Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 13/08/1992

M. Emmanuel Hamel signale à l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et au développement l'action admirable et exemplaire de la fondation Raoul-Follereau pour l'aide aux lépreux et le combat contre la lèpre. Il lui demande : 1° quelle est l'action de la France en Afrique pour aider les lépreux, prévenir l'extension de la lèpre, notamment dans les Etats francophones de l'Afrique centrale, occidentale et équatoriale ? ; 2° quelles sont les prévisions concernant l'évolution des crédits du budget de la coopération consacrés à la lutte contre la lèpre en Afrique ? ; 3° quelle a été depuis 1990 et quelle sera en 1993 la subvention du budget de la coopération versée à la fondation Raoul-Follereau qui a reçu de la compagnie régionale des commissaires aux comptes d'Ile-de-France le prix Cristal de la transparence financière pour la publication large et régulière de ses comptes ? ; 4° quel est le nombre de coopérants français participant en Afrique au combat contre la lèpre et à l'aide aux lépreux ?

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 08/10/1992

Réponse. - Le ministère de la coopération et du développement est représenté au conseil d'administration de la Fondation Follereau et participe régulièrement à ses travaux. L'action de la France dans la lutte contre la lèpre a évolué au cours des dernières décennies. Après avoir été fortement impliquée dans les services de lutte contre les grandes endémies de la plupart des pays africains, la lèpre étant une composante majeure de ces programmes, le ministère de la coopération et du développement a adapté ses orientations en fonction de l'évolution des politiques de santé des Etats et des priorités nouvelles dues à la résurgence de certaines maladies transmissibles sur un mode épidémique, notamment paludisme et tuberculose et de l'évolution dramatique du sida. La lèpre demeure en comparaison une maladie relativement contrôlée du fait de sa faible contagiosité et de l'efficacité des traitements modernes. Cette situation, relativement optimiste, doit cependant être pondérée par l'aspect chronique, mutilant de la maladie qui lui donne une dimension péjorative pouvant aboutir à l'exclusion sociale des lépreux. Le ministère de la coopération et du développement participe à la lutte contre la lèpre en Afrique par la prise en charge de personnel médical d'assistance technique dans deux instituts de recherche : Institut Marchoux à Bamako (formation, recherche, traitement) ; Institut de lèprologie appliqué de Dakar (recherche et traitement) ; un centre de lutte contre la lèpre et la trypanosomiase (centre Jamot à Yaoundé), ainsi que d'assistants techniques médicaux responsables de services de médecine préventive ou de lutte contre les grandes endémies : Gabon, Congo, Cameroun, Centrafrique, Tchad, Djibouti, ou encore au niveau d'organisme inter-Etats de lutte contre les grandes endémies (OCEAC). L'effectif ainsi mis à disposition à temps plein ou partiel s'élève à 20 personnes représentant un budget de 11,25 MF par an. L'appui à moyen terme sera sensiblement identique à l'effort de 1992. L'appui aux actions de la Fondation Follereau se traduit ainsi d'abord par la mise à disposition de personnels expatriés de haut niveau évoquée plus haut, notamment à l'Institut Marchoux (un directeur, deux dermatologues, un épidémiologiste soit un appui de 2,4 MF/an pour ce seul centre). Le département n'a jamais attribué de subvention financière directe à la Fondation Follereau. Celle-ci dispose des fonds propres provenant de dons privés, legs et quêtes publiques ; elle consacre un budget de plus de 45 MF à l'aide aux lépreux dans 27 pays et accorde des subventions aux organismes de recherches et de formation cités plus haut. Cette action significative s'inscrit dans le cadre d'une fédération internationale (ILEP) où sont regroupées des associations à vocation plus spécifique de lutte contre la lèpre telles que l'ordre de Malte, Emmaüs-Suisse, American Leprosy, Mission amis du père Damien (Belgique), DAHW (Allemagne), etc. Ces ONG aux moyens financiers conséquents se concertent pour fixer leur zone d'action géographique. On peut dire que l'essentiel des actions d'aide aux lépreux dans le monde est supportée par des membres de cette fédération.

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