Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 23/02/1989

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire quelle politique va-t-il concevoir pour favoriser la diffusion des oeuvres musicales contemporaines ? Les compositeurs et leurs éditeurs sont aujourd'hui les grands délaissés de la programmation. Jamais un tel déséquilibre n'a été constaté entre la création et le patrimoine ; il serait temps de les traiter de la même façon. L'Acte unique européen n'offre-t-il pas l'occasion de définir pour les pays de la Communauté une nouvelle politique, qui permettrait de modifier le paysage musical.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 20/07/1989

Réponse. - La France a mis en place depuis une quinzaine d'années le système d'aide à la création musicale le plus complet d'Europe, tout en évitant de placer le compositeur dans une situation d'assisté, dommageable pour sa liberté créatrice. L'aide directe aux compositeurs, sous forme de commande d'Etat, a été amplifiée d'abord en 1977, puis largement en 1982, et de nouveau en 1987 : elle est actuellement de 2 539 348 francs. Pour les compositions qui exigent un outillage technologique avancé, le créateur a la possibilité d'en préparer l'élaboration dans l'un des centres de recherche subventionnés par l'Etat : leur budget est passé entre 1980 et 1985 de 3 MF à 19,5 MF, et se situe, après les mesures de restriction imposées par le gouvernement précédent, à 14,85 MF. En outre, l'aide aux ensembles spécialisés dans la création des oeuvres contemporaines est de 6 750 000 francs, ce qui permet de faire fonctionner chaque année en moyenne vingt ensembles, tous porteurs d'une esthétique différente. Il en est de même des festivals spécialisés de création où les compositeurs voient leurs oeuvres diffusées à un vaste public régional, national et international : Metz, Angers, Nice et surtout Musica de Strasbourg, créé en 1983 à l'initiative de la direction de la musique et de la danse. Le ministère de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire subventionne également, en accord avec la S.A.C.E.M. et Radio-France, une collection de disques consacrée aux compositeurs contemporains, Musique française d'aujourd'hui (1 MF), ainsi qu'un centre de documentation sur la musique contemporaine (700 000 francs). Enfin, chaque année des projets de création et des ateliers de théâtre musical sont aidés par cette direction, et ce type de subventionnement permet de prendre en compte non seulement le cachet des compositeurs, mais une partie du budget afférent au montage de l'oeuvre, en partenariat avec une collectivitéterritoriale ou un diffuseur.

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