Question de M. BATAILLE Jean-Paul (Nord - U.R.E.I.) publiée le 31/05/1990

M. Jean-Paul Bataille appelle l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, sur les préoccupations exprimées par la chambre syndicale des débitants de tabacs de Lille et sa banlieue à l'égard du projet de suppression d'un certain nombre de points de validation du loto situés en zone rurale. En effet, cette mesure mettrait en péril l'exploitation souvent précaire du dernier commerce existant en zone rurale, seul endroit de rencontre de la population, et porterait préjudice à toute la vie communautaire du village. De plus, les habitants des zones rurales concernées se verraient privés de la possibilité de participer au jeu du loto, contrairement aux habitants des villes qui disposent de nombreux loisirs. Afin d'éviter une telle inégalité, il demande à M. le ministre s'il n'est pas souhaitable d'inviter la société France-Loto à renoncer à son projet.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 02/08/1990

Réponse. - Le réseau des détaillants de la société France-Loto comprend 13 340 points équipés de valideuses permettant d'enregistrer les enjeux du loto, ce qui représente un réseau de points de vente extrêmement dense sur l'ensemble du territoire national. Sur ce total, 2 000 points de vente connaissent une exploitation déficitaire, les enjeux hebdomadaires étant inférieurs au seuil de 10 000 francs. Il convient en effet de préciser que l'équipement des points de vente en valideuses ainsi que les transmissions des données relatives aux enjeux sont à la charge de France-Loto. Sur ces 2 000 points de vente déficitaires, seulement 15 p. 100 d'entre eux ont fait l'objet d'une décision de fermeture. Il s'agit de ceux qui réalisent un montant d'enjeux inférieur à 6 000 francs, largement en deçà du seuil de rentabilité. Pour les autres, France-Loto a invité les détaillants à examiner les moyens d'augmenter les enjeux. Le réseau n'a donc été modifié que de façon marginale,pour des raisons d'amélioration de la gestion qui sont de la responsabilité de l'entreprise. Le critère retenu par cette dernière est celui du chiffre d'affaires, et non pas celui de la localisation géographique. Les suppressions de valideuses ne concernent donc pas seulement les zones rurales, mais également les zones urbaines. La perte de recettes pour les détaillants reste marginale : on ne peut pas soutenir que cette perte fasse peser une menace grave sur l'avenir du commerce de détail en France, d'autant que chaque valideuse retirée est destinée à être installée dans un nouveau point de vente, là où le montant des enjeux devrait être plus élevé. Toutefois, il sera demandé à France-Loto d'examiner tous les cas dignes d'un réel intérêt, notamment dans les zones rurales très dépeuplées, afin que des dérogations puissent être accordées lorsque la mesure prise par la société aboutit à des conséquences manifestement disproportionnées pour les usagers.

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