Question de M. MATHIEU François (Loire - UC) publiée le 12/10/1989

M. François Mathieu expose à M. le ministre de l'agriculture et de la forêt les problèmes que rencontrent les producteurs mixtes lait-viande. En effet, ces derniers sont exclus de l'octroi de la prime vache allaitante, prime qui a été instituée en 1980 afin d'assurer un revenu équitable aux producteurs spécialisés en viande bovine de qualité (règlement C.E.E. n° 1357-80) et de favoriser la reconversion du lait vers la viande. Il lui rappelle que le revenu des éleveurs bovins-viande est toujours parmi les plus bas de France, qu'avec la mise en place des quotas laitiers, en 1984, les mesures antérieures n'ont plus lieu d'être, que, de plus, les producteurs de viande bovine qui ont une seconde production sur leur exploitation autre que le lait (céréaliers, vituculteurs, etc.) peuvent, eux, toucher la prime vache allaitante. Il lui demande ce qu'il compte faire pour remédier à cette situation.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 22/03/1990

Réponse. - La production de viande bovine étant soumise à organisation commune de marché, l'extension de la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes aux troupeaux mixtes n'est possible que dans le cadre d'une réforme communautaire de cette prime. La Commission des communautés européennes était traditionnellement réservée vis-à-vis d'une telle extension, compte tenu, en particulier, des difficultés de contrôle d'une telle prime, dans le cadre de systèmes d'élevage associant des vaches principalement destinées à la production de lait et des vaches allaitantes. Toutefois, celle-ci vient de proposer, dans le cadre des propositions de prix pour l'année 1990-1991, que le bénéfice de cette prime soit étendu aux éleveurs dont le quota laitier s'élève à 60 000 kilogrammes par an. Cette proposition est formulée par la commission au titre du développement rural, au même titre que des mesures relatives à d'autres productions (céréales, viande ovine, lait) visant également à soutenir les revenus d'exploitations familiales fragilisées, en stimulant des productions alternatives adaptées à certaines zones défavorisées. La mesure proposée présente donc pour la commission un caractère social, ce qui explique qu'elle soit limitée aux petits producteur de lait. Néanmoins, la moitié au moins des vaches nourrices en troupeaux mixtes en France seraient éligibles au bénéfice de la prime, avec la limite proposée de 60 000 kilogrammes. Compte tenu de ce contexte, il n'est toutefois pas certain que la France ait un intérêt manifeste à obtenir de ses partenaires communautaires qu'un seuil nettement plus élevé que le seuil proposé soit finalement retenu, sans prendre le risque de modifier, avec le temps, la nature profonde de cette prime, en la transformant en prime au naissage sans caractère social particulier. Actuellement, cette prime bénéficie en effet aux éleveurs non laitiers principalement situés en zone défavorisée, dont lesrevenus sont parmi les plus bas, au regard de la moyenne des revenus agricoles. Ces éleveurs sont particulièrement nombreux en France, puisque notre élevage bénéficie de presque la moitié des crédits consacrés par la C.E.E. à cette prime.

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