, seront renforcées. Des moyens en heures supplémentaires ont été dégagés. Par ailleurs, un fonds d'aide à l'innovation a été crée, pour faciliter le développement et le renouvellement des diverses initiatives émanant des écoles et des établissements scolaires.

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