Question de M. DUMAS Pierre (Savoie - RPR) publiée le 19/07/1990

M. Pierre Dumas attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et du budget, sur le très vif mécontentement exprimé par les entreprises du bâtiment suite à l'instauration, à compter du 1er janvier 1991, d'une taxe de 0,4 p. 100 sur le chiffre d'affaires, destinée à combler le déficit passé de l'assurance-construction. Il paraît difficilement acceptable que le financement de cette taxe soit assurée à hauteur d'au moins 50 p. 100 pour les entreprises artisanales, alors même que les sinistres de ces entreprises ne représentent que 24 p. 100 du montant total des indemnisations ; de façon plus générale, le principe d'une taxe d'un montant uniforme pour toutes les entreprises, quelles que soient leur taille et leur activité, est manifestement injuste. Il souhaite donc savoir si le Gouvernement entend renégocier avec l'ensemble des professionnels concernés les modalités d'application de cette taxe avant le 1er janvier 1991.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 23/08/1990

Réponse. - L'article 42 de la loi de finances rectificative pour 1989 et la loi de finances pour 1990 ont établi un dispositif cohérent visant à permettre au fonds de compensation des risques de l'assurance construction de faire face durablement aux charges qui lui incombent. L'économie générale de ces mesures est de partager de manière équilibrée l'effort contributif entre l'Etat, le secteur du bâtiment et le secteur des assurances. L'institution, au bénéfice du fonds, d'une contribution additionnelle de 0,4 p. 100 assise sur le chiffre d'affaires correspondant à l'exécution de travaux ou de prestations de bâtiment pour lesquels une assurance de responsabilité décennale a été souscrite à titre obligatoire ou à titre facultatif, est un élément essentiel de cet ensemble de mesures de redressement. La mesure prolonge celle votée en 1983 qui avait institué une contribution au fonds de compensation des risques de l'assurance construction de 8,5 p. 100 pour les artisanset de 25,5 p. 100 pour les grandes entreprises. De 1983 à 1989, les artisans ont participé, à hauteur de 6 p. 100, aux recettes du fonds alors qu'ils sont à l'origine, en 1989, de 25 p. 100 des sinistres et qu'ils représentent 43 p. 100 du chiffre d'affaires du bâtiment. Dans ce contexte, il est légitime que le principe de solidarité, clairement affirmé lors de la mise en place des mesures précitées, se manifeste au sein même du secteur du bâtiment et que, de ce fait, la contribution additionnelle sur le chiffre d'affaires des professionnels de ce secteur s'impose, selon les mêmes modalités, à toutes les personnes ayant souscrit un contrat de responsabilité décennale.

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