Question de M. FOSSET André (Hauts-de-Seine - UC) publiée le 15/02/1990

M. André Fosset demande à M. le ministre du commerce extérieur la suite qu'il envisage de réserver au deuxième rapport semestriel " Perspectives économiques " de l'O.C.D.E. (Organisation de coopération et de développement économique). Il apparaît en effet, selon cette étude, que les experts ont constaté - ce qui peut être considéré comme une critique - que nos producteurs de biens exportables, et notamment les exportateurs, ont continué d'augmenter leurs marges bénéficiaires en 1989 plutôt que de récupérer les parts de marché précédemment perdues. Il serait donc heureux de connaître son sentiment à cet égard.

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Réponse du ministère : Commerce extérieur publiée le 24/05/1990

Réponse. - La publication de l'O.C.D.E. à laquelle se réfère l'honorable parlementaire fait effectivement apparaître une politique d'augmentation des marges bénéficiaires à l'exportation de la part des entreprises françaises en 1989 comme, d'ailleurs, au cours des années précédentes. Même si ce constat mérite d'être confirmé à partir des résultats définitifs de l'année 1989, il traduit sans doute assez bien la prolongation d'une tendance amorcée vers 1986 : les exportateurs français ont probablement de nouveau gonflé leurs marges bénéficiaires à l'exportation en 1989. Cependant plutôt qu'un manque de volonté à récupérer des parts de marché, cette attitude découle bien plus d'une insuffisance de notre offre industrielle à la fois quantitativement et qualitativement. D'abord quantitativement : en 1989, en effet, les goulots de production ont atteint des sommets, notamment dans les secteurs des biens intermédiaires et de l'automobile ; c'est ce que confirme,d'ailleurs, une étude récente de la direction de prévision qui impute à des problèmes d'offre une partie de la dégradation de notre solde commercial. Qualitativement ensuite, il semble bien que l'offre française ne soit pas parfaitement adaptée à la demande qui lui est adressée : une enquête des services du ministère du commerce extérieur, menée en 1989 auprès d'importateurs étrangers de biens de grande consommation, isole effectivement ce problème. Dans ces conditions, le gonflement des marges bénéficiaires à l'exportation traduit, d'une part, le moindre rôle de la compétitivité prix sur nos ventes et, d'autre part, l'existence d'une forte demande solvable que les exportateurs essaient de rentabiliser au maximum. Cela conduit donc le Gouvernement à poursuivre la mise en oeuvre d'une politique économique qui incite les entreprises à investir et à accroître leur capacité de production. Les efforts réalisés en ce sens devraient à l'avenir permettre à notreindustrie de reprendre des parts de marché à l'exportation.

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