Question de M. ROBERT Guy (Vienne - UC) publiée le 15/03/1990

M. Guy Robert appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur la situation préoccupante du marché céréalier français. En effet, la Commission européenne de Bruxelles a décidé de diminuer de 3 p. 100 le prix d'intervention des céréales dans la C.E.E. dès le 1er août 1990. Il semble en fait que la Q.M.C. des Douze ait été dépassée de 500 000 tonnes pour les céréales sur un total accordé de 160 millions de tonnes. Il lui précise en outre que l'O.N.I.C. s'inquiète de l'état du marché céréalier puisque les grands acheteurs, notamment la Russie, ne sont guère demandeurs de blé français, tout comme la Chine d'ailleurs. Les producteurs de blé se préoccupent donc de la baisse des prix puisque les ventes de blé à l'exportation dans la plupart des pays tiers pourraient tomber de 9,5 à 8,5 millions de tonnes. Il lui demande en conséquence quelles mesures le Gouvernement envisage de prendre pour soutenir le marché français du blé afin que les producteurs ne se retrouvent pas dans une situation particulièrement inquiétante.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 24/05/1990

Réponse. - On constate en effet que, pendant le mois de janvier, les cours de ces produits ont connu des chutes importantes, passant d'environ 124 francs par quintal à 118 francs par quintal au stade rendu Rouen. La situation semble s'être stabilisée depuis quelques semaines autour de ce niveau. Plusieurs raisons expliquent ces difficultés, qui affectent avant tout le marché du blé. L'abondance et la qualité de la récolte anglaise de cette année ont diminué la part française dans les exportations communautaires pendant le début de la campagne. Les céréales françaises, qui souffraient alors de prix trop élevés par rapport à leurs concurrentes britanniques, n'étaient pas compétitives à l'exportation. La situation s'est depuis renversée, les prix anglais remontant et les prix français diminuant, et c'est à nouveau la production française qui est la première a être exportée malgré, semble-t-il, quelques problèmes qualitatifs. Il reste que la France a exporté moins de blé que les autres années à cette époque de la campagne, alors que la Communauté dans son ensemble est en avance sur son programme d'exportation. Les quantités très importantes qui restent donc disponibles et qui font craindre un stock de report élevé, pèsent sur les cours. Cette situation ne serait cependant pas excessivement préoccupante si nous pouvions avoir l'assurance qu'une bonne partie au moins des quantités excédentaires vont être exportées. La politique d'exportation très mesurée de la commission, motivée par les négociations commerciales en cours du cycle de l'Uruguay, a fait craindre que ce ne soit pas le cas. C'est dans cette perspective que le ministre de l'agriculture et de la forêt est intervenu au conseil des ministres de la Communauté pour regretter cette politique commerciale trop prudente. Il reste déterminé à ce que, si des contrats d'exportation intéressants sont signés, les certificats nécessaires puissent être délivrés par la commission. Sur les autres marchés, blé dur et maïs principalement, la situation des exportations est moins préoccupante, même si le marasme actuel du marché du blé tendre touche l'ensemble des céréales. Pour le blé dur, le solde à exporter sur les pays tiers est très réduit en France - 150 000 tonnes au plus - et une bonne partie de ces quantités sont réalisées. Le stock de report français devrait être extrêmement faible. En maïs, la France a obtenu l'ouverture des adjudications dès novembre, et les exportations se sont poursuivies depuis à un rythme régulier qui devrait nous permettre de réaliser nos objectifs.

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